On connait tous ce collègue qui aime tellement son travail qu’il fait des heures en plus gratuitement. Ou cet ami qui a hâte que le weekend finisse pour retourner au travail. Mais à côté de ces workaholic (bourreaux de travail en français) savez-vous qu’il existe des personnes qui ont peur de travailler ? Pour elles, l’idée même d’aller travailler ou de chercher du boulot donne des sueurs froides. Selon les psychologues, ces personnes souffrent d’un mal peu connu : la phobie du travail. Contrairement aux idées reçues, tout le monde peut être confronté à cette peur irrationnelle un jour ou l’autre.
La phobie du travail est difficile à cerner, car souvent la personne qui en souffre n’a pas conscience de sa peur. En effet, souvent elle pense que si elle s’invente toutes les excuses pour ne pas aller travailler, c’est simplement parce qu’elle déteste son job. D’ailleurs, elle continue à exécuter ses tâches, mais avec une certaine angoisse. Ainsi, c’est seulement quand son mal-être l’empêche de vivre normalement qu’elle décide de consulter.
Sommaire
La phobie du travail : quésaco ?
La phobie du travail ou ergophobie est la crainte irrationnelle et excessive du travail. Elle se traduit par une peur de se rendre sur son lieu de travail ou de travailler. Et ce, pour différentes raisons : difficultés au travail, forte pression hiérarchique, manque d’épanouissement professionnel, absence de reconnaissance professionnelle, des collègues malveillants ou une mauvaise ambiance. De ce fait, l’ergophobe va tout faire pour éviter d’être confronté à l’objet de sa phobie, allant jusqu’à risquer son emploi.
Tout le monde peut être concerné par la phobie du travail : jeune diplômé qui commence son premier emploi, les personnes qui ont de longues années d’expérience, les personnes qui sont au chômage depuis un certain temps.
Contrairement au fait de détester son travail, la peur de travailler est un trouble psychologique qui persiste malgré un changement professionnel. Pas ailleurs, la phobie du travail peut être associée à d’autres phobies, entre autres la phobie scolaire et la phobie du lundi.
Les origines et les symptômes de l’ergophobie
Comme toutes les autres phobies, la peur du travail peut avoir plusieurs origines. La plus probable étant qu’elle survient suite à un événement négatif lié au travail, notamment une charge de travail trop importante, des échecs successifs, un licenciement ou un burn-out professionnel. L’individu associe alors le lieu de travail à l’expérience négative (ou stimulus) qu’il a vécue et développe les symptômes de la phobie chaque qu’il doit s’y rendre. Ou encore lorsqu’il est confronté à une situation compliquée ou difficile à gérer sur son lieu de travail.
- Augmentation de la fréquence cardiaque ;
- Une transpiration excessive ;
- Des nausées ;
- Une boule au ventre ;
- Des vertiges ;
- Une faiblesse accompagnée de tremblements de membres ;
- Des bouffées de chaleur ;
- Trouble du sommeil et de l’appétit ;
- Une crise de panique.
Ces symptômes de la phobie du travail peuvent apparaître à tout moment de la journée : le matin, en milieu de journée alors que l’individu est sur son lieu de travail, ou le soir sous forme de ruminations.
Par ailleurs, la peur du travail peut également provenir d’un manque de confiance en soi. Effectivement, dans une société où seule la performance compte, personne n’est à l’abri d’un renvoi. Ce sentiment d’insécurité entraîne une peur de tout perdre chez une personne vulnérable psychologiquement. À long terme, elle peut éprouver un désintéressement total pour l’objet de sa peur.
Les conséquences de la peur de travailler
L’ergophobie peut avoir des conséquences dramatiques sur le psychisme et la santé de la personne qui en souffre. Effectivement, dans la plupart des cas, les symptômes de la peur du travail aboutissent à :
- Une peur de perdre le contrôle ;
- La crainte de devenir fou ;
- Et la peur de mourir. Tout simplement parce que la phobie du travail entraîne des idées suicidaires lorsque la personne est au bout du rouleau.
Ces peurs créent chez la personne des troubles psychosomatiques, c’est-à-dire des troubles qui affectent à la fois sa santé psychique et physique. Ainsi, sur le plan moral, elle va éprouver une grande tristesse, de la colère, une grande irritabilité pouvant aller jusqu’à la dépression.
Sur le plan physique, ces peurs vont provoquer une fatigue chronique, des douleurs récurrentes à l’estomac, etc.
Par ailleurs, la phobie du travail peut également entraîner des problèmes financiers et des problèmes relationnels.
Comment traiter la phobie du travail ?
La phobie du travail est un trouble psychologique qui se soigne parfaitement, même si cela prend du temps. En effet, le cerveau a besoin de temps pour évacuer les souvenirs qu’il a intériorisés. Et acquérir de nouvelles perceptions.
La médecine douce pour vaincre la phobie du travail
La méditation, le yoga, la sophrologie… sont particulièrement efficaces pour vaincre la phobie du travail. En effet, ces techniques de relaxation permettent de travailler sur la maîtrise de ses tensions, ses émotions et à se détendre. Ainsi, une séance de yoga ou de méditation du matin est recommandée pour affronter sereinement la journée qui s’annonce. Toutefois, ces méthodes de relaxation ne suffisent pas pour vaincre sa phobie.
La thérapie cognitivo-comportementale
L’aide d’un thérapeute est essentielle pour aider le sujet à changer de comportement envers l’objet de sa phobie. Pour ce faire, il va l’exposer progressivement à la situation qui l’angoisse. Ces exercices répétés plusieurs fois, de manière hiérarchisée et prolongée va aider le sujet à se désensibiliser de sa peur.
La psychanalyse
La psychanalyse a pour but d’aider l’ergophobe à identifier les causes de sa phobie du travail. Ainsi, avec l’aide du psychanalyste, l’individu va déconstruire les facteurs déclencheurs, les stratégies d’évitement et les symptômes de la phobie pour mettre en place de nouveaux schémas mentaux.
L’hypnose
Cette technique sollicite le subconscient de la personne phobique afin de se libérer de sa phobie. Ainsi, c’est lui qui va chercher au fond de lui-même les solutions pour changer ses peurs en quelque chose de positif.
Et vous, comment avez-vous réussi à vaincre votre phobie du travail ?
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