Les problèmes de sommeil constituent de nos jours un véritable problème de santé publique. En effet, ils touchent plusieurs personnes à travers le monde. Les causes sont multiples et varient d’un trouble à l’autre, mais les conséquences sont quasiment les mêmes. Dans une série d’articles, j’ai décidé de m’intéresser à ces différents troubles ainsi qu’aux moyens pour y faire face. Aujourd’hui, nous allons donc voir les terreurs nocturnes, un type de parasomnie très fréquent chez les enfants.
Sommaire
Terreurs nocturnes : qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’un trouble du sommeil au même titre que les cauchemars et le somnambulisme. Certaines personnes font d’ailleurs une confusion entre ces trois termes. Cela peut bien se comprendre. En effet, ce groupe de mots semble renvoyer à des scènes effrayantes en pleine nuit, d’où l’idée de cauchemars. Pour ce qui est de la relation avec le somnambulisme, nous pouvons évoquer l’attitude de la victime lors des épisodes. Ces troubles sont toutefois bien différents les uns des autres.
Faire la différence entre terreur nocturne, cauchemar et somnambulisme
Le somnambulisme, les cauchemars et les terreurs nocturnes sont toutes des formes de parasomnie pouvant s’observer chez une personne. Cependant, ils ne suivent pas tous le même mécanisme de déroulement. Ce qui permet d’ailleurs de facilement les distinguer. Le premier facteur permettant de faire la distinction entre ces différents troubles est le moment où ils se déclenchent. En effet, la terreur nocturne et le somnambulisme correspondent à des états d’éveils confusionnels. Ils se déroulent au cours de la phase de sommeil lent profond. Ceci contrairement aux cauchemars qui surviennent au cours du sommeil paradoxal.
Il est aussi possible d’évoquer d’autres points de divergences entre ces trois troubles du sommeil. Nous évoquerons essentiellement les souvenirs que le sujet a de ses expériences durant chaque épisode. Lors des épisodes de terreurs nocturnes et de somnambulisme par exemple, le sujet n’a aucune conscience de ce qu’il expérimente. En plus de cela, il est très difficile de le calmer durant les crises ou de le réveiller.
Les cauchemars étant pour leur part assimilables à des rêves, il est possible que la personne en fasse une reconstitution. La seule différence avec le rêve ici se situe au niveau du caractère effrayant du contenu des scènes vécues.
Somnambulisme et terreur nocturne signifieraient-ils la même chose ?
La réponse à cette question est bien évidemment non. C’est un fait que ces épisodes sont suivis d’une forme d’amnésie et que le sujet est plutôt violent durant ceux-ci. Mais lors des crises de terreurs nocturnes, les mouvements effectués ne sont que des manifestations du système nerveux autonome. On peut donc observer durant celles-ci une tachycardie, une diaphorèse ou une tachypnée. Par contre, les somnambules ont tendance à effectuer des mouvements moteurs durant leurs crises. Ajoutons à tout cela que selon leur âge, certaines personnes sont plus à même d’expérimenter l’une ou l’autre de ces parasomnies.
Qui peut être touché par ce trouble de sommeil ?
La terreur nocturne est une pathologie dont tout le monde peut souffrir. Mais, l’âge est un facteur déterminant de l’expérimentation de ces épisodes de terreurs nocturnes. Selon Michel Billiard dans son ouvrage Les Troubles du sommeil, coécrit avec Yves D’Auvilliers, seulement 1% d’adultes en souffre. Par contre, les épisodes sont plus fréquents chez les enfants notamment ceux d’âge préscolaire. Il est possible que les enfants en bas âge soient eux aussi sujets à cette parasomnie, mais il est difficile de s’en assurer. Il faudrait alors un bon suivi afin de prendre les mesures adéquates. Encore faudrait-il connaître les signes de manifestations pour vite faire le constat.
Comment se manifeste cette forme de parasomnie ?
Elle commence généralement après les trois premières heures qui suivent la phase de l’endormissement. Les terreurs nocturnes commencent par un cri de panique qu’émet la personne en crise. Elle est dans la plupart des cas assise sur son lit, les yeux grandement ouverts et les paupières dilatées. Elle a aussi tendance à beaucoup suer et son visage est tout rouge. Elle peut par ailleurs devenir brutale, en cas de tentatives visant à la toucher. Autant de signes qui suscitent chez les proches une certaine peur. Il faut préciser que ces troubles de sommeil ne deviennent pathologiques que lorsqu’elles sont fréquentes chez le même sujet.
Quelles sont les causes des terreurs nocturnes ?
Plusieurs raisons peuvent justifier l’apparition de ce trouble du sommeil chez un enfant ou un adulte. On évoquera en premier lieu le facteur génétique. Ainsi, lorsqu’un des parents a souffert par le passé de cette parasomnie, les enfants sont susceptibles de la développer eux aussi. Outre le facteur héréditaire, nous pouvons également citer :
- Les maladies infectieuses suivies d’une forte montée de fièvre ;
- Les troubles de respirations, un problème ORL ;
- Le manque de sommeil dû à l’arrêt des siestes ;
- Des changements importants dans la vie de l’enfant ;
- La prise de certains médicaments, etc.
Comment gérer un épisode de terreur nocturne ?
Si vous êtes témoin d’un tel trouble du sommeil, ne cherchez pas à réveiller la personne. La violence dont elle ferait preuve peut occasionner des blessures sur elle-même ou sur vous. En plus, vous faciliteriez ce faisant le début d’un nouveau cycle de sommeil et donc de survenue d’un nouvel épisode de terreurs nocturnes. L’idéal serait donc de garder son calme et de l’aider à se rendormir en lui parlant tout doucement.
Comment soigner les terreurs nocturnes ?
Il n’existe pas en principe un traitement médical spécial pour soigner cette parasomnie. Normalement, les terreurs nocturnes disparaissent généralement au fur et à mesure que l’enfant grandit. Le plus important est donc d’aider la personne affectée à traverser chaque épisode. Il faudra cependant être assez attentif pour détecter les cas de pathologies afin de les soigner efficacement.
Chez l’adulte, plusieurs moyens sont déployés pour la prise en charge de cette parasomnie. On évoquera en premier lieu le traitement médicamenteux. Il est très efficace, mais à la longue peut entraîner une dépendance. Une autre alternative consiste à faire recours à la psychothérapie à travers une thérapie comportementale et cognitive. Dans ce cas, l’utilisation d’un agenda du sommeil peut se révéler très utile. Ceci permet en effet au spécialiste du sommeil de détecter les éventuels facteurs en cause et de proposer le traitement idéal pour une disparition progressive des terreurs nocturnes.
À vous de jouer !
Connaissez-vous des personnes qui souffrent de terreurs nocturnes ? Quelles sont les méthodes que leurs proches utilisent pour y faire face ? Vos expériences peuvent enrichir cet article. N’hésitez donc pas à les partager dans l’espace dédié aux commentaires. Nous vous invitons par ailleurs à partager cet article avec vos proches pour les aider.
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