Au fil des années, les recherches scientifiques qui étudient les différents types de dépression se sont démultipliées à la vitesse grand V. Naturellement, les traitements et les stratégies alternatives qui visent à atténuer les symptômes sont également plus accessibles que jamais. Malgré cela, le problème est encore loin d’être réglé. D’après l’Agence nationale de santé publique, 9 millions de personnes en France auraient vécu ou seraient susceptibles de vivre une dépression au cours de leur vie. Ce chiffre représente une moyenne ahurissante d’un individu sur sept. Plus précisément, ce problème d’ordre psychologique toucherait 19 % de la population de l’Hexagone qui sont âgés de 15 à 75 ans. Parmi les plus fréquents, on retrouve la « dépression atypique » qui inclut un trouble du comportement. Elle serait même la forme la plus répandue de cet état mental pathologique, selon les experts.
Sommaire
La dépression atypique en quelques mots
Tout d’abord, la dépression atypique est une sous-catégorie de dépression majeure. Elle se qualifie de tel puisqu’elle ne suit pas le schéma habituel ou « typique » que le corps médical associe généralement à ce genre de trouble psychologique. En réalité, les symptômes des patients sont similaires à ceux qui souffrent d’une autre forme de dépression. Mais il existe une différence cruciale : la réactivité de l’humeur (anhédonie paradoxale). En d’autres termes, les épisodes dépressifs se soulèvent temporairement en réponse à de bonnes nouvelles ou à des événements positifs (réels ou potentiels). Cela est quasiment impossible pour les pathologies qui sont caractérisées par la mélancolie.
Malgré la confusion que peut prêter le terme, la dépression atypique est en fait assez courante. Ce phénomène n’est ni rare ni inhabituel. Comme les autres différents types de dépression, celle-ci peut affecter la façon dont vous vous sentez, pensez ou vous comportez. Elle peut même entraîner des douleurs physiques. De même, le trouble du comportement et le sommeil lourd qui s’y accompagnent commenceront progressivement à interférer dans votre vie quotidienne. Vous aurez ainsi du mal à effectuer certaines tâches « normales ». Parfois, vous pouvez avoir l’impression que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Ce qui accentue les risques de pensées ou de gestes suicidaires.
Les symptômes propres à la dépression atypique
Le symptôme pathognomonique de la dépression atypique est la réactivité de l’humeur (mentionnée précédemment). Les autres manifestations de ce trouble psychologique peuvent ensuite varier d’un individu à un autre. Les plus fréquentes peuvent inclure :
- Une augmentation de l’appétit et un gain de poids significatif ;
- L’hypersomnie (sommeil lourd qui dure généralement plus de 10 heures par jour) ;
- Une somnolence excessive pendant la journée ;
- Une sensation de lourdeur au niveau des membres (qui dure plus d’une heure par jour) ;
- L’hypersensibilité ;
- Sensibilité au rejet interpersonnel, entraînant une déficience au niveau des relations sociales ou professionnelles.
Quelles peuvent en être les causes ?
Tout comme lorsqu’il s’agit des différents types de dépression, la dépression atypique est le résultat d’une altération au niveau de ce qu’on appelle les « neurotransmetteurs ». Sommairement parlant, il s’agit d’une substance émise par la synapse et qui sert à acheminer l’influx nerveux. Ils sont libérés par des neurones pour communiquer entre eux. On peut notamment distinguer la dopamine, la sérotonine et la norépinéphrine.
Mais à l’heure présente, les spécialistes ne sont pas en mesure de relier une cause exacte et concrète à la dépression atypique. Il existe toutefois quelques facteurs qui peuvent augmenter le risque. À savoir, entre autres :
- Des antécédents familiaux de dépression ;
- Une perte importante (décès, divorce, rupture amoureuse, etc.). Celle-ci peut déclencher une hypersensibilité ou l’accroître ;
- Les conflits internes (tels que ceux produits par la culpabilité) ;
- Tout type d’abus vécu ; que ce soit physique, sexuel ou émotionnel ;
- Un événement majeur de la vie (déménagement, changement ou perte d’un emploi, difficultés financières, retraite ou isolement social, etc.) ;
- Une maladie grave (cancer, maladies cardiaques, accidents vasculaires cérébraux, VIH, etc.) ;
- La toxicomanie (usage excessif de drogues ou d’alcool).
Dans certains cas, il s’agit tout simplement d’une accumulation de petite pression de façon prolongée. Comme le stress chronique, le burn-out, les problèmes familiaux à répétition, l’insatisfaction constante… par exemple.
Les solutions envisageables pour lutter contre la dépression atypique
La dépression atypique est particulièrement difficile à diagnostiquer. Et pour cause, elle s’apparente souvent à un trouble du comportement quelconque et implique les mêmes symptômes (sommeil lourd, fatigue extrême, manque d’entrain, etc.). De plus, le sujet ne se rend pas toujours compte qu’il fait l’objet d’un tel état mental pathologique jusqu’à ce que les pensées suicidaires deviennent très fréquentes. C’est justement pour cette raison qu’il est important de s’adresser à un professionnel de la santé qualifié.
Votre médecin sera en mesure d’effectuer préalablement un examen physique complet. Il peut également demander des tests complémentaires, tels qu’un hémogramme (numération de la formule sanguine) ou un bilan thyroïdien. Cela assurera que la dépression atypique n’est pas due à un problème de santé sous-jacent. Aussi, celui-ci est plus à même à faire une évaluation psychologique pour rechercher des signes de troubles dépressifs majeurs présentant des caractéristiques atypiques. Il peut ainsi vous poser des questions sur vos :
- Symptômes ;
- Vie privée ;
- Expériences passées ;
- Traitements suivis ;
- Antécédents personnels ou familiaux ; etc.
Pareillement, il saura vous rediriger vers un spécialiste de la santé mentale si nécessaire. Dans ce cas, la thérapie cognitivo-comportementale s’avère particulièrement efficace. Souvent, les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS) s’imposent comme le premier choix dans le traitement de la dépression. Les patients souffrant de dépression atypique en revanche ont tendance à mieux répondre aux inhibiteurs de monoamine-oxydase (ou inhibiteurs MAO).
En complément, adoptez un mode de vie sain
- Entourez-vous de personnes de confiance, sur qui vous pouvez vous appuyer en cas de problème. Savoir que vous avez quelqu’un sur qui compter peut déjà vous aider à vous apaiser. Ne tombez pas dans le piège du repli sur soi.
- Trouvez des moyens efficaces pour réduire le stress. Méditation, yoga, exercices de respiration, phytothérapie… les options sont aussi nombreuses que diverses.
- Améliorez votre hygiène de sommeil (entre 7 et 8 heures).
- Adoptez de bonnes habitudes alimentaires. L’amélioration de la nutrition peut prévenir et traiter la maladie mentale. C’est d’ailleurs pour cela que la psychiatrie nutritionnelle est aujourd’hui devenue aussi courante.
- Apprenez à vous défaire des pensées négatives. La dépression atypique ne vous fait pas seulement vous sentir mal, elle peut aussi vous faire penser plus négativement. Cependant, les éliminer de votre quotidien peut réellement améliorer votre humeur.
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