Si pour la plupart des personnes, la solitude est un moment privilégié à vivre autant que possible, pour d’autres, c’est un vrai supplice. Et pour cause, elles vivent ces instants comme un abandon ou un rejet et sont prêtes à tout pour les éviter. Dans le jargon médical, on appelle ces catégories de personnes des autophobes : personnes qui ont la phobie de la solitude. Véritable maladie qui empêche celui qui en souffre de vivre normalement, ce trouble anxieux est plus répandu qu’on ne le croit. Par ailleurs, elle concerne aussi bien les hommes que les femmes.
Par ailleurs, très souvent, la phobie de la solitude est liée à la peur de tout : peur d’être seul, peur du rejet, peur du silence, peur de l’obscurité et peur de soi-même. Vous souffrez de cette phobie ou vous connaissez quelqu’un qui en souffre ? Lisez cet article pour vous en guérir.
Sommaire
Phobie de la solitude : qu’est-ce qui se cache derrière ce terme ?
La phobie de la solitude ou autophobie est la peur de soi-même et de la solitude. Concrètement, l’autophobe a peur de rester seul, car il craint d’avoir mal, d’avoir une crise cardiaque, d’avoir des envies suicidaires ou de mourir. Ainsi, il ressent le besoin d’être constamment entouré de personnes. Pour ce faire, il va faire des activités qui ne l’intéressent pas, rester avec des personnes qui l’ennuient, s’incruster dans des groupes… Si la personne est célibataire, elle va tout faire pour trouver quelqu’un. Si elle est en couple, elle va empoisonner la vie de son partenaire en le suivant partout par peur du rejet. Pire, elle va accepter de rester avec quelqu’un qui la maltraite pour ne pas rester seul. Pour elle, l’adage « mieux vaut être seul que mal accompagné » est dénué de sens.
Pour cette raison, l’autophobe est constamment morose, stressé, voire dépressif. Certains ne supportent de se regarder longtemps dans le miroir, car ils n’aiment pas ce qu’ils voient. D’autres s’inventent des souvenirs et une vie qui n’est pas la leur. Tout simplement parce que la personne qui souffre de la phobie de la solitude a une mauvaise image d’elle-même. Ainsi, elle croit que si elle est seule, c’est parce qu’elle ne vaut rien comme personne. Ou bien parce qu’elle ne sert à rien.
Les origines de ce trouble anxieux
La phobie de la solitude peut être un traumatisme qui vient de l’enfance. Souvent, c’est la séparation avec la mère qui crée le sentiment d’abandon. Soit parce qu’il y a eu absence réelle (fuite, hospitalisation pendant une longue période, mort) vécue comme un abandon. Soit parce que la mère a souvent été absente pour son travail.Il se peut également que la mère a été absente psychiquement, car elle était dépressive, anxieuse… L’enfant va alors traîner ce sentiment de rejet jusqu’à l’âge adulte. En effet, en cas de solitude, il n’a pas de souvenirs de retrouvailles sur lesquels se raccrocher.
Dans d’autres cas, l’autophobie provient de peurs objectives vécues dans le passé. Les parents ont peut-être oublié le phobique dans le supermarché ou à l’école quand il était petit. Ou bien il a été agressé verbalement ou physiquement quand il était seul… Contrairement à une personne qui craint d’être agressée si elle se retrouve au milieu de la foule (personne qui a peur des gens), l’autophobe craint de revivre de telles situations s’il se retrouve seul.
Enfin, la phobie de la solitude peut provenir de la peur de tout, comme on l’a dit précédemment. Principalement de la peur de soi-même. La personne qui en souffre a peur de se retrouver face à elle-même. Elle craint ses pensées, ses désirs, ses fantasmes… Elle a également peur des émotions qu’elle ressent quand elle est seule telles que la mélancolie la déprime… La solitude est vécue comme un vide existentiel qu’il faut fuir coûte que coûte. Ainsi, elle va s’entourer de gens pour oublier ses angoisses. Un peu comme des anxiolytiques pour la gestion du stress.
Pourquoi est-ce handicapant ?
La phobie de la solitude peut être un vrai handicap pour la personne qui en souffre. Effectivement, avoir une mauvaise image de soi nuit non seulement à son développement personnel. Mais également à sa relation avec les autres. Par ailleurs, le fait d’être constamment entouré de personnes crée un sentiment de dépendance. L’autophobe aura alors du mal à faire des activités seul, même minimes. Comme le fait de conduire, d’aller faire les courses, etc.
Sur le plan physique, la peur du rejet augmente les hormones liées au stress. Résultat, l’autophobe a des risques d’obésité excessive, de trouble du sommeil et de dépendance à la drogue.
Comment vaincre la peur de la solitude ?
Cette phobie, tout comme la peur de tout est une phobie spécifique. Ce qui signifie qu’elle peut être traitée à court terme et de différentes manières.
Le travail de l’estime de soi
Le travail de l’estime de soi via des formations en développement personnel est le premier pas vers la guérison de la phobie de la solitude. En effet, c’est en apprenant à se valoriser, et à s’accepter tel que l’on est que l’on peut faire la paix avec soi-même. Ainsi, on pourra apprécier ces petits moments où l’on se retrouve avec soi-même. Plus encore, on ne recherchera plus autant la présence des autres.
La thérapie cognitivo comportementale
La thérapie cognitivo comportementale ou thérapie comportementale est l’un des meilleurs traitements pour vaincre la phobie de la solitude. En effet, elle permet d’identifier l’origine de la phobie, de l’analyser afin d’adopter de nouveaux comportements. En même temps, elle aide dans la gestion du stress et de l’anxiété liés au traumatisme.
L’hypnose ou hypnothérapie
En allant au fond de son inconscient, le phobique va pouvoir relativiser ses craintes de manière progressive. Petit à petit, il va arrêter de fuir les situations qui le mettent mal à l’aise. Et d’affronter ses angoisses pour vivre une vie sereine. Mais pas seulement. En effet, l’hypnose est également une technique de relaxation très efficace pour la gestion du stress et de l’anxiété associés à la phobie de la solitude.
Vous avez souffert de la phobie de la solitude ? Dites-nous comment vous avez fait pour vous en sortir.
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