Même s’il est vrai que vous devez toujours donner le meilleur de vous-même lorsque vous effectuez n’importe quelle activité, vous devez faire attention au perfectionnisme. En effet, il s’agit d’une mauvaise habitude qui peut constituer un réel frein à l’accomplissement de vos objectifs et à l’amélioration de votre quotidien. Après tout, être perfectionniste vous empêche de prendre du plaisir dans ce que vous faites. C’est aussi l’ennemi de la créativité, de la productivité et, bien sûr, du bien-être psychologique.
Le perfectionnisme vous empêche également de passer à l’action, tout simplement par peur de ne pas être à la hauteur de vos propres attentes. Et bien que Paul Valéry disait un jour « Mon exigence est ma ressource », cela n’est pas toujours à prendre au pied de la lettre. Pour cause, la recherche du travail bien fait et de l’excellence est une chose. La quête insatiable de l’inatteignable en est une autre.
Sommaire
Être perfectionniste, pourquoi arrêter maintenant ?
Tout d’abord, le perfectionnisme n’est pas toujours considéré comme quelque chose de mauvais par tout le monde. En effet, cet outil peut également nous inciter à nous améliorer continuellement. Il nous encourage à nous dépasser tous les jours, à donner le meilleur de nous-mêmes. Mais le problème avec ce trait de caractère est qu’il ajoute une pression de plus à la vie quotidienne. Plus concrètement, vous vous attarderez constamment sur les détails. Que ce soit dans les études, au travail, à la maison, et dans tous les autres aspects de vos journées.
Être perfectionniste est également un frein à la productivité. En réalité, il s’agit d’une pression que nous nous imposons à nous-mêmes pour que tout soit toujours parfait, que tout brille et que tout doit susciter l’admiration de ceux qui nous entourent. Mais encore une fois, cela nous engouffre dans une boucle obsessive qui ne fait que nuire à notre efficacité. Nous consacrons beaucoup plus de temps à peaufiner notre travail. Nous ne sommes satisfaits de rien. Et ce, même si les résultats sont déjà plus que suffisants.
Lorsque nous ne parvenons pas à atteindre cette autosatisfaction, nous devenons irritables. Être perfectionniste fait sentir qu’on n’est pas à la hauteur. Alors, nous ne sommes pas bien. Et le stress rythme notre journée. Bien évidemment, quand nous avons tendance à juger nos performances d’une manière très sévère, nous n’arrivons finalement pas à apprécier ce que nous faisons. Cela rend n’importe quel environnement de travail très lourd, très agaçant, très fatigant. C’est pour toutes ces raisons (et bien plus encore) que vous devez dès aujourd’hui vous débarrasser du perfectionnisme. Donnez-vous du répit sans plus attendre en suivant les quelques conseils que je vous proposerai plus tard.
Être perfectionniste n’est pas toujours synonyme d’amélioration
Avant de continuer, précisons également que l’amélioration continue est incompatible avec le perfectionnisme ! Dans un cas, il est sain de vouloir progresser dans nos activités quotidiennes ou de chercher à faire de notre mieux dans une tâche particulière. Mais le succès est bien plus souvent basé sur le fait d’essayer continuellement, d’innover, d’avancer petit à petit. C’est votre façon de bien jongler entre votre potentiel, vos actions, vos résultats et vos croyances. (C’est d’ailleurs le schéma de raisonnement mis en valeur dans le Cercle du Succès d’Anthony Robbins.)
Et être perfectionniste dans ce cas revient à être paralysé, contre-productif. Pourquoi ? Tout simplement parce que votre critique intérieure vous dit que ce n’est pas encore assez, que vous n’êtes pas encore suffisamment performant. Résultat : le perfectionnisme génère en vous une insatisfaction chronique qui ruine votre efficacité et votre estime de vous-même. Vous vous mettez la pression comme quoi vous devez faire les choses brillamment ou ce serait un désastre. Et ce n’est pas une bonne motivation pour progresser.
Alors, comment tendre vers l’excellence sans tomber dans le piège du perfectionnisme ?
Comment savoir si je suis trop perfectionniste ?
Pour régler le problème, il convient d’abord de déterminer si ce trait de caractère fait partie intégrante de votre personnalité. C’est pourquoi je vous propose aujourd’hui de répondre à 10 questions permettant de savoir (enfin) si c’est aussi votre cas ou si vous avez tout simplement le souci du détail. Mais attention, ne vous contentez pas de répondre par OUI ou par NON à chacune des questions. Étayez vos réponses par des situations concrètes, des exemples de votre vie courante. Différenciez une simple volonté de vouloir bien faire d’un perfectionnisme maladif.
10 questions pour (enfin) savoir si vous êtes perfectionniste
- Les erreurs vous paraissent-elles intolérables, aussi petites soient-elles ?
- Quelle est votre attitude envers vos propres erreurset envers celles des autres ?
- Cherchez-vous à être le (la) meilleur(e) partout, même dans des domaines qui ne vous intéressent pas ?
- Êtes-vous particulièrement critique par rapport à vos propres capacités, envers vous-même en général ?
- Quelle conscience avez-vous de l’image que vous donnez aux autres ? Quel sentiment avez-vous si l’image de vous-même que vous donnez aux autres ne vous semble pas renvoyer la perfection ?
- Avez-vous le sentiment constant d’être un perfectionniste, de ne jamais avoir fini un travail, qu’il y aura toujours quelque chose à modifier, quitte à y laisser votre bien-être, votre santé ?
- Quelle attitude adoptez-vous envers les critiques constructives proposées par les autres ? Cherchez-vous à vous justifier à tout prix ?
- Avez-vous une peur effroyable de l’échec ? Est-ce que cela vous touche émotionnellement ?
- Lorsque vous entreprenez un projet, qu’est-ce qui compte le plus pour vous ? Est-ce le but ultime ou le chemin parcouru pour y arriver ? Si vous ne réussissez pas à atteindre votre objectif d’excellence, êtes-vous trop perfectionniste pour considérer que le chemin parcouru en valait peut-être la peine ? Qu’au moins, vous avez pu en tirer des leçons d’une valeur inestimable ?
- Pour vous, ça passe ou ça casse, c’est noir ou blanc, il n’y a pas de milieu dans une situation donnée ?
Réfléchissez bien avant de répondre à chaque question. Attardez-vous sur certaines situations particulières qui méritent plus d’intérêt selon vous, si besoin. Soyez honnête avec vous-même. Essayez de donner une réponse concrète. Trouvez des exemples pour justifier que c’est vraiment votre cas. Ce petit travail d’introspection vous sera bénéfique dans tous les cas.
Perfectionniste : 6 comportements que vous devez fuir à tout prix
Encore une fois, soyez le plus honnête possible lorsque vous répondez à ces questions. Mais ne noircissez pas non plus le tableau. Le perfectionnisme commence à vous détruire lorsque vous devenez excessif et que vous vous autopénalisez. Ainsi, vous paralysez votre propre capacité d’action lorsque vous :
- Êtes obsédé par les petites erreurs ;
- Prenez tout personnellement et toute critique est prise pour vous-même ;
- Vous montrez particulièrement exigeant envers vous-même et envers les autres ;
- Avez une approche basée sur le fait d’être un perfectionniste, à la recherche de tout ou rien, l’excellence ou la médiocrité ;
- N’arrivez pas à aller au bout d’un projet à cause des innombrables détails sur lesquels vous bloquez ;
- Et avez un désir de perfection sans limites.
Si vous retrouvez systématiquement chez vous ces traits de caractère alors… Le perfectionnisme est devenu une mauvaise habitude chez vous ! Mais ne vous découragez pas pour autant. Les solutions pour vous en débarrasser définitivement, tout en étant au top de votre performance, sont aussi nombreuses que diverses.
Je vous proposerais aujourd’hui 4 outils à adopter pour arrêter d’être perfectionniste. (Mais vous pouvez également trouver et expérimenter votre propre méthode de « guérison » si vous le souhaitez.)
La pensée réaliste
Avoir une pensée réaliste est un excellent moyen de combattre le perfectionnisme. Plus concrètement, cela consiste tout simplement à modifier votre processus de pensée. C’est-à-dire, remplacer les autocritiques incessantes contre une réflexion mieux fondée et axée sur la valeur réelle de votre travail. Vous devriez alors vous arrêter un instant à chaque fois que vous sentez que vos exigences prennent des proportions démesurées.
Une manière efficace de vous aider à arrêter d’être trop perfectionniste ici est d’adopter des déclarations plus réalistes et utiles. Les affirmations positives peuvent également s’avérer utiles dans ce genre de situation. Elles vous aideront à faire des pensées réalistes positives en une habitude. Dans tous les cas, vous gagnerez en productivité et en bien-être (physique et psychologique) en arrêtant tout simplement de vous mettre des pressions inutiles.
La mise en perspective
Sortir de votre bulle peut également être une autre façon de vaincre le perfectionnisme. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? C’est tout simplement juger votre travail comme le ferait une autre personne. En effet, quand vous êtes perfectionniste, vous avez souvent tendance à être trop sévère avec vous-même. Vous n’appréciez pas vos efforts à leur juste valeur. Et pourtant, si vous vous arrêtez un moment pour prendre du recul et observez vos accomplissements jusque-là, vous verrez que vos réalisations sont plus que satisfaisantes.
Pour vous aider dans cet exercice, choisissez une personne que vous connaissez bien (un ami, un membre de votre famille, un supérieur hiérarchique, un collègue…). Quand vous avez terminé une tâche, mettez-vous à sa place pour un instant.
- Que penserait-il de votre travail ?
- Que vous dirait-il ?
- Êtes-vous trop perfectionniste si vous peaufinez encore un peu ou le résultat peut encore être meilleur ?
- Est-ce satisfaisant ou ça mérite encore un peu plus d’effort ?
Toutes ces questions peuvent vous aider à juger de manière plus réaliste votre efficacité. Mais attention à la personne que vous choisissez dans cette étape. Il serait dommage de vous mettre encore plus de pression à cause d’un parent trop exigeant, d’un manager toxique ou d’un collègue jaloux. L’exercice ne serait pas bénéfique.
Une vue d’ensemble
L’étape précédente est déjà une excellente manière d’avoir une vue d’ensemble sur ce que vous faites. Être perfectionniste vous incite cependant à prêter plus d’attention sur les détails. Alors, pour combattre cette mauvaise habitude, soyez tout simplement plus attentif à votre performance globale. À chaque fois que vous êtes tenté de vous attarder sur un détail insignifiant, redirigez immédiatement votre pensée sur ce qui est plus important.
- Est-ce vraiment nécessaire/obligatoire ?
- Quel est le pire qui puisse arriver si vous laissez cette tâche comme elle l’est maintenant ?
- Si vous ne modifiez plus rien, là, tout de suite, les conséquences seraient-elles désastreuses ?
- Pourriez-vous survivre même si vous ne peaufinez pas ce résultat ?
Pour arrêter d’être perfectionniste, vous devez effectivement vous poser les bonnes questions.
Les compromis
Savoir faire des compromis peut pareillement vous aider dans votre objectif d’amélioration. En réalité, il s’agit même d’un outil très efficace pour maximiser vos chances d’atteindre le succès. Comment ? Tout simplement en vous apprenant à lâcher-prise. Et cela vous offre l’opportunité de vous atteler à votre travail de manière plus zen, plus détendue, plus décontractée. Vous ne vous imposez plus une pression énorme qui ne fait que vous retenir dans votre élan.
Alors, pour progresser et arrêter d’être un perfectionniste, demandez-vous tout simplement : « Quel niveau d’imperfection suis-je prêt à tolérer ? » Prenez connaissance de vos limites. Revoyez un peu vos exigences, si besoin. Attaquez-vous à un problème à la fois pour vous faciliter la tâche. Avancez progressivement, pas à pas. De plus, faire des compromis peut vraiment améliorer votre relation avec les autres, mais aussi avec vous-même.
En acceptant de ne pas obtenir l’excellence à tous les coups et en distinguant ce qui important de ce qui est accessoire, vous éviterez aisément les conflits intérieurs que vous pourriez ressentir à chaque fois. Vous arrêterez d’être un perfectionniste.
- Cette démarche peut prendre la forme de négociations avec vous-même (si j’arrête de revérifier tout le temps ce rapport et que je l’envoie maintenant, j’aurais plus de temps à passer avec mes enfants).
- Il peut aussi s’agir d’un partage de responsabilités (je demanderai à mon collègue de le relire pour moi et de rectifier après, si besoin).
À vous de jouer maintenant !
N’hésitez pas à partager ce test auprès de votre entourage, amis, famille pour les aider à évaluer leur degré de perfectionnisme. Les conseils que je vous ai proposés aujourd’hui peuvent également inciter un proche à arrêter d’être perfectionniste.
Pour cela, cliquez sur le bouton « Partager » disponible à la suite de cet article.
Et vous, pensez-vous être dans ce même cas ? Qu’est-ce que cela entraîne dans votre vie au quotidien ?
Hello Mathieu,
Merci pour cet article. Il est vrai que la perfection est l’un des obstacles que l’on doit surmonter si l’on veut atteindre ses objectifs et réaliser ses projets. Vouloir que tout soit parfait avant d’agir c’est se condamner soi-même à l’inaction. Or, il est bien connu que sans action, aucun accomplissement n’est possible.
Au plaisir de te lire,
Nassim.
Bonjour,
Merci pour ton commentaire
Ravi que cet article te plaise
A très vite sur Penser et Agir
Mathieu
J’ai l’impression de lire mon portrait robot xD. Mais je travaille là-dessus, j’essaie de vivre dans un monde de nuances et non d’absolu. Merci pour les précisions données.
Bonjour,
Merci pour ton commentaire
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A très vite sur Penser et Agir
Mathieu