Vivre plus longtemps, et surtout en bonne santé, qui n’en rêve pas ? Et si l’on vous disait qu’il existe un élixir de jouvence qui permettrait de vivre au-delà de 100 ans ? Cette potion magique, qui a fait ses preuves depuis des générations, s’appelle le tai chi chuan. Il s’agit d’une discipline millénaire chinoise associant méthode de relaxation et gymnastique douce. Très exercée dans l’Empire du Milieu, mais aussi dans les quatre coins du monde, elle vous promet une santé de fer et une longévité dont vous n’aurez jamais pu espérer. Pour les séniors, cette pratique leur redonne tout simplement la souplesse et l’énergie de leur jeunesse.
Mais alors, comment s’initier à cet art ancestral ? Qu’est-ce qui le diffère du qi gong ? Par ailleurs, quels sont ses bienfaits tant vantés par les pratiquants ? On vous dit tout dans cet article.
Sommaire
Qu’est-ce que le tai chi chuan ?
Aussi appelé taichi chuan, tai chi ou taiji quan, c’est une discipline originaire de Chine, d’inspiration taoïste. Il forme avec le qi gong l’une des cinq branches de la médecine traditionnelle chinoise ou MTC (l’acupuncture, la pharmacopée, le massage Tui Na et la diététique chinoise).
Développée il y a plus de 3 000 ans par des guerriers taoïstes et des moines médecins disciples de Lao Tseu, cette technique oscille entre art martial et méthode de relaxation. D’ailleurs, le mot taiji quan signifie littéralement « boxe de l’éternelle jeunesse ». C’est cette dynamique martiale qui caractérise le tai chi chuan.
Par ailleurs, l’origine de cette pratique n’est pas précise et les idées divergent beaucoup là-dessus. Mais la version la plus courante (affirmée et infirmée par bon nombre de chercheurs) est qu’il aurait été inventé par un moine taoïste du nom de Zhang Sanfeng. Ce dernier provenant du monastère du mont Wudang situé au nord-ouest de la Chine. Il aurait créé les mouvements du tai chi après avoir observé un combat entre un serpent et un oiseau.
En Chine, de nombreuses personnes, notamment des seniors, s’adonnent à cette discipline dans les jardins, les squares, etc. En Occident, le tai chi chuan fait également d’innombrables adeptes. On s’y livre surtout dans des centres associatifs, des centres spécialisés, des clubs sportifs, des centres de loisirs ou des YMCA. Dans tous les cas, le but de cette tradition millénaire consiste réellement à trouver un état d’harmonie entre le corps et l’esprit. En d’autres termes, un équilibre entre le yin et le yang. Pour cela, elle intègre différents mouvements et postures complexes qui nécessitent à la fois fluidité et précision. En parallèle, cette méthode demande une bonne concentration mentale et une respiration coordonnée avec les gestes effectués.
Qu’est-ce qui différencie le tai chi chuan du qi gong ?
Le qi gong ou qigong est un terme moderne qui désigne l’ensemble des pratiques du yangsheng, une gymnastique traditionnelle de santé. D’une manière générale, cette discipline et le tai chi sont vus comme deux techniques différentes. Mais en réalité, ce dernier est une forme de qi gong. De fait, il faut savoir que le tai chi présente deux aspects : l’un interne (qi gong) et l’autre externe (art martial). Sous son aspect interne, les meilleures méthodes de méditation, de visualisation et de développement du sens de proprioception sont adoptées dans le tai chi chuan.
D’un autre côté, cette technique renferme un aspect yin et un aspect yang. Le premier cas correspond à une pratique de type qi gong (lent, souple, travail de l’intention…). Dans le second cas, on se réfère à un exercice de type kung-fu (rapide, dur, structurel…). Il s’agit donc d’une forme dynamique de qigong qui allie art martial et art de vivre. À noter toutefois que les mouvements réalisés dans cette discipline sont plus longs. Selon un dicton, celle-ci a pour objectif de trouver le calme intérieur dans le mouvement externe.
Depuis plus d’une décennie, le tai chi chuan a le vent en poupe grâce notamment à ses variantes traditionnelles telles que le tai chi chen. D’ailleurs, la xiaojia (style le plus ancien du tai chi chen) a connu un franc succès auprès des pratiquants au cours de ces dernières années.
Les différents styles de taiji quan et leurs origines
En principe, il existe cinq styles de taiji quan. La version chen étant la plus ancienne, celle-ci a donné lieu à d’autres déclinaisons comme les styles yang, wu, wu-hao et sun.
Le tai chi chen
Fondé par Chen Wang Ting au milieu du XVIIe siècle, ce type de tai chi chuan n’a été utilisé que dans son village d’origine (Chenjiagou) pendant cinq générations. Ce n’est qu’au XIXe siècle qu’il se propagea ailleurs lorsque Chen Yang Xing l’a transmis à Yang Lu Chan, un serviteur provenant de la province de l’Hebei. Cette partie de l’histoire constitue certainement l’élément clé qui a permis au tai chi d’obtenir une grande reconnaissance.
Néanmoins, les membres du village de Chenjiagou considèrent cet acte comme une trahison. Effectivement, le conservatisme traditionnel veut qu’il soit interdit d’enseigner à tout étranger au clan. Yang Lu Chan aurait donc simplement espionné une partie de l’enseignement de Chen Chang Xing.
Le tai chi chuan yang
Après avoir quitté le village, Yang Lu Chan créa le style yang en modifiant le taiji quan qu’il avait appris. L’histoire raconte qu’à Pékin, il était reconnu comme un combattant exceptionnel. De fait, avec son fils aîné, il enseigna la discipline à des militaires mandchous, mais aussi à la garde prétorienne de l’empereur. Grâce à cette relation avec la dynastie mandchoue, sa réputation grandit ainsi que celle du tai chi.
Le tai chi wu
La transmission de l’art ancestral se poursuit quand Wu Jian Quan, fils d’un sous-officier mandchou, créa son propre style à partir du tai chi chuan qu’il avait appris. Pour en arriver là, son père Wu Quan You aurait acquis les connaissances de cette pratique par Yang Lu Chan. Plus tard, le petit-fils de ce dernier (Yang Cheng Fu) aurait codifié et répandu sa propre variante de style yang. C’est ainsi qu’avec Wu Jian Quan, ils enseignèrent ensemble à l’Institut de Recherche en Culture Physique de Pékin entre 1914 et 1928.
Par ailleurs, la variante wu a été plus adoucie et plus élargie tout en insistant sur le dajia. C’est la branche la plus connue du style chen composée du laojia et du xinjia.
Le tai chi chuan wu-hao et sun
À Pékin, Yang Lu Chan donnait également des cours à un riche mandarin de la dynastie Qing, appelé Wu Yu Xiang. Celui-ci modifia à son tour le taiji quan de style yang et l’enseigna dans sa propre école. Afin de ne pas le confondre avec la forme wu, dont le caractère et le ton sont différents en chinois, on l’appelle parfois le style wu-hao. D’ailleurs, le terme hao proviendrait du nom de Hao Wei Zhen, disciple du neveu de Wu Yu Xiang.
En suivant le parcours de son professeur, Hao Wei Zhen dispensa des cours de tai chi chuan à Sun Lu Tsung. Cet élève averti en arts martiaux, notamment en shaolin quand, xing yi quan et ba gua zhang créa ensuite le style sun.
Le taiji quan : bien plus qu’une gymnastique pour les seniors
Vous l’aurez compris, on retrouve plusieurs styles de tai chi. Ceux-ci conviennent aussi bien aux jeunes qu’aux personnes âgées. Dans certaines variantes, l’utilisation d’instruments tels que des bâtons ou des épées est parfois nécessaire. Bien que chaque école ait ses propres enseignements, le principe reste le même. Celui d’enchaîner des postures et des mouvements lents et circulaires dans un ordre précis. Dans le tai chi chuan, le tout doit être coordonné sur une respiration régulière, lente et profonde. Cette lenteur d’exécution est essentielle pour connaître les blocages, sentir le courant énergétique qui passe dans le corps et équilibrer le yin et le yang.
En outre, quel que soit le style, un certain nombre de règles de base prévaut. Il s’agit entre autres de :
- garder le sommet du crâne vers le haut ;
- laisser les épaules tomber ;
- maintenir les articulations souples ;
- réaliser des mouvements fluides ;
- effectuer des enchaînements non-stop ;
- ne pas utiliser la force ;
- rester toujours détendu.
Comment réaliser le tai chi chuan pour débutant ?
D’abord, il faut savoir que le tai chi, par la lenteur des mouvements est une discipline universelle qui s’adresse à tout le monde. D’ailleurs, il fait partie des « Nei Chia », des arts martiaux qui font appel à des énergies intérieures. Il est donc considéré comme de la méditation taoïste. En d’autres termes, quels que soient votre âge, votre sexe et votre condition physique, vous pouvez parfaitement pratiquer le tai chi.
Une contre-indication est tout de même observée pour les personnes souffrant de maladies articulaires ou ayant des problèmes cardiaques sévères. De même, réaliser le tai chi chuan n’est pas conseillé après une fracture. Quant aux femmes enceintes, elles doivent tout simplement éviter les mouvements brusques.
Vous pouvez bien sûr pratiquer en groupe dans les jardins publics tels que Bercy si vous êtes à Paris, ou dans des centres sous la supervision d’un professeur. Quoi qu’il en soit, la séance de taiji quan se déroule généralement en trois parties :
- l’échauffement : cette étape dure en moyenne 20 minutes et vise à se familiariser avec les mouvements.
- le qi gong : cette partie consiste à rester statique et à méditer. Cette inertie qui constitue la différence entre tai chi chuan et qi gong permet de canaliser et intensifier l’énergie vitale.
- le tai chi : il consiste à apprendre les différents mouvements de base et à les enchaîner dans un ordre préétabli.
Le tai chi pour débutant en pratique
En règle générale, cette branche de la médecine traditionnelle chinoise s’apprend en l’espace d’une semaine. Les pratiquants doivent rechercher le calme et la concentration pour pouvoir l’exercer correctement. Pour ce faire, procédez donc comme suit.
- Placez-vous dans un endroit sans agitation, puis détendez-vous et concentrez-vous sur votre respiration. De cette manière, vous pourrez appliquer le tai chi chuan tout en ayant un contrôle parfait de votre corps et de votre esprit.
- Ensuite, placez vos mains au bas de votre abdomen à environ 5 cm au-dessus du nombril. Puis, pressez légèrement.
- Inspirez et expirez doucement par le nez depuis la zone de l’abdomen. N’hésitez pas à presser un peu plus avec vos mains si vous sentez votre abdomen bouger.
- Enfin, relâchez une à une chaque partie du corps en commençant par les pieds.
Avec une pratique régulière, vous pourrez progressivement améliorer le contrôle de votre respiration ainsi que l’exécution des mouvements.
Pourquoi recourir au taiji quan ?
Le tai chi chuan est vanté dans le monde entier pour ses nombreux bienfaits sur les plans physique et psychologique. En effet, le taiji quan pour seniors permettrait par exemple de rallonger l’espérance de vie de plusieurs années. Et ce tout en restant en bonne santé. D’autre part, il contribuerait à réduire les risques de chute, car il améliorerait l’équilibre et la stabilité. Et grâce aux différents mouvements qu’il implique, les organes bénéficient d’un massage interne indispensable à leur bon fonctionnement. Plus encore, il favoriserait la compression-décompression douce du squelette pour retarder le vieillissement.
Mais ce n’est pas tout ! Le tai chi chuan aurait également les actions suivantes :
- le développement de la coordination, de la souplesse et le dynamisme ;
- l’amélioration de la qualité du sommeil ;
- la réduction de l’hypertension et des risques de maladies cardiovasculaires ;
- l’amélioration des capacités fonctionnelles après une maladie grave (ex : cancer du sein) ;
- la lutte contre le stress grâce à la respiration lente
Attention, le conditionnel est ici de rigueur, car les études scientifiques dans ce sens manquent souvent de cohérence.
En tout cas, cet art très ancien représente une philosophie de vie et une voie d’accomplissement pour soi. Si vous pratiquez le tai chi chuan, dites-nous en commentaire ce qu’il a changé dans votre vie.
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