Qui n’a jamais été assaillie par ces idées noires qui reviennent en boucle pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours après un choc émotionnel ou une situation difficile ? Ces pensées toxiques que les psychologues appellent rumination mentale ou overthinking en anglais nous hantent et nous font vivre dans le passé. Impossible de se concentrer et de profiter du moment présent, on revit encore et encore la scène comme si cela venait de se passer. On pense à ce que l’on aurait dû faire ou dire à ce moment-là. Bref, l’on se fait un film tout seul où l’on est à la fois, le scénariste, le réalisateur, le producteur et l’acteur.
Si l’on n’y prend pas garde, ces pensées toxiques vont se glisser dans d’autres situations du passé. Résultat, on sera submergé par les doutes et l’anxiété sans trouver d’issue de secours. À terme, on finit par être anxieux, ou pire dépressif. Comment sortir de la rumination mentale ? Comment dire stop et oublier le passé ? Les réponses.
Sommaire
Rumination mentale : pourquoi et comment survient-elle ?
Tout le monde, à un moment ou à autre de son existence est victime de rumination mentale. En effet, il s’agit d’un état de fragilité tout à fait normal qui peut toucher les hommes et les femmes. En principe, la rumination mentale survient après une dispute violente, un accident, un événement important (deuil, échec professionnel ou personnel…). Bref, des situations traumatiques. D’ailleurs, les ruminations mentales sont nécessaires à notre équilibre psychologique. En effet, elles nous permettent de développer notre intuition et d’anticiper un danger grâce à des moyens d’action. Plus que tout, elles génèrent une plus grande créativité, de l’intelligence et de la sensibilité.
Mais, il arrive que ces penses se focalisent de manière répétée dans notre mental et deviennent une obsession. Au lieu d’oublier le passé et de profiter du moment présent, on ressasse sans arrêt l’événement traumatique. On croit penser, mais en réalité on paralyse la réflexion avec 1000 idées qui se bousculent dans notre tête. Ainsi, on n’arrive plus à distinguer ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Dans le pire des cas, les ruminations mentales, en nous forçant à vivre dans le passé, nous exposent à des maladies inflammatoires ou cardiovasculaires.
Généralement, la rumination mentale est plus grave chez les personnes anxieuses ou dépressives. Mais également chez celles qui souffrent d’un trouble obsessionnel compulsif ou TOC, d’une phobie ou de paranoïa. Le plus souvent, elle se manifeste de la manière suivante :
- Des pensées répétitives et obsédantes qui surviennent à tout moment de la journée sur un problème ;
- Impossibilité de penser à autre chose et de se concentrer sur une activité ;
- Tentative de repousser ces pensées négatives sans y arriver.
Un problème plus féminin ?
Nul n’est égal face aux émotions. Et les femmes seraient plus sujettes à la rumination mentale que les hommes d’après les psychologiques. Et ce pour diverses raisons.
- L’éducation. En effet, dès l’enfance, les femmes sont encouragées à extérioriser leurs émotions et leurs pensées.
- Le fonctionnement du cerveau. D’après une étude canadienne réalisée par des chercheurs du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, le cerveau féminin est plus sensible aux émotions et événements. En effet, plus le taux de testostérone est bas, plus un individu est sensible et émotif. D’ailleurs, les femmes ne se souviennent-elles pas de tout ? Au moindre choc, leur cerveau fait un retour dans le passé les empêchant de profiter du moment présent.
- Le désir d’exceller dans tous les domaines. Aujourd’hui plus que jamais, les femmes veulent assurer sur tous les plans : vie de couple, vie professionnelle et vie familiale. Ainsi, leurs pensées cogitent sur tout.
D’ailleurs, c’est parce que les femmes ont tendance à ruminer et à vivre dans le passé qu’elles sont plus dépressives.
Les conséquences de la rumination mentale
D’après Ronnie Janoff-Bulman, une chercheuse de l’université du Massachusetts, après un événement traumatique, nos croyances fondamentales sont bouleversées. Autrement dit, nous n’avons plus la même vison du monde qui nous entoure. Cet effondrement concerne principalement trois croyances :
Le monde environnant
Pour la plupart d’entre nous, le monde est plutôt bienveillant. En effet, même si personne n’est épargné par le mal. Comparé à ceux qui vivent dans la misère ou ceux qui enchaînent les malheurs, l’on se dit que l’on a plutôt de la chance. Alors, quand quelque chose de grave ou cruel arrive, notre croyance s’effondre.
Le karma
Selon la loi du karma « on récolte ce que l’on sème ». Pour une personne qui a l’habitude de faire du bien, ou du moins qui ne fait jamais de mal à personne, la survenue d’un événement odieux est incompréhensible. Elle a tendance à faire de la rumination mentale, à se remémorer son passé pour comprendre pourquoi le malheur l’a frappé maintenant. Mais, surtout, elle se rend compte que le monde n’est pas juste.
L’estime de soi
Après un licenciement, un divorce… de nombreuses personnes pensent qu’elles sont la cause de cet échec. Ainsi, leur confiance en soi s’effondre.
Comment oublier le passé et exorciser la rumination mentale ?
Comme on l’a dit plus haut, il est tout à fait possible d’apprivoiser la rumination mentale.
Reconnaître les pensées négatives
La première étape pour chasser les idées noires est de les identifier. En effet, en cherchant le pourquoi et le comment, notre raison située au niveau du cortex frontal va entamer des actions pour effacer les émotions désagréables liées à l’événement. Et par la suite à éliminer les pensées toxiques.
Faire un exercice de recadrage positif
Le recadrage positif est une technique de PNL (programmation neuro-linguistique) qui consiste à reconsidérer un événement et de le voir sous un autre point de vue. Autrement dit, on dédramatise et on cherche quelque chose de positif derrière un problème. On n’a pas nécessairement besoin de l’aide d’un spécialiste PNL pour faire cet exercice. En effet, une pratique quotidienne nous permet de le maîtriser.
Méditer pour sortir de la rumination mentale
Grâce à la pratique régulière de la méditation de pleine conscience, on peut reprendre le contrôle de notre rumination mentale. En effet, cette pratique nous permet d’accepter nos émotions sans les juger. Mais également de ne pas nous laisser submerger par nos pensées.
Travailler l’estime de soi
Cette technique permet de connaître les mécanismes cérébraux de base afin de limiter la toxicité des pensées négatives et favoriser une plus grande estime de soi.
Et vous, comment faites-vous pour exorciser vos ruminations mentales ?
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