Peut-on être son propre psy ? Avons-nous assez de ressources pour voir en nous de façon tout à fait juste ? On voit depuis quelques temps un engouement pour l’auto-thérapie. Mais est ce vraiment efficace ? Et par où commencer ?
Sommaire
Quelles méthodes pour parvenir seul à l’auto-guérison ?
Si vous attrapez un rhume, vous rendez-vous directement chez le médecin ? Pas forcément. Vous ouvrez votre boîte à pharmacie et pratiquez l’auto-médication. Et bien, pour l’auto-thérapie, le principe est le même : on peut tenter de se soigner naturellement. Au fond, si vous avez une grippe de l’âme, vous avez besoin d’un thérapeute pour vous aider à guérir. Mais si c’est un mal plus léger, il n’est pas toujours nécessaire de consulter. L’auto-guérison est possible.
La psychothérapie, c’est l’analyse des comportements psychologiques, physiologiques ou émotionnels des individus, et de ce qui les fait naître. Cela ne semble pas si technique à première vue. Il serait donc dommage de se priver de toutes les techniques connues qui permettent de voir un peu plus clair en soi.
Entre les formations, les livres, les vidéos disponibles gratuitement, le travail sur soi n’aura jamais été aussi accessible. Oui, de nombreux professionnels du bien-être avancent qu’il est possible de progresser sur nous-même en parfaite autonomie.
L’auto-thérapie, c’est déjà s’écouter parler.
Par exemple, vous avez sans doute une petite voix intérieure négative. Celle qui vous trouve toujours pénible quand vous parlez en public, qui vous montre toujours vos défauts dans le miroir ou qui vous dit incapable de monter votre entreprise.
Et si cette voix avait une véritable raison d’être ? Pour vous en débarrasser, encore faut-il la comprendre. Comment? Rien de plus simple, parlez-lui : « Pourquoi est ce que tu penses cela ? Qu’est ce qui a fait dans ton histoire que tu as désormais cette idée sur toi ? ».
Vers plus de conscience
Ces techniques permettent de mettre de la conscience sur nos blessures et de changer ce sentiment négatif en amour de soi. En thérapie, on cherchera souvent le sens caché de ce que vous dites ou pensez, on cherchera à interpréter vos contradictions, les mots qui vous viennent sans cesse, vos habitudes. Ainsi, pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui cette auto-analyse ?
- Vous pouvez prendre une feuille chaque matin et écrire : « Comment te sens-tu aujourd’hui ? ». Et puis, laissez les mots venir sans aucun jugement.
- Pour pratiquer l’auto-thérapie, vous pouvez également faire de l’écriture automatique. C’est à dire libérer votre mental de toutes ses préoccupations, en écrivant dès votre réveil au minimum trois pages dans un carnet. Ceci sans réfléchir, en déversant simplement tout ce qui vous passe par la tête. Cela vous permettra de prendre la température de la journée et d’avoir une fenêtre ouverte sur votre inconscient.
- Relire ces mots quelques temps plus tard vous permettra également de faire un point sur vos avancements, d’identifier votre petite voix intérieure et peut-être de vous dire : « Qu’est-ce que je suis dur avec moi ! », « Je m’en demande trop. », « Je devrais ralentir. », « Je suis trop préoccupé par mon travail.».
- On peut également laisser les prises de consciences venir en écrivant : « Je me donne la permission de…. », « J’affirme que je n’ai plus besoin de… » .
- Enfin, vous pouvez noter vos pensées durant plusieurs jours et y réfléchir : « Quelle est la phrase que je me répète ? Pourquoi est ce que je ne réalise pas ce projet ? Qu’est ce qui me préoccupe ? ». Face à vos réponses, creusez votre réflexion en vous demandant plusieurs fois « Pourquoi ? ».
L’auto-analyse, est une solution?
Freud, pensait que l’on pouvait en apprendre beaucoup sur nous-même sans l’aide d’un thérapeute. Par exemple, en analysant nos rêves ou nos lapsus. L’auto-analyse est même à la base de la psychanalyse. Pour autant, ce n’est pas une pratique ouverte à tous.
C’est vrai, dans le cas d’une baisse de moral, certaines personnes vont avoir des facilités à pratiquer l’auto-thérapie. C’est-à-dire qu’elles vont trouver une force intérieure qui les stimulent afin de retrouver joie et optimisme par elles-mêmes. Elles vont se pousser à sortir, s’auto-conseiller, créer à nouveau des liens. Mais il ne faut pas s’en vouloir si l’on n’en est pas capable.
Des moments où il n’y a rien à chercher…
Cela dépend de nombreux facteurs, comme le degré d’importance de notre affection, notre façon de gérer des problèmes, notre estime de soi… Mais cela peut également être directement lié à ce que l’on vit. Par exemple, un ami, spécialiste du développement personnel m’a dit un jour, en revenant sur le deuil qu’il venait de traverser : « Je pensais que je serais plus fort que cela dans cette épreuve. ».En réalité, il ne croyait plus à aucun discours sur le bonheur et passait ses journées seul avec son chagrin, sans aucune énergie. Et c’était normal.
Chacun de nous peut être, à des moments différents, quelqu’un qui voit toujours le côté positif des choses, capable de s’auto-motiver et le lendemain, tout le contraire. On peut avoir besoin de laisser passer une émotion vive durant quelques jours. C’est aussi un moyen de prendre soin de soi que de faire de la place à nos émotions au lieu de les refouler.
Nous n’avons pas toujours la capacité de faire une auto-analyse, de rechercher en nous des réponses à notre mal-être.. car parfois, il n’y a simplement aucune réponse à trouver. Il faut se garder de chercher du sens à tout et tout le temps. Ainsi, il serait dangereux de penser que l’auto-thérapie est toujours la solution.
Les limites à faire une thérapie soi-même
Il y a évidement d’autres limites à l’auto-thérapie. Par exemple, des personnes suivies pour une pathologie psychiatrique avérée ne peuvent décider à tout moment d’arrêter leur traitement et de ne plus revoir leurs médecins. Dans le cas des psychoses ou d’une bipolarité, le suivi par un professionnel permet d’avoir un repère extérieur, quand la projection de soi est souvent déformée. Par exemple, dans une phase maniaque, la personne pourrait penser qu’elle va très bien et qu’elle n’a plus besoin de traitement. Mais cela est en fait une manifestation de la maladie.
D’autre part, pour les personnes sans pathologie, il existe plusieurs contraintes à tenter de faire une thérapie soi-même. L’homme a des difficultés à se voir sous son vrai jour. Quelqu’un qui manque de confiance en lui, va peut-être se donner des objectifs et se mettre en échec pour les atteindre, ce qui renforcera encore plus ce trait de caractère. Lorsque qu’un coach de vie discute avec son client sur des éléments de sa vie, il assiste régulièrement à de grandes prises de conscience, qui n’auraient surement jamais eu lieu sans son regard extérieur.
Que se cache t-il derrière ?
En effet, il peut être difficile d’exprimer l’origine de nos blessures. Pourquoi manquons-nous réellement de confiance en nous ? Pourquoi remettons-nous au lendemain nos projets ? Avons-nous peur de décevoir ? Du regard des autres ? De l’avis de nos parents ? La raison qui nous apparaît comme une évidence (« j’ai peur de regretter ») et souvent l’arbre qui cache la forêt (« j’ai peur de décevoir mes parents »).
De même, les spécialistes de la psychanalyse considèrent qu’il est souvent compliqué d’analyser avec justesse notre inconscient. En analysant nos rêves par exemple, nous donnons souvent le sens qui nous arrange. Lorsque l’on tire une carte de tarot non prédictif (à visée de développement personnel), si le résultat ne nous convient pas, on va considérer qu’il vaut mieux en piocher une autre. Qui n’a jamais modifié ses réponses à un test de personnalité une fois le résultat découvert ? Pour toutes ces raisons, faire une thérapie soi-même n’est donc pas toujours aisé.
Se soigner naturellement, est-ce possible ?
Finalement, il semblerait que l’auto-thérapie est une approche qui peut servir de complément à un suivi avec un professionnel. Par exemple, effectuer un travail sur soi entre deux séances, lire ou mettre en place des actions, peut nous aider à l’auto-guérison. De même, dans le cas où l’on n’éprouve pas de pathologie, on peut débuter par une auto-analyse afin d’avancer à son rythme, tout seul.
Pour autant, l’auto-thérapie arrive rapidement à des limites. Le problème de cette pratique c’est que l’on reste souvent à un point de vue rationnel sur ce qui nous arrive. L’inconscient ne s’atteint pas si facilement. On a donc tendance à mettre de côté ce qui nous dérange vraiment, et c’est pourtant les choses les plus importantes sur lesquelles travailler.
Et vous, pensez-vous que l’auto-thérapie est une bonne idée ? L’avez-vous déjà testé ?
Bonjour,
Merci pour cet article !
Je suis d’avis qu’avant d’entamer toute une réflexion autour de l’auto-thérapie, qu’il est important de savoir distinguer ce qui est un problème de ce qui en n’est pas un. La méditation de pleine-conscience est en ce sens, très efficace.
Passez une agréable fin de journée,
Nicolas
Bonjour,
Merci pour ton commentaire
Ravi que cet article te plaise
A très vite sur Penser et Agir
Mathieu
Très bonne question.
Je pense en effet que l’on peut s’analyser tout seul, à condition de faire preuve de lucidité, d’autocritique et de savoir prendre le recul suffisant pour accepter le résultat de cette auto-analyse.
Selon moi, il est également primordial de se faire accompagner dans son auto-analyse par un coach ou un spécialiste qui saura suivre à distance la démarche et recadrer la personne si nécessaire.
Car l’analyse, c’est bien. Mais il faut être en capacité de trouver la solution.
En tout cas, merci pour cet article riche en enseignements.
Bonjour,
Merci pour ton commentaire
Je suis d’accord avec toi; il est important de se faire accompagner dans sa démarche.
A très vite sur Penser et Agir
Mathieu
Bonjour,
Je pense que l’auto-therapie existe, étant en plein dedans à la suite de graves événements, je pense qu’il est mathématiquement impossible ( je pèse mes mots) de la faire tout seul de A à Z, on peut ne pas utiliser de médecins mais tout seul, c’est impossible, du moins je parle pour les chocs graves qui ont affectés notre cerveau. Et sa peut-être un ami, une copine, une activité collective mais ne jamais essayer de s’en sortir tout seul, c’est trop risqué et je suis allergique au mot » impossible « , je dirais très difficile.
Bonjour,
Merci pour ton commentaire.
Oui je comprend ton point de vue, mais je t’invite à pratiquer les conseils énoncés dans l’article ne serait-ce qu’essayer. 🙂
Bien à toi,
Mathieu.