Plus d’un salarié songe, au moins une fois dans sa vie, à poser sa démission. Cette idée survient généralement à cause d’un inconfort au travail : lassitude, manque de reconnaissance, collaborateurs toxiques, etc. Cependant, il arrive aussi qu’on souhaite quitter le navire pour des motifs nettement bienfaisants, comme la présentation d’une opportunité pour sa carrière, par exemple. Mais savez-vous combien osent réellement passer à l’acte ? Selon une étude menée par Cadremploi/IFOP, seulement 1 cadre sur 10 a l’audace d’officiellement présenter sa lettre de démission à son responsable.
Découvrez les raisons qui poussent à quitter son travail et les points à connaître lorsqu’on annonce sa démission.
Sommaire
5 principaux motifs qui poussent un salarié à poser sa démission
Il faut savoir au préalable que très souvent, lorsqu’il est question de démissionner, le salarié se retrouve face à un gros dilemme. La personne a pratiquement du mal à trancher sur le fait de rester dans l’entreprise ou de tirer sa révérence. Cette indécision s’explique par différentes raisons :
- envie de garder la stabilité actuelle ;
- peur de prendre la mauvaise décision ;
- peur de sortir de sa zone de confort ;
- manque de confiance en soi ;
- pas encore de projets d’avenir bien définis ;
- pression des responsables…
Quoi qu’il en soit, même si le cadre hésite encore à poser sa démission, si l’un des facteurs suivants devient trop présent, le sujet finira par capituler et quitter définitivement son poste.
Le salaire modeste : un véritable répulsif pour les employés
N’est-ce pas avant tout pour des raisons financières qu’on travaille ? Cet argent qui permet de gagner sa vie, de subvenir à ses besoins fondamentaux et de réaliser ses petits plaisirs personnels. Si le salarié a ainsi du mal à remplir son portefeuille selon ses attentes avec son travail actuel, il aspire alors forcément à trouver un emploi qui paie nettement mieux. Dans cette mesure, même le meilleur des talents peut ainsi poser sa démission s’il estime qu’il est souspayé.
Entre autres, notez que selon les études menées par Robert Half (cabinet de recrutement) sur 1000 employés, la rémunération insuffisante figure sur le podium des facteurs de démission chez 70 % des interrogés. D’autant que de nombreux employeurs refusent souvent les demandes d’augmentation de leurs salariés, avec l’excuse de la conjoncture ou de l’ordre des priorités.
Quitter son travail à cause du travail en lui-même
Certes, la qualité du salaire s’apparente à une ancre qui permet à l’entreprise de garder ses salariés. Néanmoins, même avec une rémunération raisonnable, il peut toujours arriver à l’employé de poser sa démission, tout simplement parce que son travail ne le satisfait pas.
En effet, différents cas de figure peuvent se présenter.
- Le type de mission ne correspond pas réellement à ce que vous escomptiez.
- Vous avez une surcharge de travail ou au contraire, votre poste ne vous stimule pas assez à cause d’un volume de travail réduit. Dans le second cas, vous aurez uniquement l’impression de vous tourner les pouces au bureau, car vous n’avez aucun challenge à relever.
- Le poste que vous occupez présente peu de possibilités d’évolution alors que vous n’aimerez pas stagner au même niveau pour une durée indéterminée.
Poser sa démission s’impose alors dans ces différents cas pour un salarié qui n’apprécie pas la monotonie, qui aime les défis et qui souhaite apprendre en permanence.
Quitter son poste à cause d’une mauvaise ambiance
Si vous travaillez en salariat, ces petits instants de bavardage lors de la pause-café, entre midi et deux ou encore sur les postes de travail sont probablement une certaine façon de relâcher un peu la pression au boulot. Bien sûr, pour profiter de tels moments, il faut d’abord être en bons termes avec les autres collaborateurs. Il est ainsi probable pour un salarié de poser sa démission :
- s’il n’arrive pas à bien s’intégrer dans l’entreprise et à tisser des liens avec ses collaborateurs ;
- si les collègues proches quittent la société les uns après les autres ;
- si l’entreprise abrite des personnes toxiques qui dénigrent les autres collaborateurs.
Ces situations jouent un rôle dans l’ambiance d’entreprise. Pour cause, des collaborateurs qui s’entendent bien sont des collaborateurs qui peuvent facilement communiquer et travailler en équipe. Autrement, le simple fait de côtoyer un ou plusieurs collègues peut s’avérer pénible pour le salarié. Si bien que celui-ci préfèrera quitter le navire pour partir à la conquête d’un meilleur équipage.
Poser sa démission à cause d’une culture d’entreprise inadaptée
Pour donner aux salariés l’envie de rester dans l’entreprise, celle-ci doit faire preuve d’une certaine flexibilité et privilégier le côté « humain ». Il faut savoir que c’est le service des ressources humaines qui instaure cette politique. De ce fait, un service RH de mauvaise qualité peut concrètement représenter le talon d’Achille d’une société. Ainsi, voici des facteurs qui peuvent pousser les employés à quitter leur travail :
- absence de revalorisation salariale ;
- traitement inégal des collaborateurs (favoritisme flagrant) ;
- peu d’avantages sociaux (primes exceptionnelles, crèche d’entreprise, jours de repos…).
Le salarié peut aussi poser sa démission à cause d’un style de management trop strict et peu altruiste :
- responsable trop intrusif ou possédant un caractère trop aigri ;
- intimité du salarié négligé (caméra de surveillance pointée vers l’écran d’ordinateur, accès libre aux casiers, etc.) ;
- implacabilité extrême au niveau de l’organisation (même durant les cas exceptionnels) ;
- répression de la créativité du salarié ;
- manque de considération des requêtes ;
- peu de reconnaissance envers le travailleur.
Tous ces facteurs placent sans nul doute l’employé dans des conditions de travail peu propices à l’attachement.
Se reconvertir professionnellement et poser sa démission
Selon les chiffres de Cadremploi, sur 1800 cadres, 83 % pensent à la reconversion professionnelle et 14 % de ces personnes ont concrétisé cette idée (statistiques mars 2021). Démissionner pour exercer un autre métier peut résulter de différents facteurs :
- le burn-out n’est pas loin ;
- la limite entre votre vie professionnelle et privée devient floue à cause de votre emploi actuel ;
- vous ne trouvez plus aucun sens à votre travail et vous allez tout simplement au bureau comme un automate.
Démissionner reste alors pour l’employé une solution pour faire le point dans sa vie et y rétablir l’harmonie.
Poser sa démission : les points essentiels à retenir avant et après le passage à l’acte
Avant de poursuivre, rappelons que la démission n’est autre que l’action du salarié qui rompt son contrat de travail de son plein gré. Pour bien démissionner selon les règles de l’art, voici des points à connaître absolument.
Démissionner, est-ce une action que tout travailleur peut envisager ?
Tout salarié qui occupe un poste en CDI a le droit de démissionner. Étant donné qu’il s’agit d’un travail à durée indéterminée, la personne a en principe la possibilité de poser sa démission à tout moment de son exercice.
Pour ce qui est d’un travailleur en CDD, la loi ne le permet généralement pas de démissionner, sauf s’il justifie d’une preuve d’embauche en CDI. Si son employeur donne également son accord, la personne peut quitter son poste.
Comment faire part de sa décision de quitter l’entreprise ?
Rien de mieux que rédiger une lettre de démission pour annoncer son départ. Ladite lettre peut être envoyée par mail en recommandé avec accusé de réception ou bien remise de ses propres mains dans une enveloppe à son employeur. Le salarié a aussi la possibilité de poser sa démission oralement. Pour ce faire, vous devez choisir le moment propice pour parler en privé avec votre employeur ou votre responsable. L’idéal serait de vous entretenir avec ces derniers, juste avant de rejoindre votre poste.
Quoi qu’il en soit, l’annonce écrite reste indéniablement la méthode la plus avisée, ceci, pour anticiper les éventuels litiges. Ensuite, vous pouvez annoncer votre démission à vos collègues proches après avoir informé votre supérieur. Sachez que vous n’êtes pas obligé de préciser le motif de votre envie d’arrêter le contrat. Néanmoins, vous avez tout intérêt à présenter une démission avec votre volonté claire et sans équivoque.
Poser sa démission : les devoirs du salarié
Après l’annonce de sa démission, il incombe au futur ex-salarié de respecter ce qu’on appelle la période de préavis. Celle-ci désigne une période bien définie où la personne terminera ses dernières tâches et procèdera aux passations. C’est entre autres le moment accordé à l’entreprise pour trouver un remplaçant. Il faut savoir que la période de préavis se calcule selon l’ancienneté de la personne ainsi que sa place dans l’organigramme d’entreprise.
Dans certains cas, l’employé peut être dispensé de préavis.
- Une femme enceinte (prouvé médicalement) peut poser sa démission et se passer ensuite de préavis sans formalité spécifique.
- Le salarié peut demander une dispense de préavis. Deux cas peuvent alors se présenter. Soit l’employeur lui donne son aval. Soit l’employeur refuse ; et l’employé doit alors donner une indemnisation pour compenser l’arrêt prématuré de son travail.
- L’employeur peut demander au salarié de ne pas passer son préavis. Dans ce cas, c’est l’employeur qui doit donner une indemnité compensatrice au salarié. Il s’agit d’un montant équivalant au salaire qui aurait dû être payé durant l’accomplissement normal du préavis.
- Si l’employeur déroge à ses obligations, le salarié peut démissionner sans préavis.
Poser sa démission : les droits du salarié
Comme il ne s’agit pas d’un licenciement, mais de la propre volonté du salarié de quitter l’entreprise, le travailleur ne touche pas d’indemnités de licenciement. En principe, voici les éléments qui reviennent automatiquement de droit au démissionnaire :
- indemnités compensatrices de congés payés, s’il reste des jours de congés non pris ;
- solde de tout compte ;
- certificat de travail ;
- attestation Pôle Emploi ;
- indemnité de non-concurrence (si mentionné dans le contrat de travail) ;
- indemnité compensatrice de préavis (si l’employeur dispense le salarié de son préavis).
Il faut ensuite savoir que poser sa démission ne donne pas droit au chômage. En effet, les allocations chômage concernent tout spécialement les licenciements. Toutefois, il existe certains cas exceptionnels où un démissionnaire peut recevoir des indemnités chômage, selon la décision du conseil de prud’hommes. Voici certains contextes classiques où le démissionnaire a la possibilité de toucher l’allocation de retour à l’emploi (ARE) :
- déménagement du salarié ;
- l’employé est victime d’actes délictueux au travail ;
- l’employeur ne verse pas le salaire ;
- le cadre projette une reconversion professionnelle.
Et si le salarié souhaite revenir sur ses pas ?
Poser sa démission reste à la base un acte officiel. Autrement dit, après qu’un employé ait pris la décision définitive de démissionner, il ne peut plus faire marche arrière et doit assumer son choix. Pourtant, bien des salariés commencent à se remettre en question après avoir annoncé qu’ils souhaitaient tirer leur révérence. La question se pose alors : peut-on annuler une démission ? En réalité, la rétraction n’est possible que sous certaines conditions bien strictes.
- Dans un premier lieu, le futur départ du salarié de l’entreprise peut être annulé si l’employé a démissionné sous le coup de la colère ou de l’émotion.
- Ensuite, poser sa démission reste en général un acte légitime de tout salarié que l’employeur n’a pas le droit de refuser. Si ce dernier tient alors réellement à ce que le travailleur reste dans l’entreprise, il peut présenter une contre-proposition :
- promotion ;
- augmentation de salaire ;
- changement de poste.
Dès lors, si l’une des offres intéresse l’employé, celui-ci peut retirer sa démission et opter pour la solution que lui propose son employeur.
Par ailleurs, le salarié peut aussi rester dans l’entreprise si sa démission a été requalifiée en licenciement sans cause réelle et sérieuse. C’est notamment le cas si l’employé a dû poser sa démission à cause d’un comportement fautif de son employeur :
- pression psychologique ;
- retards répétitifs de paiement de salaire ;
- harcèlement au travail ;
- menaces.
Dans ces cas, on peut dire que le salarié n’a pas annoncé sa démission de son plein gré, mais sous la contrainte. Ainsi, il est alors en mesure de réintégrer l’entreprise s’il le souhaite. Autrement, s’il maintient sa décision, l’employeur doit lui accorder les mêmes droits que dans le cadre d’un licenciement.
Si vous avez aimé l’article, n’hésitez pas à le partager sur les réseaux.
0 commentaires