En règle générale, il existe six émotions fondamentales qui affectent les êtres humains. La joie, la tristesse, la surprise, la peur, le dégoût et la colère. Toutefois, c’est cette dernière qui exerce sans doute la plus puissante influence sur notre comportement. Elle est fermement ancrée dans notre cerveau dit reptilien, la partie la plus primitive — associée à la réaction de combat ou de fuite. Par ailleurs, elle peut se manifester sous différentes formes. Mais la colère aveugle est bien particulière. Il s’agit d’une réaction semblable à un extrême du choc. Dans cet état, la vision se rétrécit et nous ne pouvons nous concentrer que sur la survie, comme une personne en hypothermie qui ne peut penser qu’à se rendre dans un endroit chaud, et rien d’autre.
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La colère froide : d’où vient-elle exactement ?
La colère aveugle représente un sentiment secondaire. Cela signifie qu’elle apparaît en raison de la façon dont nous interprétons et réagissons à un quelconque contexte. Les éléments déclencheurs peuvent être divers et sont propres à chacun. Parmi les plus courants, cependant, figurent les situations dans lesquelles nous nous sentons :
- Menacés ou attaqués ;
- Frustrés ou impuissants ;
- Comme si nous étions traités injustement ;
- Comme si les gens ne respectaient pas nos sentiments ou nos opinions.
Il va sans dire que nous interprétons toutes les choses différemment même quand les circonstances sont similaires. Certaines personnes peuvent, par exemple, sentir de l’agacement, de la peine ou de l’amusement, tandis que d’autres développeront une colère aveugle. Dans ces conditions, il devient facile d’éprouver de l’accès de colère. Plus qu’un simple excès, il s’agit d’une crise de colère qui est certes passagère, mais s’avère extrêmement violente et incontrôlable. L’impétuosité est telle que les émotions sont exprimées de manière disproportionnée et souvent inadaptée.
Les scientifiques ont attribué cette « furie » à une région spécifique du cerveau appelée amygdale. Si les données entrantes déclenchent une charge émotionnelle suffisante, celle-ci peut prendre le dessus sur le cortex. Elle entre alors en action sans trop se soucier des conséquences (puisque cette zone cérébrale n’est pas impliquée dans le jugement, la réflexion ou l’évaluation). Un flot d’hormones se libère également, ce qui provoque une alarme physique et émotionnelle. Une poussée d’énergie s’ensuit. L’impact dure quelques minutes pendant lesquelles nous sommes généralement hors de contrôle et peut dire ou faire des choses que nous regretterons plus tard, lorsque la partie dominante du cerveau se réengage. Ainsi, les effets de la colère sur le corps peuvent être dévastateurs, d’où l’importance de le canaliser efficacement.
La colère aveugle peut-elle nous rendre « malades » ?
Lorsque nous ressentons de la colère aveugle, notre corps libère de l’adrénaline et du cortisol, les mêmes hormones que celles libérées lorsque nous sommes stressés. Ce faisant, notre pression sanguine, notre pouls, notre température corporelle et notre rythme respiratoire peuvent augmenter, parfois jusqu’à des niveaux potentiellement dangereux. Cette réaction chimique naturelle vise à nous procurer un regain d’énergie et de puissance instantané. Néanmoins, les effets de la colère sur le corps peuvent être particulièrement néfastes pour la santé, surtout lorsque celle-ci n’est pas gérée efficacement. C’est d’ailleurs similaire au stress non résolu qui peut nous rendre malades. Et pour cause, le corps n’est pas conçu pour supporter des niveaux élevés d’adrénaline et de cortisol sur de longues périodes ou de façon très régulière.
Parmi les problèmes qui peuvent survenir à la suite d’un accès de colère régulier ou prolongé, on peut citer :
- Les migraines ;
- L’hypertension artérielle (qui peut, dans les cas graves, entraîner des affections graves telles qu’un accident vasculaire cérébral ou un arrêt cardiaque) ;
- Les différents troubles du sommeil ;
- Les problèmes de digestion ;
- L’altération du système immunitaire.
En outre, une crise de colère à répétition peut également entraîner des problèmes psychologiques, notamment :
- La dépression ;
- L’anxiété généralisée ;
- Les problèmes de peau, tels que l’eczéma, causés par le stress ;
- La baisse de confiance en soi ;
- Les troubles de l’alimentation ;
- L’alcoolisme ou la toxicomanie ;
- L’automutilation ; etc.
Il est ainsi assez évident que la colère aveugle peut être préjudiciable à la santé. Si elle est (ou devient) un problème, il convient donc d’apprendre à la gérer dans les plus brefs délais.
Alors, comment éviter la colère aveugle ?
Plusieurs moyens peuvent se révéler efficaces pour combattre la colère aveugle. La plupart se basent sur des choix de style de vie qui peuvent aider de nombreuses personnes. Mais, bien évidemment, certains individus gagneraient probablement à consulter un professionnel de la santé mentale au sujet des produits pharmaceutiques, qui sont souvent un outil précieux pour traiter les causes sous-jacentes qui déclenchent les accès de colère.
À cet égard, il est indispensable d’exprimer sa colère de manière saine.
- Si vous vous sentez hors de contrôle, quittez la situation temporairement, jusqu’à ce que vous vous calmiez. Ce faisant, les effets de la colère sur le corps ont le temps de s’estomper.
- Reconnaissez et acceptez l’émotion comme normale et faisant partie de l’expérience de vie humaine.
- Essayez d’identifier les raisons exactes de votre crise de colère.
- Une fois que vous avez identifié le problème, envisagez de trouver différentes stratégies pour remédier à la situation.
- Faites quelque chose de physique, comme aller courir ou faire du sport.
- Parlez à quelqu’un en qui vous avez confiance de ce que vous ressentez.
La méditation pour une gestion saine de la colère
La lutte contre la colère aveugle implique des comportements proactifs. Cette dernière astuce est fondée sur la conscience de soi. Nous interagissons avec ce monde par le biais de nos cinq sens. Constamment inondé de stimuli, notre cerveau doit se mettre à l’écoute de tonnes d’informations pour pouvoir les traiter proprement tout en essayant de ne pas s’emballer. Toutefois, cela peut titiller la mauvaise humeur et augmenter l’irritabilité. Il convient donc de prendre une pause pour se recentrer sur l’essentiel. En calmant les mille et une pensées que votre esprit génère chaque jour, la méditation peut désactiver le soi-disant « critique intérieur » tout en transformant avec succès le dialogue intérieur négatif.
Pour ce faire, essayez ainsi une courte et simple technique :
- Trouvez une position assise confortable.
- Fermez les yeux (ou si vous voulez les garder légèrement ouverts, vous pouvez fixer le sol).
- Posez vos mains sur vos cuisses.
- Concentrez-vous sur la zone située à quelques doigts sous le nombril.
- Inspirez lentement et en douceur et comptez chaque inspiration et expiration, de un à dix, puis redescendez à un. (Exemple : inspirez — 1, expirez — 2, inspirez — 3, etc.)
- Laissez les pensées aller et venir. Ne vous accrochez à aucune en particulier.
- Si l’une d’entre elles interrompt votre comptage, reprenez votre souffle et recommencez à 1.
Faites cela pendant 20 minutes à chaque fois que vous sentez que vous êtes sur le point d’avoir une colère aveugle.
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