Un mal de dos récurrent malgré un long traitement, des nœuds à l’estomac ou une petite déprime ? Malheureusement, avec le rythme de vie actuel, notre corps se dérègle et notre esprit se perd facilement. Et pourtant, il n’est pas toujours nécessaire d’avoir recours à la chirurgie ou un long traitement médicamenteux pour retrouver une santé de fer et un moral d’acier. En effet, un peu de relaxation peut parfois suffire pour rebondir. Alors, pourquoi ne pas essayer le massage shiatsu qui justement s’inscrit dans cet état d’esprit ? Pratique ancestrale de la médecine japonaise, celle-ci pourrait mettre un terme à vos troubles d’ordre rhumatologique, psychologique, digestif ou encore respiratoire. D’ailleurs, cette méthode de relaxation originaire du pays du soleil levant fait de nombreux adeptes en France. Et ce, depuis la création de la Fédération Française de Shiatsu Traditionnel (FFST) en 1994.

Ce type de massage vise essentiellement à rétablir la circulation du Qi, l’énergie vitale dans le corps. Après quelques séances, vous voilà revigoré, prêt à croquer la vie à pleine dent !

Mieux connaître le massage shiatsu

Le mot shiatsu provient de deux termes « shi » (doigt) et « atsu » (pression). Il s’agit d’une technique thérapeutique japonaise qui puise ses racines dans la médecine traditionnelle chinoise ou MTC. Cousine de l’acupuncture chinoise, cette forme de massage utilise les principes du Yin et du Yang, des cinq éléments (bois, feu, métal, eau et terre) et des trajets de l’énergie vitale dans les méridiens corporels. Elle repose sur le fait que l’organisme connaît des tensions pouvant influencer négativement l’état physique et émotionnel d’un individu. Son objectif est donc de redonner au corps toute sa vitalité.

Le massage shiatsu tel que nous le connaissons aujourd’hui apparaît pour la première fois au début du XXe siècle. Mais, ses origines remonteraient au VII siècle quand le Japon envoya une délégation d’étudiants en Chine pour apprendre la médecine chinoise. Au fil du temps, de nombreuses influences ont nourri la thérapie manuelle.

Tenpeki Tamaï fut le premier à appeler son art le shiatsu. En 1925, son disciple Tokujiro Namikoshi créa le Shiatsu Institute of Therapy, puis en 1940 le Japan Shiatsu College. Après un tumulte des évènements, le ministère de la Santé japonais reconnaît officiellement le shiatsu comme médecine japonaise en 1955. Le massage shiatsu combine l’Anma (massage ancestral japonais réservé aux non-voyants), l’Ampuku, le Do in et des pratiques occidentales. Loin d’être une simple méthode de relaxation, il constitue un véritable outil thérapeutique.

Selon le livre « Théorie et pratique du Shiatsu » publié en 1957 par le Ministère japonais de la Santé : « Le Shiatsu est une technique qui utilise les doigts et les paumes des mains, pour exercer des pressions en des points déterminés, avec l’objectif de :

• Corriger des irrégularités de l’organisme ;
• Préserver et améliorer l’état de santé ;
• Contribuer à l’amélioration d’états morbides spécifiques ».

Le massage shiatsu en pratique, ça donne quoi ?

Puisant ses fondements dans la sagesse traditionnelle chinoise, celui-ci suggère qu’un déséquilibre du Qi engendrerait un déséquilibre dans le corps ou dans l’esprit. Afin de rétablir cette énergie vitale dans les zones où il est en manque ou en excès, le spécialiste exerce alors des pressions plus ou moins fortes sur des points d’acupuncture spécifiques. D’où le mot signifiant littéralement « pression avec les doigts ».

Concrètement, les manipulations se font avec les pouces, les doigts, les paumes, les poings et les coudes. Dans le massage shiatsu, il est aussi possible d’utiliser les genoux et même les pieds sur des zones précises situées sur les méridiens. Parfois, les pressions sont associées à d’autres techniques telles que le pétrissage, l’étirement, la vibration ou la rotation des articulations. Le but étant d’éliminer les blocages et activer la capacité naturelle d’autoguérison.

Cette forme de thérapie se fait généralement sur un futon (matelas à même le sol) ou sur une table de massage. Mais aussi assis sur une chaise ou bien debout. En tout cas, le patient garde des vêtements légers pendant chaque séance. C’est d’ailleurs pour cette raison que le massage shiatsu peut se faire n’importe où : au bureau, au café, dans un salon conçu à cet effet, etc. En principe, une séance dure une heure pendant laquelle le praticien travaille en profondeur les trois parties clés :

• Les cervicales pour les nerfs ;
• Le dos pour les muscles ;
• Les chevilles pour les articulations.

De cette manière, les bienfaits peuvent facilement se faire ressentir. Au niveau physique, ils se manifestent par une sensation de détente et de relaxation. Sur le plan psychologique, on retrouve un esprit apaisé et serein. Quoi qu’il en soit, le massage shiatsu s’adresse à toutes catégories d’individus qui désirent conserver ou favoriser un état de bien-être.

Le shiatsu et ses différentes techniques de massage

Vous l’aurez compris, cet art ancestral rassemble plusieurs méthodes thérapeutiques et relaxantes qui se basent toujours sur la pression exercée. Ces dernières se diffèrent selon les points d’acupuncture, leur utilisation des méridiens et l’anatomie de l’individu. Ci-après quelques-unes de ces techniques.

Shiatsu namikoshi

Fondée par Tokujiro Namikoshi, cette thérapie japonaise est la forme la plus répandue dans le monde. D’ailleurs, elle est reconnue comme une médecine conventionnelle. Il s’agit d’un massage shiatsu basé sur le toucher et qui exclut l’utilisation des coudes, des genoux ou des pieds. D’un autre côté, c’est une pratique qui se soumet à plusieurs règles. Cela concerne entre autres :

• Le régime alimentaire : consommation réduite des aliments préférés ;
• Le sommeil : élément important pour récupérer la fatigue ;
• L’élimination : évacuation des déchets une fois par jour, de préférence le matin ;
• L’exercice : pratique régulière d’activités associant loisirs, travail et sports pour rester en bonne santé ;
• le rire : pour améliorer la couleur du sang.

En outre, le massage shiatsu namikoshi assure plusieurs fonctions. On peut citer l’assouplissement des muscles, la stimulation de la circulation des fluides corporels, la régularisation les fonctions neurales et le contrôle du système endocrinien.

Massage koho

Ce style traditionnel a été intégré par Okuyama Ryuho dans son art qu’il enseignait à Tokyo en 1938. La première école qu’il fonda à cette époque était ouverte à toutes personnes qui souhaitaient pratiquer le shiatsu. Sa méthode repose essentiellement sur l’autoguérison, c’est-à-dire la capacité naturelle de se soigner.

Afin de déterminer l’état général du patient, une séance débute toujours par un examen du pouls. Ce massage shiatsu implique effectivement de bien connaître la personne à travers à la circulation des flux dans les keiraku (méridiens). Après quoi le praticien commence à appliquer la pression sur les tsubos. D’autre part, il existe plusieurs techniques servant à diagnostiquer l’état de santé de l’individu. Mais la plus utilisée est le myakushin, une thérapie fondée sur la tradition des 12 méridiens de la médecine traditionnelle chinoise.

Dans tous les cas, cette forme de massage apporterait une nette amélioration aux personnes sujettes à une hypertension, une lombalgie, une sciatique, une insomnie, un accident vasculaire cérébral…

Massage shiatsu ohashi

Aussi appelée ohashiatsu, cette pratique a été créée par le japonais Wataru Ohashi. Celle-ci connaît un succès fulgurant aux États-Unis à partir de 1970. En 1974, Ohashi dépose la marque Ohashiatsu et envoie ses disciples pour enseigner dans d’autres écoles. Il a lui-même dispensé des cours dans de nombreuses universités, écoles professionnelles et centres d’études orientales dans le monde.

L’ohashiatsu reprend l’ancien shiatsu nippon en le poussant vers une expérience de développement et de guérison plus complète. De fait, des composantes spirituelles et psychologiques sont ajoutées en plus des pressions sur les tsubos du corps. Ainsi, le massage shiatsu ohashi regroupe un ensemble d’exercices, de méditations et une philosophie orientale de soin. Il a pour objectif d’améliorer le flux énergétique dans le corps pour redonner un état d’équilibre et d’harmonie. Ce qui favorisera le bien-être chez le patient, aussi bien pour le mental et l’esprit.

Toutefois, il est important de noter que l’expérience du thérapeute ne suffit pas à rendre la séance bénéfique. En fait, il faut réellement qu’une connexion s’établisse entre les deux parties. C’est la raison pour laquelle la compassion, le respect et l’empathie constituent les qualités fondamentales de l’ohashiatsu.

Massage shiatsu macrobiotique

C’est un art de guérir développé aux États-Unis en 1965 par Shizuko Yamamoto, consultante en macrobiotique reconnue. Il s’agit d’un shiatsu aux pieds nus dont le but est de libérer la circulation de l’énergie vitale pour apporter une harmonie au corps et à l’esprit.

La réalisation d’une telle technique demande de l’autodiscipline, car le praticien doit à la fois s’entrainer et travailler en toute conscience. En plus des massages, ce dernier prodigue des conseils en alimentation ainsi que des exercices physiques et de méditation au receveur.

Lors d’une séance de massage shiatsu macrobiotique, il existe différents types de manipulation. Peu importe la technique, la pression exercée se fait par le corps tout entier. Parmi la liste, il y a :

• Le frottement : pour soulager la fatigue et raffermir la peau et les muscles ;
• Le pétrissage : pour relâcher la tension et favoriser la circulation de l’énergie ;
• Les secousses : pour apporter une profonde relaxation ;
• Les étirements : pour détendre les muscles et les tendons.

Selon Shizuko Yamamoto, cette forme de thérapie aiderait la personne à se mettre en harmonie avec une plus grande totalité.

Les bienfaits du massage shiatsu

En s’attaquant aux causes et non aux symptômes, le shiatsu agit sur la plupart des troubles physiques et psychologiques. Dans les faits, ses vertus se répartissent sur deux niveaux.

Sur le plan physique

Ce type de massage japonais soulage les douleurs :

• rhumatologiques : arthrose, arthrite, torticolis… ;
• lombaires : lombalgie, cervicalgie, dorsalgie… ;
• gynécologiques : troubles du cycle menstruel, règles douloureuses, soins post-partum…

Par ailleurs, il traite les troubles digestifs tels que la constipation, la colite… et respiratoires comme le rhume ou la sinusite. Mais ce n’est pas tout ! Le massage shiatsu agit également comme un correcteur de posture et améliore la circulation sanguine. À cet effet, il favorise la souplesse des muscles et optimise le flux lymphatique.

De plus, une étude de 2007 a révélé que les séances de shiatsu permettaient aux malades du cancer de moins souffrir des effets secondaires de la chimiothérapie. Entre autres :

• La fatigue ;
• Les nausées et vomissements ;
• Les problèmes buccaux ;
• Les troubles de la peau ;
• La constipation ;
• Les paresthésies ;
• Les chutes de cheveux ;
• etc.

Sur le plan psychique

En libérant le Qi, le massage shiatsu favorise une ouverture intérieure. Résultat, vous êtes plus heureux et vous vous sentez « bien ». Ainsi, on l’utilise en cas de :

• Dépression ;
• Crise d’angoisse ;
• Attaque de panique ;
• Stress ;
• Symptôme de la schizophrénie.

Bon à savoir

Le shiatsu est un massage tonique et revigorant. Par conséquent, il n’est pas préconisé en cas de lésion, inflammation, infection cutanée, hémorragie, ulcère, trouble cardiaque aigu, malformation grave ou fragilité osseuse. D’un autre côté, si vous êtes asthmatique ou si vous venez de subir une intervention chirurgicale, vous devez vous abstenir du massage shiatsu. De même, les femmes enceintes ainsi que toutes personnes fortement sensibles à la douleur doivent l’éviter.

Devenir spécialiste en shiatsu en France

Pour devenir un professionnel de cette thérapie, une formation d’un weekend est loin d’être suffisante. En effet, le praticien doit avoir une extrême sensibilité tactile pour pouvoir sentir au bout de ses doigts les différents points d’acupuncture et leur état énergétique. Cette capacité permet de doser la force des pressions exercées et d’éviter des douleurs au patient.

Pour disposer de cette sensibilité tactile, il faut suivre deux à trois ans de cours dans des écoles spécialisées en massage shiatsu. Celles-ci sont agréées par la fédération Fédération Française de Shiatsu Traditionnel (FFST). Ensuite, le praticien obtient un titre professionnel certifié RNCP de niveau III. Des années d’expérience sont également nécessaires avant de le pratiquer sans danger.

Alors, que pensez-vous du shiatsu et de ses différentes techniques de massage ? N’hésitez pas à donner votre avis en commentaires.