On entend souvent dire que la mort d’un être cher n’était pas une peine à perpétuité, mais un passage obligé de la vie. C’est la seule expérience humaine commune que nous devions tous faire face à un moment ou un autre. Mais, perdre un enfant n’est probablement pas ce dont on parle ici. La souffrance est d’autant plus insupportable lorsque le petit bout de chou décède avant même de naître. Tout à coup, sans prévenir, la vie change. Le bébé tant attendu ne viendra finalement pas au monde. Et cette excitation à devenir ou redevenir parent meurt avec lui. Il ne reste plus qu’un papa et une maman en deuil. Durant les jours, les semaines, les mois qui suivent, une houle d’émotions vous assaille de mille et une différentes façons. Alors, comment faire face à ce deuil périnatal et comment continuer à vivre avec ?
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Deuil périnatal : les conséquences immédiates
Faire l’expérience d’une fausse couche, d’une naissance mort-née, d’un ovule infecté, d’une grossesse molaire ou extra-utérine peut être très traumatisant pour les deux parents. La société sous-estime à quel point c’est douloureux. Perdre un bébé est une mort que vous devez ressentir, tout comme lorsque vous perdez un autre être cher. Les difficultés de la vie dit-on souvent. Il n’y a cependant rien de comparable à cela, surtout pour une mère. Et ce, peu importe quand cela se produit, et, quelles que soient les circonstances. Le chagrin peut être si accablant que vous vous demandez si vous connaîtrez à nouveau la joie.
Vous ne pourrez peut-être jamais vraiment « surmonter » cette perte, mais sachez que votre douleur deviendra plus gérable avec le temps. Pour le moment, la chute des niveaux d’hormones dans votre corps amplifie votre tristesse, pouvant même entraîner une dépression chronique. De même, il se peut que vous ressentiez de la colère durant cette période de deuil périnatal. Vous avez peut-être l’impression que votre corps vous a fait défaut, surtout si vous aviez désiré le bébé depuis longtemps. Vous pouvez même sentir de la culpabilité en vous demandant si quelque chose que vous avez fait avait pu causer cette perte.
Aussi, vous pouvez être tentée de revoir l’ensemble de vos antécédents médicaux et de tout ce que vous avez fait pendant votre grossesse. Ainsi, vous espérez trouver une raison pour justifier cette séparation impensable. Cependant, les causes de la mortinaissance sont si diverses et ont rarement quoi que ce soit à faire avec ce que vous avez fait. Vous pouvez aussi associer cela au karma, un châtiment divin parce que vous avez fait telle ou telle chose. Toutefois, une maman en deuil doit se libérer de ses émotions et pensées obsessionnelles pour avancer.
Faire face à la vie quotidienne
Vous pouvez avoir l’impression de voir les bébés et la grossesse partout où vous allez durant le deuil périnatal. Les spots publicitaires, les invitations à un baby shower et même une promenade dans le rayon des couches peuvent commencer à vous déranger. Vous pouvez aussi ressentir de la jalousie pour les femmes enceintes et les mères de nouveau-nés, en particulier celles qui semblent tomber enceintes facilement. Si tel est le cas, vos sentiments sont normaux et valides. Toutefois, cela ne fera probablement pas vous sentir mieux. D’où l’importance de se libérer de ses émotions.
Par ailleurs, le deuil périnatal entame fortement sur la vie de couple. En effet, il peut soit rapprocher les partenaires soit créer une tension intense dans la relation. Et pour cause, un papa et une maman en deuil réagissent souvent différemment, quelles que soient les difficultés de la vie d’ailleurs. Bien que les hommes signalent généralement un chagrin similaire au début, ils peuvent moins parler de leurs sentiments. De même, ils peuvent dépasser la partie émotionnelle plus rapidement que leurs femmes. Cela peut-être interprété comme un manque de compassion. Vous devez cependant vous appuyer l’un sur l’autre tout au long de cette expérience.
En tant que mari, rappelez-vous que votre compagne peut ressentir la perte très profondément et avoir besoin de plus de temps pour surmonter le chagrin. C’est aussi important pour elle d’exprimer ses émotions. Et inversement, comprenez que même si votre Jules ne pleure pas beaucoup ou n’a pas envie d’en parler, la douleur le touche autant que vous. Quoi qu’il en soit, discutez-en et assurez-vous de traverser cette épreuve ensemble. Résistez à la tentation de repousser votre partenaire. Vous ne voudriez sûrement pas perdre un autre être cher. De même, donnez-vous le temps pour faire votre deuil périnatal et l’accepter.
Deuil périnatal : aller vers la guérison
Les difficultés de la vie n’ont pas le même impact sur tout le monde. De même, le temps qu’il faut pour se sentir mieux après un deuil périnatal peut varier d’une personne à une autre. Beaucoup de gens ressentent le besoin d’essayer d’avoir un autre bébé le plus tôt possible, mais retomber enceinte ne vous enlèvera pas votre chagrin. Ainsi, prendre préalablement le temps de se libérer de ses émotions peut constituer une meilleure option. Durant cette étape, vous pouvez notamment adopter quelques bonnes habitudes.
- Prenez vos propres décisions. Des êtres chers bien intentionnés peuvent suggérer de jeter tout ce qui vous rappelle votre enfant, tels que les vêtements de maternité ou les articles pour bébés. Cependant, la décision vous appartient. Attendez que vous soyez prête.
- Gardez des souvenirs de votre petit ange. Donnez-lui un prénom. Trouver du réconfort en organisant un service commémoratif, en personnalisant un bijou, en plantant un arbre ou en créant un autre mémorial en son honneur. Vous pouvez également demander au personnel de l’hôpital de faire des empreintes de main ou de pied.
- Prenez soin de vous. Reposez-vous, mangez sainement et intégrez l’activité physique à votre routine quotidienne. Ne vous fiez pas au tabac ou à l’alcool pour soulager votre douleur. De même, ne prenez vos médicaments que sous la supervision de votre médecin.
- Tenez un journal. Mettre vos pensées et vos sentiments en mots peut être un moyen efficace pour atténuer votre tristesse. Vous pouvez également écrire des lettres, des notes ou des poèmes au bébé ou à son sujet.
- Demandez l’aide de vos amis et de votre famille. Ils ne savent peut-être pas quoi dire ni quoi faire. Alors, informez-les quand vous avez besoin de leur appui.
- Rejoignez un groupe de soutien. Partagez avec d’autres personnes ayant subi un deuil périnatal.
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