Nous le savons, la mort est une perspective inéluctable pour les êtres humains… Sans exception ! En effet, dès notre naissance, nous sommes tous prédestinés à la mort. Certains vivent très bien avec cette idée qu’ils vont mourir un jour. Et ce, sans que cela les empêche de profiter pleinement de leur existence. D’autres, en revanche, n’arrivent tout simplement pas à s’accommoder à cette fatalité. Ils souffrent en silence d’une angoisse de mort presque obsessionnelle. Celle-ci les empêche paradoxalement de vivre. Mais pourquoi cette angoisse de la mort ? Quels sont les symptômes ? Peut-on surmonter cette phobie de la mort ? Le point dans cet article.
Sommaire
Qu’est-ce que l’angoisse de la mort
La peur de la mort se trouve au sommet des anxiétés les plus répandues dans le monde. Elle est aussi connue sous le nom de « thanatophobie ». Ce terme est dérivé du grec « Thanatos », la personnification de la Mort. Elle affecterait chaque année des millions de personnes à travers dans le monde. Et cela, aussi bien les hommes que les femmes. Plus qu’une simple frayeur liée à la représentation de la mort, la phobie de la mort se traduit par une peur persistante, exagérée et irrationnelle de la mort en général. Cela peut concerner sa propre mort ou celle d’une autre personne (surtout de ses proches).
Bien entendu, avoir peur de la mort est dans une certaine mesure normal. C’est une peur typiquement humaine et compréhensible. Raison pour laquelle, même pour ceux qui arrivent très bien à se faire à l’idée que leur séjour sur terre a une durée limitée, il reste toujours difficile de penser à leur propre fin. Toutefois, cela n’a aucunement un effet paralysant ou handicapant dans leur quotidien. Au contraire, cette émotion peut jouer un certain rôle dans leur capacité à s’adapter à certaines situations. Ce qui les pousse à éviter et à se protéger des dangers ou des situations dangereuses.
D’une autre part, on parle de phobie de la mort lorsque cette peur commence à s’intensifier au point de se transformer en un vrai mal de vivre. D’autant plus qu’elle s’accompagne souvent de crises d’angoisse incontrôlées pouvant aller de quelques minutes à plusieurs heures. Parfois, cette phobie peut même engendrer d’autres problèmes. À savoir : la peur de l’obscurité, la peur de perdre le contrôle ou encore l’hématophobie. Ces conditions peuvent conduire la personne qui les expérimente à développer un état de dépression sévère.
Les causes de la phobie de la mort
Bien que les scientifiques ne sachent pas exactement quelles sont les causes réelles de l’angoisse de mort, ils savent que plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de cette phobie. Tout d’abord, comme pour toutes les phobies, la thanatophobie peut résulter d’un traumatisme vécu durant l’enfance. C’est par exemple le cas de la vision d’un cadavre ou encore la mort subite d’un animal de compagnie.
Ensuite, l’hérédité est également fréquemment remise en cause. En effet, un individu dont l’un des parents souffre de la phobie de la mort a plus de chance de devenir lui-même thanatophobe. Avec une petite prédilection toutefois pour les personnes ayant déjà vécu la perte d’une personne proche.
Enfin, les personnes ayant échappé de peu à la mort peuvent développer des pensées morbides très fortes et invalidantes. Dans certains cas, on peut même retrouver une source de cette angoisse de la mort chez les personnes qui n’ont pas expérimenté à proprement parler la mort. Dans ce cas, c’est le fait d’être témoin d’un accident grave qui peut en être à l’origine. On parle alors ici de « syndrome du survivant ». Ce genre de situation conduit inévitablement ces personnes à avoir peur de la mort et de tout ce qui peut s’y apparenter de près ou de loin.
Au-delà de ces facteurs personnels, d’autres causes peuvent également être derrière cette peur de la mort ou, plus précisément, la peur de mourir.
La peur de l’inconnu
Parmi les causes sous-jacentes de l’angoisse de mort, la peur de l’inconnu figure souvent en pôle position. Ainsi, pour le phobique ce n’est pas la mort en elle-même qui crée l’angoisse. Il s’agit plutôt du fait de n’avoir aucun point de référence ou de comparaison. Il ne sait pas concrètement ce qui va se passer après la mort.
C’est d’ailleurs une chose tout à fait compréhensible dans la mesure où nul n’est revenu d’entre les morts. Personne ne peut donc nous garantir ou nous donner la preuve que la vie continue dans l’au-delà. Toutefois, il ne faut pas oublier que la mort est un passage obligé pour tout le monde.
La peur de la souffrance physique
En effet, il n’est pas rare d’entendre de nombreuses personnes dire que ce n’est pas la mort qui les effraie. Il s’agit plutôt de la souffrance qu’elles pourront ressentir. Ainsi, plus que la mort abstraite, c’est l’évocation de ce passage entre la vie et le mort — souvent vu comme douloureux — qui va créer l’angoisse.
Crainte de ne plus exister
Comme le disait si bien François Mitterrand : « Je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de ne plus exister ». Ainsi, pour plusieurs personnes, c’est la perte de leur moi, de leur conscience d’exister qui sont à la base de l’angoisse de la mort.
Comment se manifeste la peur de la mort ?
Multiples, les symptômes de la peur de la mort peuvent différer d’un individu à un autre. Cependant, de récentes études scientifiques ont pu mettre en évidence une série de symptômes communs à la thanatophobie.
- On distingue premièrement les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) à divers degrés de sévérité. Ils peuvent se manifester chez les thanatophobes comme pour le cas des autres phobies d’ailleurs. Cela peut aller de la simple crainte de contamination à l’hypocondrie ou la nosophobie (la peur de la maladie).
- On retrouve ensuite les pensées obsessionnelles autour de la mort. Elles peuvent également être repérées chez les phobiques.
- Enfin, dans les cas vraiment extrêmes, on peut observer chez l’individu ses quelques symptômes récurrents.
- La peur panique des cadavres (même en photo ou sur un écran) parfois suivis de vertiges, d’accélération du rythme cardiaque ou encore de tremblements.
- L’évitement de tout ce qui pourrait être un danger potentiel pouvant entraîner ou accélérer la mort. C’est par exemple le cas du sport, de la conduite automobile et même du simple fait de sortir de chez soi et de côtoyer les autres.
- Les crises d’angoisse à la simple évocation de la mort.
- Les insomnies provoquées par la peur de mourir dans son sommeil.
- La dépression et le repli sur soi.
Survol des solutions pour surmonter la peur de la mort
Comme nous l’avons évoqué plus haut, l’angoisse de mort est une expérience tout à fait normale pour l’homme. D’ailleurs, lorsque cette peur de la mort est comprise, analysée et surmontée, elle devient un véritable moteur qui permet le dépassement de soi. Ainsi, plutôt que de chercher à l’éradiquer à tout prix, vous pouvez apprendre à vivre en harmonie avec elle. Pensez ensuite à l’utiliser comme une arme pour mieux profiter de vos jours restants ou mieux appréhender le sens de votre existence face à cette fin inévitable. Pour y arriver, voici quelques pistes à suivre.
Reconnaître et accepter l’angoisse
Il s’agit de faire connaissance avec l’angoisse. En effet, il faut comprendre que pour pouvoir surmonter votre peur, vous devez reconnaître l’angoisse en tant que telle. Veillez ensuite à l’accueillir et l’accepter. D’ailleurs, mettre un mot sur votre souffrance est déjà un premier pas vers la libération. D’autant plus que cela vous permettra de mieux comprendre et d’être plus attentif aux signaux que vous envoie votre corps. De plus, une fois que vous avez repéré cette angoisse, vous aurez plus de chance de détecter son élément déclencheur.
Prendre conscience que la vie est un cycle
Vous devez prendre conscience que tout être vivant sur cette terre naît, vit et finit inexorablement par mourir. Personne dans ce monde ne peut échapper à ce destin. En aucun cas, cette fin ne devrait néanmoins vous faire sombrer dans l’angoisse puisqu’il n’y a aucune raison d’en avoir peur.
Travailler sur soi
Apprivoiser son angoisse de mort nécessite un grand travail sur soi. Pour cela, vous devez apprendre à :
- Vous remettre en question ;
- Oser plonger dans le passé et
- Vous dépasser.
Cette introspection va être longue et parfois très douloureuse, mais elle est nécessaire pour dompter votre phobie. Si vous ne vous sentez pas capable de le faire tout seul, n’hésitez pas à faire appel à un psychothérapeute. En complément, ce dernier pourra également vous proposer des séances de focusing qui vous aidera à écouter votre corps. Vous serez en mesure de puiser en vous toutes les ressources indispensables pour surmonter votre phobie.
Et de votre côté, avez-vous déjà testé d’autres éléments qui vous aident à surmonter votre angoisse de mort ? Quels sont-ils ? Et pourquoi ont-ils marché dans votre cas ?
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