De nos jours, il est facile de constater qu’Internet regorge de divers sites qui proposent des tests de personnalité. De même, les pratiques qui encouragent la découverte et la connaissance de soi se démultiplient constamment. Il n’est donc pas étonnant que la plupart d’entre nous aient développé une plus grande compréhension de nous-mêmes, mais aussi du monde qui nous entoure. Revers de la médaille, les différences individuelles sont également devenues plus flagrantes. Certains utilisent certes cette nouvelle capacité pour améliorer leur rapport aux autres. Cependant, ceux qui sombrent dans l’isolement social et choisissent de rester physiquement seuls sont aussi de plus en plus nombreux. Ce repli sur soi peut quelquefois être momentanément bénéfique. Mais il peut également être dangereux.
Sommaire
Le repli sur soi : un bref aperçu
Tout d’abord, il convient de faire la différence entre le repli sur soi et le besoin de solitude. Le premier fait référence à l’« action de s’isoler des autres ». Tandis que le second est tout simplement le désir de rester seul pour se ressourcer. En réalité, choisir quelques fois de consacrer un peu de temps pour soi peut vous apporter divers avantages psychologiques, émotionnels et sociaux. Privilégier votre propre compagnie de temps à autre peut même vous aider à renforcer votre force mentale.
Lorsque vous vous éloignez des distractions et des interruptions incessantes de votre journée, vous êtes mieux en mesure d’effectuer plus de tâches. Et ce, en une période plus courte. De cette façon, on peut se mettre à l’écart, mais pas nécessairement se sentir seul ou en retrait. Le repli sur soi, en revanche, se traduit généralement par un isolement social. Pour rappel, ce dernier est défini comme un état (ou une situation) caractérisé par le fait d’être physiquement séparé des autres, que ce soit intentionnel ou non.
Les causes du repli sur soi les plus courantes
Dans la majorité des cas, le repli sur soi se manifeste suite à un traumatisme du passé. Les expériences que nous avons vécues avant affectent effectivement notre vie. En grandissant, la plupart de nous ont tendance à adopter la fuite pour éviter de se mettre dans des situations qui, auparavant, nous ont déjà fait du mal. C’est notamment le cas d’un enfant autrefois négligé par ses parents qui décide d’opter pour le repli de soi afin de faire face à un sentiment d’abandon qu’il a pu ressentir auparavant. Le fait de s’isoler socialement lui procurera un certain réconfort en se rassurant que cela ne se reproduira plus.
D’autrefois, cela peut également émaner d’une faible estime de soi ou même un complexe d’infériorité. La personne qui en souffre ne se sent pas à la hauteur de ceux qui l’entourent, alors elle fera en sorte que son rapport aux autres soit inexistant dans l’espoir que ces derniers ne constateront pas ses faiblesses. Dans ce cas, on peut également parler d’« anxiété de performances ». La peur du jugement des autres tétanise les sujets qui optent donc pour le repli sur soi. Il en est de même pour la timidité excessive qui est à l’origine d’un « déficit interpersonnel quantitatif ».
L’habitude
Il peut s’agir d’une habitude qu’on a contractée au fil des années. Nous forgeons effectivement notre caractère à travers les exemples de figure que nous avons eus à notre disposition. Par exemple, si les parents se montrent particulièrement froids, indisponibles, voire même violents, l’enfant pourrait se désintéresser totalement et tout simplement des autres et devenir un adulte socialement isolé. Il en est de même pour l’éducation que nous avons reçue. Si un individu a constamment entendu que se plaindre et montrer une quelconque émotion est un signe de faiblesse ou que certains sujets devaient rester « tabou », il amènera cette tendance à se replier sur lui-même durant toute sa vie d’adulte. Le sentiment d’abandon le freinera dans tout effort qu’il essayera de développer.
Repli sur soi : à quelles conséquences s’attendre ?
Imaginez être confiné dans une petite pièce, sans aucune interaction sociale pendant 30 jours. Peu de gens saisiraient cette opportunité, n’est-ce pas ? En réalité, l’interaction interpersonnelle est inhérente à la nature humaine. Notre système — que ce soit au niveau biologique, psychologique ou social — est bâti autour de celle-ci. Nous sommes destinés à évoluer dans un environnement qui privilégie la collaboration. C’est d’ailleurs pour cela que les personnes âgées sont plus susceptibles de faire l’objet d’un isolement social, au fur et à mesure que leur rapport aux autres s’amenuise.
Le repli sur soi peut également entraîner une anxiété accrue et peut même parfois conduire à une dépression sévère. Certaines recherches scientifiques ont même démontré une relation avec le déclin des fonctions cognitives, les troubles cardiaques et un système immunitaire affaibli. D’autres suggèrent qu’il augmenterait le risque de maladie coronarienne et d’accident vasculaire cérébral. Cela est principalement dû à un niveau plus élevé de stress, des habitudes de sommeil nuisibles à la santé et des choix de vie malsains.
Alors, comment le combattre avec quelques astuces ?
Lutter contre le repli sur soi exige de faire de réels efforts, mais surtout d’une réelle volonté à le surmonter. Pour vous aider dans cette démarche, vous pouvez considérer les stratégies suivantes.
- Gardez le contact avec votre famille et vos amis. Même si ce n’est qu’avec un appel téléphonique ou un appel vidéo, privilégiez autant que possible ces échanges.
- Participez à des programmes de bénévolat. Bien évidemment, voir le visage de quelqu’un sur un écran peut améliorer votre bien-être, mais favoriser les interactions physiques serait encore mieux.
- Rejoignez un club qui vous intéresse (club de lecture, club de musique, club de collectionneurs, etc.) ou une communauté spirituelle si vous êtes croyant. Cela vous offrira l’occasion de partager votre passion avec des personnes qui ont les mêmes intérêts que vous. Ce qui rendra l’échange plus facile.
En effet, lorsque vous êtes seul, vous êtes plus susceptible de vous attarder sur les regrets, les inquiétudes et les pensées négatives. Lorsque vous êtes avec d’autres personnes, vous accordez davantage d’attention sur ce qui vous entoure. Ce faisant, vous n’aurez pas autant de temps à tout ruminer.
Si vous avez du mal à vous en sortir seul, n’hésitez pas à prendre rendez-vous auprès d’un professionnel de la santé psychologique qualifié. En règle générale, les thérapies interpersonnelles (TIP) et les thérapies cognitivo comportementales s’avèrent particulièrement efficaces. D’autant que ce spécialiste vous aidera à identifier l’origine exacte du repli du soi. Il déterminera aussi si cela cache un problème psychologique sous-jacent. Il peut notamment s’agir d’un sentiment d’abandon, d’une phobie sociale, d’une dépression ou d’un manque de confiance en soi.
Merci pour cet article éclairant. Je partage ma vie depuis 25 ans avec une personne qui est dans ce cas de figure et j’en souffre énormément car je suis tout l’inverse. Nous nous séparons et nous remettons ensemble régulièrement depuis 7 ans mais avec toujours plus de souffrances à chaque fois. Nous avons des sentiments mutuels mais je me sens de plus en plus embarquée à mon insu dans sa dynamique. Je ne sais pas comment faire pour l’aider et être comprise car évidement pour lui c’est moi le problème.
Bonjour,
Je me permet de te référencer l’un de nos articles qui répond à ta problématique :
https://www.penser-et-agir.fr/se-sentir-incomprise-que-faire-pour-sortir-de-la-solitude/
En espérant que cet article t’intéresse et t’aide à avancer avec la personne.
A très vite dans un prochain article,
Mathieu.
Bonjour et merci pour cet article,
mais il s’adresse à des personnes qui le vivent et veulent s’en défaire… Comment faire pour aider mon grand ado qui s’isole chaque jour davantage ? Il refuse d’être aidé… J’ai peur pour lui : il se laisse tellement aller et évite maintenant toute interaction sociale, même son frère, sa soeur ou moi. Plus de contacts humains, physiques (bises, accolades…) ou verbaux.
Un vrai loup qui ne sait plus avoir un échange (parler, écouter) avec les humains.
Plusieurs fois, j’ai cru que le déclic était arrivé mais les améliorations n’ont pas duré et c’est de pire en pire.
Qu’est-ce que je peux faire ? Je ne peux pas juste le regarder se détruire !
Merci
Bonjour,
Merci pour ton commentaire et pour toutes ces précisions.
Je me permets de te référencer ces articles qui répond à ta problématique :
https://www.penser-et-agir.fr/isolement-social/
https://www.penser-et-agir.fr/developper-la-confiance-en-soi/
https://www.penser-et-agir.fr/anxiete-sociale/
En espérant que ces articles t’intéresse et t’aide à avancer.
À très vite dans un prochain article,
Mathieu
Bonjour, tout d’abord merci pour votre article, qyui m’a éclairee sur une question que je me posais sur les liens entre isolment et santé (me voilà rassuree, il suffit d’agir sur le stress et avoir des choix plus sains en matiere de sommeil etc. Par ailleurs, à mesure que je m’eloigne, il m’est plus facile d’avoir des ralations de voisinages superficeilles et discuter avec les gens, ce que j’étais incapable de faire lorsque j’etais entiere, impliquee dans l »existence et ne refoulais pas mes emotions, mais c’est très frustrant, j’ai trouvé pour solution d’etendre mes connaissances au moins les conversations seront interessantes :p)
Donc je suis venue relativement tard au repli volontaire. Toute mon existence j’ai eu des difficultés relationnelles, dues à des troubles mentaux, lacunes educatives, incomprehension de part et d’autre, vitesses et raisonnements differents et une immaturité et dependance affective dont j’ai mis près de 2 decennies à me defaire en y laissant quelques plumes. J’ai toujours ete timide et complexee, je l’ai longtemps surmonté en surcompensant souvent, mais en rencontrant tardivement des personnes qui m’apprécient vraiment, j’ai pris conscience du décalage entre ces relations exceptionnelles et els relations même amicales en génréral, appris dans la foulée que je serais une « personnalité toxique – boo – ce qui m’a amenee à me remettre en question mais differemment de mon point de vue habituel, moins manicheen et perfectionniste, ne me condamant plsu en bloc tout en rejetant la faute sur autrui. Des efforts et progres s’en sont ensuivis. Au bout d’un certain temps j’ai constété que ça n’amélirait que tyrès peu la qualuté de mes relations, que je n’étais toujours, quoique acceptee et accueillie avec plaisir par mes connauissances, que ça restait des connaissances qui ne me contacteraient pour ainsi dire sauf 2 exceptions parmi mes potes, que popur me demander un service. J’ai continué à connaitre deceptions et rejets, de façon moins victimisee dirais je. J’ai commencé àen conclure que je devais etre un individu passablement pénible, ce dont a acheve de me convaincre la consultaion de nombeux sites anglophones sur le sujet (en france je n’ai pas trouvé grand chose qui reponde à ma propre problématique, le ton est souvent à la fois trop moralisateur, infantilisabnt mais morale morale à la prof/bon eleve mauvais eleve et melliflu en mode bonne personne autoproclamee (je dirais que les bonnes personnes sont parfois voire souvent les pires mais là n’est pas le sujet ici), en anglais c’est plus franc et direct tout en etant plus encourageant genre ‘botte toi le cul mec tu vas y arriver’, ça me parle plus que p…s magazine notamment. ça fait davantage appel à la fierté et au courage de se prendre par la main peut etre, sais pas, très probablement en fait.
Donc j’ai encore reflechi sur mon comportement sans plus m’attaquer à moi même cette fois, (il etait temps car j’ai l’impression que mon systeme immunitaire n’a pas tenu jusque là), ai ajusté conformement à mes torts, me suis enguelee et fait erjeter une fois de plus par uen connaissance mais y ai appris ENFIN pourquoi j’agissais de la sorte, et désormais n’ai plus peur quon me rejette.
Ce que je ressens n’est plus de la peur, juste l’imrpession de progresse en terrain miné ou dans un jeu video dans lequel la mission est de survivre entre ideaux & principes et instinct de conservation. Et surtout je me sens libre, libere/e d’un poids enorme, bienq ue par ailleurs toujours très genee par mon apparence (dysmorphophobie, qui à mon avis avec le temps devient plutôt de la lucidité mais c’est un autre sujet. Bref j’avance, comme un individu sans attentes ni illusions mais j’avance, j’en deviendrais presque bouddhiste si la notion de karma ne me saoulait pas et d’ailleurs mieux vaut evoluer en suivant sa propre route, je en suis obligée/e de croire en rien.
Toutefois je ne le suis pas encore tout à fait puisque, pour en revenir au repli sur soi, je préfère vivre de la sorte. Je ne vaux pas de nouveaux amis, je fuis si on m’approche. Je sais. Je sais ce qu’on obtient quand on a fait tout ce qui était en son pouvoir pour être un peu moins con, pénible, en detresse, ou juste davantage ou legerement moins sincere ou spontane, sacrifiant au famexu penser aux autres, même sincèrement.
Je sais pour ce qu est de ma propre experience, qu’on n’obtient pas d’etre (davantage) apprécié, recherché, aimé (ça ou l’et, ou pas, pour soi même et rien d’autre tout kle reste n’est qu’change de services selon les lois naturelles en fait), il ne faut rien espérer de tout ça, on serait déçu, il en faut rien attendre,. Ce quon obtient est juste de vivre avec soi même et c’est la base,, c’est là que tout commence.
Pour terminer sur le fruit de tous ces efforts et reflexions, j’ai constaté également que la plupart du temp els gens ne m’aiment simplement pas. Je ne leur ressemble pas assez, et trop sur d’autres terrains. Sans même parler d’etre un miroir flatteur, la solitide est trop originelle, si j’vais pu voyager j’aurais peut etre trouvé « ma place ». Ou peut etre pas. Il faut etre conscient aussi de ce quon en changera jamais chez soi car à aucun prix à mon avis il ne faut aller trop loin, si on doit choisir entre se perdre/trahir pour etre de bonne compagnie ou trouver son style d’equilibre quitte à plomber l’ambiance rien qu’en respirant, il vaut meiux etre en mesure de supporter la seconde option sachant qu’il y aura bien un moment où on ce sera de se sentir plus ou moins deprimé et où on sera presque heureux en fait (heureux est un point de vue pas une etat permanent, dommage ce serait moins fatigant, mouarff !) et de faire durer une eternité l’empreinte des bons moments.
Je pense quon est gueri du principel lorsqu’on accepte le fait que des gens ne nous aiment pas sans qu’on en soit pour autant la cause, que ce peut etre du à ue foule de facteurs etrangers à soi, et que c’est ainsi que les choses fonctionnent dans la vie.
Mais en ce qui me concerne, le repli n’est pas une maladie, hormis les episodiques moments avec de vrais amis, c’est le mode de vie qui seul est en mesure de me procurer le sentiment de ne pas etre seul/e et aussi un profond bien etre’, la fin de l’angoisse ou du moins celle que ersister dans les erlations sociales tout ce temps m’a apportee le temps de me lirer de la peur quon en veuille pas de moi.
PS je ne suis pas vieux/vieille (pour en etre arrivé là) mais suffisamment pour que àa commence à con,stituer une autre sorte d’obstacle social. Mais comme j’ai toujours préféré au fond la compagnie d’autres gens plus ages que moi, je prends de l’avance sur certains points
Merci d’avoir lu cet interminable roman (c’est d’ailleurs THE reproche n°1 bis avec mon écriture auquel je suis abonné/e mais malgré mes efforts je n’ai rien pu y changer 😉
Merci à vous, bon sourage à vous tous, je vous souhaite d’en sortir de façon plus plaisante et des conclusions plus optimistes 😀
Bonne journée, take care !
Bonjour,
Merci pour ton commentaire et pour toutes ces précisions.
À très vite dans un prochain article,
Mathieu
Bonjour, je suis conscient/e des risques, mais le souci est que pendant des années j’ai surmonté cette tentation de repli et fait d reels efforts, y compris remettre ma vision des choses et mon comportement en question et comprendre dans la foulée beaucoup d’elements, mais c’était chaque fois toujours plus décevant, même en en attendant de moins en moins. Sans en rajouter je ne me sens bien qu’en mode introverti, je suis quelqu’un de réellement pas doué en relations et communication, j’y laisse des plumes en pure perte puisqu’à part le fait de devenir de plus en plus sans illusions et de moins en moins accro au monde exterieur, je ne m’habitude pas à la supeficialité tout en reconnaissant que c’est peut etre finalemnt un moindre mal pour moi du moins, je n’ai pas l’impression d’apprendre ou progresser, au delà j’ai limpression que je me detruitais et perdrais mon sentiment d’identité.
Existe t’il des cas où le repli est encore préférable (en quelque sorte une balance des risques) si la vie sociale et relationnelle ne réussit en aucun cas à une personne en particulier, surtout si celle ci est plutôt sereine dans les moments de solitude alors que le contact engendre un stress quasi permanent ? ça s’eplique peut etre par le fait de ne pas avoir de meilleur ami, mais je pense que plus on est seul plus on risque d’etre envahissant, donc à risque d’etre perçu comme à éviter, et qu’il est plus prudent de se tenir à l’écart des autres qui sont alors un danger pour l’estime de soi quon arrive à conserver dans ces conditions. Certains s’isolent aussi pour des raisons économiques (honte du logement > impossible de rendre une invitation / pas les moyens de suivre > dependant des amis pour les loisirs et sorties, reduction de ssujets de conversation basés sur la culture et les activités en dehors de ce qui est gratuit et à portée de transport en commun, etc… sans pour autant vouloir se lancer dans le service et le benevolat c’est loin de réussir à tout le monde, surtout à quelqu’un qui est souvent passe en dernier)
Comment vouloir sortir du repli sur soi en ce cas ? Qui le voudrait ? pouvez vous me suggerer des pistes vers une qualité de vie qui vaille la peine de tenter encore de sortir de sa caverne ? (merci)