Qu’est-ce que l’indépendance émotionnelle ?

C’est la capacité à décider des émotions que l’on veut ressentir, indépendamment des circonstances et des personnes. Une personne est émotionnellement indépendante lorsqu’elle sait comment éviter que ses réactions émotionnelles soient dictées par des facteurs externes. Les facteurs externes peuvent être :

• Ce que les gens pensent de nous
• Les circonstances
• Les bonnes et mauvaises nouvelles

On est émotionnellement indépendant lorsqu’on contrôle à la fois les facteurs externes et ce que l’on ressent. L’objectif de ce concept est de pouvoir décider de ce que l’on veut ressentir face à un facteur externe. Bien entendu, pour votre propre bien-être, il est préférable d’opter pour une attitude positive.

Par exemple, votre ami vous a promis d’être présent à une soirée. Son absence influe négativement sur vos émotions (tristesse, déception, colère) au point que vous passez une mauvaise soirée. Ma question est la suivante : existe-t-il une alternative à la mauvaise soirée ? Vous pouvez en effet passer une bonne soirée si vous le décidez. Il suffit de le vouloir et de décider des émotions que l’on veut ressentir. Vous pouvez remplacer « il me déçoit » par « ce n’est pas grave, je n’ai pas besoin de lui pour passer une bonne soirée« . C’est cela l’indépendance émotionnelle. La capacité de décider d’être heureux, quelles que soient les circonstances.

Quelques signes de dépendance émotionnelle

La dépendance émotionnelle est l’incapacité de décider de ce que l’on va ressentir. Ce que vous ressentez est influencé par des facteurs externes. En d’autres termes, vous êtes impuissant face à vos émotions.

Un exemple de dépendance émotionnelle est le fait de se laisser submerger par les émotions provoquées par les critiques inconstructives d’une personne à votre égard.

La dépendance émotionnelle est un frein à l’épanouissement personnel. Elle vous rend esclave de facteurs externes. Vous devez vous en libérer. Pour cela, vous devez d’abord être capable d’identifier les signes qui peuvent indiquer que vous êtes dépendant affectivement.

Vous avez des problèmes d’indécision

Les dépendants émotionnels ont souvent du mal à prendre des décisions. Ils hésitent, ils ont peur, parfois ils se limitent à ne pas prendre de décision.

Ce comportement peut être dû au fait que les dépendants émotionnels attendent l’avis des autres. En d’autres termes, ils n’ont pas confiance en leur propre jugement.

Les autres sont tellement affectés par ce problème qu’ils ne savent même pas qu’ils peuvent prendre leur propre décision. L’indépendance émotionnelle, en revanche, vous permet de vous fier à vous-même et peut-être ensuite à l’opinion des autres.

Vous avez une attitude passive

La dépendance émotionnelle peut également se traduire par une attitude passive. En d’autres termes, vous ne dites pas ce que vous pensez dans une conversation. Ou vous vous laissez porter par les circonstances extérieures sans prendre vos propres décisions.

Vous ne vous affirmez pas, autrement dit, vous subissez la vie au lieu de la prendre de front. Ensuite, vous laissez les autres décider pour vous.

La passivité attire moins de problèmes que le fait d’être actif. Cependant, ne pas s’autoriser à dire ce que l’on pense revient à s’emprisonner.

Vous vous attachez aux gens de manière malsaine

La dépendance émotionnelle peut également s’expliquer par un attachement malsain aux autres. Vous êtes convaincu que vous avez besoin des autres pour être heureux ou pour vous sentir vivant. Vous devenez donc collant.

De plus, vous pensez avoir besoin de l’approbation et de la validation des autres.

L’indépendance émotionnelle vous permet de faire un constat très simple : vous n’avez besoin de personne pour être heureux, seulement de vous-même.

L’objectif est de cesser d’être dépendant émotionnellement. Une fois que vous l’aurez fait, vous serez libre de ressentir ce que vous voulez, indépendamment des personnes et des circonstances extérieures.

Le mécanisme pour devenir indépendant sur le plan émotionnel

Essayons de comprendre pourquoi ce concept est si populaire et si efficace.

Lorsque vous ressentez une émotion particulière, c’est en grande partie à cause d’événements extérieurs. Par exemple, vous êtes triste lorsque vous assistez à quelque chose de triste. Vous êtes heureux lorsque votre fils vous annonce qu’il a réussi son examen de mathématiques. En d’autres termes, vous ne décidez pratiquement pas de l’émotion que vous voulez ressentir (car la réaction est immédiate).

L’indépendance émotionnelle brise ce macanisme de la réaction spontanée. Au lieu d’être heureux, triste ou en colère face à une situation, vous décidez exactement ce que vous voulez ressentir dans les prochaines secondes.
Par exemple, vous apprenez que votre candidature a été rejetée. Au lieu de laisser libre cours à toutes les émotions négatives, vous pouvez choisir de ressentir quelque chose de différent (en relativisant, par exemple).

Être émotionnellement indépendant signifie en fait prendre le temps d’observer la situation et ce que l’on ressent, puis choisir la meilleure réaction possible pour son propre bien.

Je peux choisir de rester calme lorsqu’on m’insulte en surveillant mes émotions. En d’autres termes, je ne me laisse pas submerger par mes émotions, car je suis le maître de mon être.

Comment développer l’indépendance émotionnelle

Pratiquer la pleine conscience

Vous devez être conscient de ce qui se passe autour de vous et de ce que vous ressentez pour prendre des décisions.

La pleine conscience consiste à être conscient de ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur de soi. Elle vous permet d’identifier clairement ce qui a suscité une émotion en vous à un moment donné. Par exemple, savoir pourquoi vous êtes en colère (la cause et le mécanisme).

La pleine conscience vous aidera à contourner la réaction immédiate. Lorsque vous détectez le mécanisme à l’œuvre, vous avez la possibilité de choisir une issue différente.

Pratiquer la pleine conscience peut être épuisant au début. Mais avec la pratique, cela peut devenir très simple et spontané.

Indépendance émotionnelle : Rebâtir ses convictions

Si vous n’êtes pas émotionnellement indépendant, vous êtes dépendant des autres et des circonstances. Vous devez donc comprendre pourquoi vous l’êtes et pourquoi vous ne devriez pas l’être.

Posez-vous les bonnes questions :

• Croyez-vous que les autres ont besoin de votre approbation pour être heureux ?
• Ne pensez-vous pas que vous pouvez vous sentir bien dans votre peau en étant authentique ?
• Êtes-vous sûr que pour être épanoui, vous avez besoin de la validation des autres ?

Ces trois questions ont pour but de vous ouvrir les yeux. En fait, vous n’avez pas besoin de la validation des autres pour être épanoui.

Le bonheur ne dépend pas des autres, mais de nous-mêmes. Si vous voulez être heureux et épanoui, vous pouvez décider de l’être et de le devenir. Nous vivons peut-être tous en communauté, mais nous restons maîtres de notre corps et de nos pensées.

Indépendance émotionnelle : pratiquer l’auto-validation

Vous recherchez peut-être la validation des autres. Vous voulez qu’on vous dise que vous avez raison, que vous êtes une bonne personne, que vous avez fait ce qu’il fallait, etc. Malheureusement, cela vous rend dépendant des autres.

Pour éviter de courir après cette validation, vous pouvez apprendre à vous valider vous-même. Vous voulez la reconnaissance des autres ? Soyez reconnaissant envers vous-même. Vous voulez être félicité pour ce que vous avez fait ? Félicitez-vous. L’auto-validation a le pouvoir de vous apporter le réconfort que vous recherchez.

Elle ne remplace pas les personnes qui font partie de votre vie. Mais elle vous apprend à dépendre de vous-même.

Indépendance émotionnelle : Entraînez-vous à relativiser

Relativiser peut vous aider à sortir de la dépendance affective.

On confond souvent relativiser et négliger. En fait, relativiser signifie ne pas donner à une situation plus d’importance qu’elle n’en mérite. Si vous vous sentez insulté, posez-vous la question suivante : Quelles conséquences cela a-t-il sur moi ? Une fois que vous y aurez réfléchi, vous vous rendrez compte que les insultes n’ont en fait aucune conséquence pour vous. Je ne dis pas qu’il faut laisser faire. Mais réagissez proportionnellement à l’effet de l’agression sur vous.

La mise en perspective peut aussi s’exprimer différemment. Il n’est pas toujours nécessaire de réagir à quelque chose. Une façon de développer l’indépendance émotionnelle est tout simplement de se libérer d’une situation. Lorsque nous sommes témoins d’un événement tragique, nous pouvons parfois réagir de manière excessive. Ce que nous pouvons choisir de faire, c’est de nous donner un temps de réaction limité et de couper ensuite le cordon qui nous relie à l’événement tragique.

Indépendance émotionnelle : tenir un journal émotionnel

Un journal émotionnel est un bloc-notes dans lequel vous notez vos émotions quotidiennes. Pour des raisons d’économie, vous pouvez vous contenter d’écrire les émotions les plus fortes que vous avez ressenties.

Le journal des émotions contient à la fois les émotions et les mécanismes qui les ont provoquées.

Ce journal vous permet de prendre plus facilement conscience de vos réactions internes et externes. À la fin de la journée, voire tous les deux jours ou à la fin de la semaine, vous dressez un bilan.

• Votre objectif sera de savoir pourquoi vous vous êtes senti comme cela ?
• Cela vous permet-il de vous sentir mieux ?
• Comment éviter les émotions négatives (circonstances, personnes à éviter) ?
• Quelle belle expérience émotionnelle aimeriez-vous revivre ? Comment y parvenir ?
• Habitudes toxiques à éviter

Ce qu’il ne faut pas faire

Toujours dans l’optique de développer cette indépendance émotionnelle, il y a certaines choses qu’il vaut mieux éviter de faire.

Imiter les réactions des autres

Il est vrai que les émotions sont parfois contagieuses. Mais il arrive que nous imitions consciemment ce que font les autres. Dans la petite enfance, c’est tout à fait compréhensible, mais à l’âge adulte, ce n’est plus le cas.

Imiter les réactions des autres est une preuve évidente que vous êtes dépendant d’eux. Même si vous le faites occasionnellement, pensez à l’éviter souvent.

À moins que vous ne le fassiez pour votre propre sécurité, restez aligné sur ce que vous pensez et ce dont vous avez besoin.

Croire que tout est manipulation

L’objectif est d’atteindre l’indépendance émotionnelle, pas de voir le mal en chacun.

Croire que quelqu’un cherche à tout prix à vous culpabiliser ou à vous pousser dans vos retranchements peut vous transformer en véritable maniaque. Il y a une différence entre être attentif à ce qui vous entoure et juger les autres.

Essayez donc de rester fidèle à vous-même, tout en appliquant les conseils ci-dessus.

S’endurcir

Quand on dit d’une personne qu’elle est dépendante émotionnellement, les gens la considèrent comme faible. Je dirais qu’une telle personne n’a pas encore trouvé ses repères, mais qu’elle n’est pas faible. Cependant, elle ressent le besoin de s’endurcir. Devenir pratiquement insensible, un peu comme un stoïque. Je n’ai rien contre cette philosophie, mais je pense que l’on peut garder sa douceur tout en évitant la dépendance affective vis-à-vis des autres.

Il n’est pas nécessaire de s’endurcir pour atteindre l’indépendance émotionnelle. De plus, le but n’est pas d’éviter les émotions, mais de prendre une décision personnelle sur les émotions que l’on ressent et que l’on veut ressentir.

Que pouvons-nous retenir de cette excursion ?

Être indépendant sur le plan émotionnel est un concept fabuleux que l’on peut atteindre en adoptant certaines habitudes. Nous avons besoin les uns des autres, ce dont nous n’avons pas besoin, c’est d’être les témoins impuissants de nos réactions émotionnelles.

Il faut donc être attentif à nos sentiments et aux événements extérieurs pour comprendre ce qui se passe et juger de la meilleure réaction à adopter. Vous pouvez également choisir de tenir un journal émotionnel pour rendre cette épreuve moins difficile.

J’espère que cet article vous a été utile. N’hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux et à aider vos proches à atteindre leur indépendance émotionnelle.