Les discriminations au travail existent encore, or que cela fait des années que l’on parle d’égalité hommes-femmes. En effet, les remarques désobligeantes, le mépris, les actions désobligeantes et les mauvaises blagues sont quasiment le lot régulier de nombreuses personnes dans le cadre professionnel. Ces comportements répréhensibles nuisent aux performances et à la productivité de la victime. C’est pourquoi, il est plus que nécessaire pour les entreprises de savoir identifier et de lutter contre le sexisme au travail. Le salarié doit également avoir une forte personnalité pour contrer de tels agissements.
Sommaire
Quelle est la définition du sexisme ?
Le sexisme est quelque chose de difficile à appréhender tant il peut se manifester sous diverses formes. Parfois même les auteurs de sexisme n’en sont pas conscients, pensant qu’il s’agit d’une blague innocente ou d’une remarque soi-disant « bienveillante ». C’est pourquoi il est très répandu. Suite à une enquête réalisée en novembre 2016 par le Conseil Supérieur de l’Égalité Professionnelle, 80 % de femmes disent faire face régulièrement à des propos sexistes au travail. Bien que les femmes sont les principales touchées par le sexisme au travail, elles ne sont pas les seules. Effectivement, des hommes et des membres de la communauté LGBTQ+. Par ailleurs, les auteurs de sexisme ne sont pas forcément que des hommes. Il est déjà arrivé qu’une femme haut placée tienne des propos sexistes envers une autre.
Ce n’est qu’en 2015 que le sexisme est entré dans le Code du travail sous la loi Rebsamen du 17 août 2015. En plus de donner une définition au sexisme au travail, il le condamne : « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ».
De quoi à l’air le sexisme au travail ?
Comme dit plus haut, le sexisme au travail peut se manifester sous plusieurs formes. Concrètement, il peut s’agir de :
- stéréotypes négatifs (« Femme au volant, mort au tournant »…)
- plaisanteries douteuses, déplacées ou irrespectueuses (« Tu as te règles ou quoi ? »…)
- remarques sur le physique ou la tenue vestimentaire (« Tu es une femme, tu pourrais mieux t’arranger », « Fait pas ta femmelette »…)
- actes d’objectification qui se traduit par des regards insistants sur une partie du corps, notamment le décolleté.
- surnoms qui expriment une forme de dominance (ma poule, ma belle, ma chérie, etc.)
- de violence, de harcèlement moral ou de discrimination au travail dans les cas les plus inquiétants.
Les conséquences des propos sexistes au travail
Les conséquences du sexisme au travail ne se limitent pas à la qualité de travail des victimes. Une grande majorité de ces dernières adoptent un comportement d’évitement. C’est-à-dire qu’elles essaient d’éviter les collègues ayant des attitudes sexistes à leur égard, ne pas participer aux activités entre collaborateurs ou ne pas porter certains types de vêtements. Ce qui renforce le sentiment d’exclusion déjà présent.
Le comportement sexiste agit également comme un frein à la vie professionnelle. De nombreuses femmes se sont déjà vues refuser un emploi, une augmentation ou une promotion en seule raison : leur sexe. Il n’est pas rare non plus qu’on leur attribue des tâches peu valorisantes. En plus de créer un sentiment de colère et d’injustice, les discriminations au travail peuvent avoir des impacts sur la santé, faire perdre la confiance en soi et causer de la dépression.
Se défendre face aux discriminations au travail
Il convient de noter que dans plusieurs cas, avoir une forte personnalité ou avoir du caractère force le respect. Ce qui permet d’éviter les comportements discriminatoires et ne plus se faire exploiter.
Diverses stratégies peuvent être adoptées pour répondre à des remarques sexistes. Par exemple, jouer l’incompréhension face une mauvaise blague. Généralement expliquer une plaisanterie met mal à l’aise celui qui la raconte. De plus, cela permet de désamorcer la situation sans être agressif et de montrer que vous êtes un homme ou une femme de caractère.
Demander des explications concernant des remarques ou propos sexistes au travail est tout aussi efficace. Entre autres, il est possible de formuler la phrase comme suit : « Ta remarque me surprend. Est-ce que tu veux dire que parce que je suis un homme/une femme, je devrais… ? » En tentant de s’expliquer, l’interlocuteur se rendra compte que sa remarque était maladroite ou inappropriée.
Dans d’autres situations et si la proximité hiérarchique le permet, imiter le collègue sexiste permet de le prendre à son propre jeu. S’il use régulièrement de surnoms pas très glorieux, autant lui en trouver un aussi. En guise d’exemple, il y a mon pou, mon poulet, mon vieux…
Dénoncer le sexisme au travail
En plus d’avoir une forte personnalité et de montrer être une femme de caractère, il est possible de dénoncer les actes sexistes au travail. L’entreprise est dans l’obligation de prévenir tout risque professionnel pouvant affecter la sécurité et la santé des salariés. Il est entendu par là également les remarques sexistes portant atteinte à la dignité de l’employé ou créant à son égard un environnement hostile et dégradant. Si l’employeur n’agit pas en conséquence, il sera civilement reconnu responsable de tous les comportements sexistes qui se sont produits dans son entreprise. Ainsi, l’employeur pourrait être amené à réparer le préjudice subi.
De fait avant de saisir le juge des prud’hommes, le salarié peut solliciter que son employeur intervienne. Elle peut également se tourner vers l’inspection du travail ou le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Éventuellement, l’auteur s’exposer à une sanction disciplinaire (avertissement ou blâme) ou se faire licencier.
À défaut, la victime de sexisme au travail peut saisir le Conseil des prud’hommes. Pour cela, elle devra rapporter une preuve des faits en réunissant trois éléments. Le premier est de démontrer l’existence d’un ou plusieurs éléments de faits (comportements, écrits, actes et/ou propos) non désirés, mais tout de même subis. Le second est de démontrer que l’agissement a pour objet de porter atteinte à la dignité de la victime. Ou de créer à son égard un environnement professionnel intimidant, hostile, humiliant ou offensant. Enfin, le salarié doit apporter un élément montrant qu’il existe un lien entre son sexe et les agissements subis à répétition. Si l’acte sexiste est avéré, l’auteur sera puni par 3 ans de prison et 45 000 € d’amende.
Avez-vous d’autres tactiques ou stratégies montrant que vous êtes une femme de caractère ? Quels sont les actes de sexisme que vous avez rencontrés ? Partagez-les en commentaires.
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