Branche clé de la médecine traditionnelle chinoise (MTC), le qi gong (prononcé « Tchi Kung ») tire son essence dans le tao et dans la notion de l’énergie positive yang et négative yin. Le Qi Gong médical représente d’ailleurs un système de guérison puissant visant à travailler efficacement sur l’énergie aussi dénommée le qi (ou le chi) dans le but de maintenir une santé optimale ainsi que l’équilibre psychologique, spirituel et physiologique. Selon la traduction officielle, le qi se définit comme le flux énergétique à la base de toute chose tandis que gong signifie « art, don ou encore compétence ». Le Qi Gong peut alors se définir comme la maîtrise de la circulation du chi dans le corps et la possibilité de travailler sur elle.

Zoom sur les principes de cette discipline millénaire.

Qi Gong médical : qu’est ce que c’est ?

Aussi appelé Yi Liao Qi Gong, c’est une approche thérapeutique visant à conserver et à renforcer la santé de l’individu par une action directe sur la circulation du chi dans le corps ainsi que la circulation de l’énergie entre le sujet et son environnement. Pour cela, le praticien fait appel à un enchaînement de mouvements lents et conscients accompagnés d’exercices respiratoires, de visualisation et de méditation avec concentration.

En Chine, cette discipline est utilisée soit comme une thérapie primaire soit comme un traitement d’appui aux autres formes de MTC (acupuncture, herbologie, tuina, etc.). Le Qi Gong médical côtoie également de très près la médecine hippocratique. Certains hôpitaux en ont même fait leurs spécialités. Dans certains pays de l’Europe (notamment en Allemagne), il est utilisé comme thérapie complémentaire pour le traitement des pathologies comme le cancer, la maladie de Parkinson, les problèmes de lombalgies chroniques… Et ceci, en aidant le patient à améliorer son bien-être et à accélérer sa guérison. Cette reconnaissance lui a d’ailleurs permis de se hisser au rang de thérapie psychocorporelle dans les maisons de retraite et dans les centres de rééducation.

Évidemment, il ne faut pas confondre le Qi Gong médical avec le Qi Gong thérapeutique. Effectivement, le Qi Gong thérapeutique ne vise qu’à améliorer son bien-être au travers des exercices ciblés et individualisés. Ceux-ci permettent à l’adepte de :

• Maîtriser l’énergie dans son corps ;
• Disperser ses blocages émotionnels ;
• Réduire l’impact du stress ;
• Et apaiser son esprit.

Le Qi Gong thérapeutique est donc l’ensemble des pratiques de Qi Gong enseignées. En revanche, lorsque l’approche est dite « médicale », on parle plutôt d’une pratique nécessitant l’action du praticien. Il servira de guide pour que le malade puisse tirer le meilleur profit de son traitement.

Qi Gong médical : quid de fonctionnement

Dans la pratique, cette technique repose sur deux axes fondamentaux.

1. L’émission d’énergie externe. En ce sens, le praticien projette son chi sur une zone du corps du sujet. Et ce, afin de rétablir le flux normal d’énergie. Cette zone peut être un point d’acupuncture, un organe, un méridien ou une région cutanée. Néanmoins, comme la plupart des médecins chinois ont plus de familiarité avec le système des lignes de méridiens de l’acupuncture sans aiguilles, ces points sont généralement les plus ciblés. En parallèle, le praticien effectue des soins très complets. Le Qi Gong médical inclut donc généralement des massages de points précis le long des méridiens ou encore de stimulation. 
2. La participation du patient. En effet, le sujet va s’adonner à un enchaînement d’exercices pratiqués debout, assis ou couchés. Ceux-ci ont pour principal objectif de détoxifier son corps et d’améliorer son bien-être. Mais aussi, de calmer son mental, de se libérer de ses blocages émotionnels et d’optimiser la circulation du chi dans le corps.
   • Ces exercices consistent tout d’abord en des mouvements et des postures permettant une meilleure circulation de l’énergie dans le corps. L’action du Qi Gong médical se fait alors à travers les différents circuits énergétiques des méridiens et des points d’acupuncture.
   • Ensuite, ces exercices physiques s’accompagnent de sons destinés à purger et à tonifier le corps.
   • Enfin, la dernière partie du travail se concentre sur la méditation. Celle-ci a pour objectif de travailler sur l’esprit. Ceci, afin de se débarrasser de certains systèmes de croyances et des schémas répétitifs.

Évidemment, tout ce travail se fait en conscience et à l’aide de la respiration. L’objectif : permettre au sujet de comprendre les mécanismes énergétiques et leur contribution dans l’action au niveau de son organisme.

Les bienfaits du Qi Gong médical

Les bienfaits du qi gong ne se limitent pas uniquement aux différents aspects de ses vertus curatives. De fait, cette pratique permet également de :

• Développer la condition physique ;
• Favoriser la détente ;
• Et améliorer la capacité respiratoire.

Effectivement, les mouvements effectués durant la séance permettent de renforcer les muscles et les articulations. Tandis que les positions statiques durant la méditation restent un bon moyen de favoriser la vitalité. Et ce n’est pas tout ! Grâce aux exercices de respiration, il permet pareillement de réguler les émotions. Ceci, en donnant la possibilité au bénéficiaire du Qi Gong médical de prendre du recul par rapport à ses émotions et ainsi trouver l’apaisement.

Par ailleurs, plusieurs études démontrent les bienfaits du Qi Gong sur la gestion du stress et de l’anxiété. Effectivement, la respiration lente et profonde ainsi que les postures permettent d’accéder à un état de relaxation profonde. Tout cela pour dire que les vertus de ce recours sont aussi nombreuses que diverses. Non seulement il libère l’énergie vitale, mais c’est aussi un bon moyen de promouvoir le bien-être psychologique. Une excellente solution donc !

Alors concrètement, comment se déroule une séance de qi gong avec un praticien ?

Qi gong médical : déroulement de la séance

• Généralement, la première séance chez un praticien débute par une sorte d’interrogatoire très précis. Celui-ci tient compte des huit principes thérapeutiques Ba Gang.
• Ensuite, le praticien procède à divers examens. Dont la prise du pouls, la palpation des méridiens et la lecture traditionnelle du Yin-Yang ou des cinq éléments. Ces procédés ont pour but d’établir un bilan et de déterminer la cause du déséquilibre énergétique. Ceci en vue de proposer les techniques de soin adaptés à la condition spécifique du sujet.
• À la fin de la séance de Qi Gong médical, des exercices seront donnés au sujet comme travail personnel pour accompagner les soins ou les traitements. Le but de ces derniers est de permettre au sujet de continuer à progresser chez lui. Mais aussi, de renforcer et de poursuivre le soin même en dehors des séances.

D’ailleurs, pourquoi ne pas voir de plus près l’essence de la médecine traditionnelle chinoise ?

La médecine traditionnelle chinoise est l’un des systèmes de médecine les plus établis. Elle date d’au moins 23 siècles avant notre ère. De ce fait, elle constitue l’une des méthodes de guérison les plus anciennes au monde. Le Qi Gong médical en fait partie intégrante. Le premier enregistrement écrit connu à ce sujet est associé au Huangdi Nei Jing (Classique interne de l’empereur Jaune). Cet ouvrage a fourni les concepts théoriques de la MTC qui restent la base de sa pratique jusqu’à aujourd’hui.

En substance, les guérisseurs traditionnels chinois cherchent à rétablir un équilibre dynamique entre deux forces complémentaires, le yin (passif) et le yang (actif). Elles imprègnent le corps humain de la même manière que l’univers dans son ensemble. Selon la MTC, une personne est effectivement en bonne santé lorsqu’il existe une harmonie entre ces deux énergies. D’où l’intérêt du Qi Gong médical d’ailleurs.

La médecine traditionnelle chinoise et le chi

Dans la médecine traditionnelle chinoise, on croit à l’existence du chi qui traverse tout le corps. Tout déséquilibre par rapport à cette force de vie peut provoquer une maladie. On pense généralement que cette instabilité se crée par une modification du yin et du yang qui composent le chi. Dans la culture chinoise, les êtres humains sont également considérés comme des microcosmes de l’univers environnant, interconnectés avec la nature. Ils sont ainsi soumis à ces forces opposées.

De même, on pense que — grâce à des techniques comme le Qi Gong médical — on peut retrouver la balance entre les deux. Il faut alors parvenir à mettre en équilibre les organes internes du corps et les cinq éléments extérieurs. À savoir :

• Le bois (mu) ;
• Le feu (huo) ;
• La terre (tu) ;
• Le métal (jin) ;
• L’eau (shui).

Pour arriver à cet accord, la médecine traditionnelle chinoise réunit une large gamme de thérapies. Elle comprend, sans toutefois s’y limiter :

• L’acupuncture (introduction d’aiguilles très fines en des points précis) ;
• L’acupression (exercice d’une pression sur les points d’acupuncture) ;
• La moxibustion (stimulation par la chaleur) ;
• Le Qi Gong médical (bien sûr !) ;
• Le cupping (utilisation de ventouses pour induire un afflux de sang par effet de succion) ;
• Le guasha (raclage de la peau pour y débarrasser les agents pathogènes) ;
• Le tuina (technique de massage) ;
• La phytothérapie (traitement par les plantes et leurs extraits) ;
• La diététique (science de l’hygiène alimentaire) ;
• Le feng shui (art de vivre) ;
• Le tai chi chuan (enchaînement lent de mouvements).

Pour s’en tenir à l’essentiel, ces techniques s’utilisent afin de :

• Prévenir et guérir la maladie ;
• Renforcer le système immunitaire ;
• Booster l’énergie au quotidien avec le Qi Gong médical ou une autre pratique ;
• Améliorer la capacité à profiter de la vie.

Le rôle des méridiens dans la MTC

Un aspect essentiel de la médecine traditionnelle chinoise est la compréhension des méridiens. Ceux sont des vaisseaux dans lequel le chi circule à travers du corps humain. Ces réseaux d’énergie relient :

• Les organes ;
• Les tissus ;
• Les veines ;
• Les nerfs ;
• Les cellules ;
• Les atomes ;
• Et la conscience elle-même.

De manière générale, il existe 12 méridiens principaux, chacun d’entre eux se connectant à un organe ou à un viscère. Lors des séances de Qi Gong médical, ces lignes de flux énergétiques sont très sollicitées. Elles sont également associées à une variété de phénomènes, notamment le rythme circadien, les saisons et les mouvements planétaires.

En acupuncture

De fines aiguilles sont insérées dans des points spécifiques le long des méridiens. Elles stimulent ces derniers et réajustent la circulation du chi pour équilibrer le yin et le yang du corps. D’autres pratiques sans aiguilles utilisent aussi ces points de pression pour induire la guérison. Le réseau peut non seulement s’employer pour atténuer les symptômes, mais il peut également doter la MTC (tout comme le Qi Gong médical) de la capacité de changer la conscience chez les personnes traitées.

Pour découvrir la source d’un problème de santé lié à un blocage au niveau de ces méridiens, un praticien en médecine traditionnelle chinoise utilise :

• L’odorat ;
• L’audition ;
• Le toucher ;
• Le diagnostic du pouls ;
• La fréquence vibratoire.

Aussi, en observant la loi de la nature en action, les anciens guérisseurs chinois ont constaté que les cinq éléments avaient une myriade de corrélations visibles et invisibles. Ce cadre les aide à identifier le déséquilibre d’un méridien. Ces petites subtilités font du Qi Gong médical (et des autres pratiques) une technique peu conventionnelle.

Par exemple, une correspondance clé concerne l’heure du jour. Si une personne a toujours mal à la tête à 16 heures, cela indique que le méridien de la vessie est bloqué. En effet, cet organe se charge de maintenir les fonctions du corps à ce moment-là. En utilisant cette même théorie, les praticiens peuvent établir un plan de guérison adapté.

La médecine chinoise traditionnelle et la méditation

La méditation fait partie intégrante de la médecine traditionnelle chinoise. D’ailleurs, elle est aussi présente dans le Qi Gong médical. Cette discipline serait originaire d’Inde et apparue il y a environ 4000 ans. Elle était largement répandue dans les religions hindoues et bouddhistes. Elle s’utilisait aussi comme un moyen pour parvenir à la paix intérieure et à l’illumination. Bien sûr, il se peut que la Chine ait eu une certaine forme de méditation bien avant cela, mais il existe peu de documentation de l’époque antique.

Toujours est-il, la méditation a trouvé son chemin jusqu’en Chine lorsque le bouddhisme a commencé à se répandre. Et à partir de là, on a introduit cette pratique dans des techniques de guérison comme le Qi Gong médical et dans la religion. Cela remonte au début de l’histoire de la médecine traditionnelle chinoise, ce qui signifie qu’elle est arrivée au bon moment. Pareillement, elle s’est frayé un chemin dans les cultures japonaise et coréenne. Ce qui explique probablement pourquoi elle est devenue si populaire dans ces pays.

Par ailleurs, la méditation peut être définie comme un ensemble d’approches destinées à encourager un état de conscience accru et une attention focalisée. Vous remarquerez peut-être que vous passez souvent du temps à penser à des choses qui se sont déjà produites ou qui pourraient arriver plus tard. Lors du Qi Gong médical, plus précisément quand vous méditez, vous mettez délibérément tout cela de côté pour vous concentrer sur l’ici et le maintenant : votre corps, votre souffle, le monde qui vous entoure. Pour ce faire, il existe différents types de méditation au choix. Aucune méthode n’est ni « bonne » ni « mauvaise ». Il suffit de trouver ce qui fonctionne pour vous.

Alors Qi Gong ou méditation ? Ou les deux ? À vous de jouer maintenant !