Dans une société où l’on privilégie la communication pour faire la promotion de soi, apprendre à se taire est une vertu. Depuis toujours, on nous a encouragé à nous exprimer. Quand on était petit, nos professeurs disaient « vas-y exprime tes idées ». On nous donnait même de bonnes notes pour ça. Plus tard, au moment du mariage, tout le monde à commencer par nos parents nous encourageait à communiquer avec notre conjoint(e) parce que le manque de communication serait l’ennemi numéro 1 du couple. D’ailleurs, le thérapeute de couple que l’on consultait disait ça aussi. En un mot, apprendre à se taire n’était pas la normalité.
Aujourd’hui, les stages d’affirmation de soi et de développement personnel fleurissent un peu partout pour nous inciter à ne pas taire nos sentiments. Bref, parler est nécessaire, et avec Internet et les réseaux sociaux, il devient si facile de s’exprimer aujourd’hui, de donner son avis sur tout… Il y en a même qui n’hésitent pas à raconter leur vie, au nom de la sacro-sainte liberté d’expression. Pourtant, il y a des moments où il faut parler et d’autres où l’on doit se taire.
Sommaire
- 1 Pourquoi doit-on apprendre à se taire ?
- 2 Les bienfaits du silence : quand doit-on s’abstenir de parler ?
- 2.1 Garder le silence quand on ne connaît pas le sujet
- 2.2 Se taire quand on maîtrise quelque chose
- 2.3 Apprendre à se taire pour ne pas tomber dans le commérage
- 2.4 Apprendre à se taire quand on est en colère
- 2.5 Se taire sur notre vie sentimentale
- 2.6 Apprendre à se taire dans les « moments spéciaux »
- 2.7 Apprendre à se taire quand on nous le demande
- 3 Comment apprendre à se taire ?
Pourquoi doit-on apprendre à se taire ?
Aujourd’hui, celui qui ne parle que rarement est automatiquement étiqueté de personne asociale, de quelqu’un d’inintéressant qui ne vaut pas la peine qu’on y prête attention. Pire si vous ne parlez pas ou rarement, vous êtes totalement ignoré dans les réunions. C’est simple, pour réussir, il faut communiquer et ne pas hésiter à donner ses opinions.
Certes, tout cela est vrai. Ce n’est pas en ruminant dans votre coin que vous allez attirer l’attention et obtenir enfin cette promotion que vous attendiez si longtemps. Ce n’est pas non plus en gardant le silence que votre partenaire saura ce qui vous met mal à l’aise dans votre relation de couple. Mais quelquefois, le silence est préférable aux mots, surtout si celles-ci risquent de faire du mal. En effet, les mots ont le pouvoir d’instruire ou de détruire, c’est pourquoi on dit aussi que « toute vérité n’est pas bonne à dire ». Quand on risque de dire des paroles blessantes, il est plus sage de garder le silence ou de méditer avant de parler. Parler est un art et apprendre à se taire est une vertu. Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui le maîtrise. Ou plutôt on le maîtrise, mais cela dépend des situations.
Les vertus du silence dans nos relations
Parler pour échanger est bien, car cela permet de débloquer une situation ou de trouver des solutions. Cela permet également de connaître un peu mieux la personne qui est en face de nous. Pour aller plus loin, cela nous permet d’apprendre davantage sur nous. Cela nous permet de nous reconnecter avec notre respiration, d’apprendre à maîtriser nos émotions Parler pour soi est un verbiage inutile qui montre en plus que l’on ne respecte pas l’autre. En effet, cela démontre un certain égoïsme. Obnubilé sur ce que nous disons, on a tendance à oublier d’écouter la personne avec qui l’on parle.
Pour échanger dans le vrai sens du terme, apprendre à se taire est donc essentiel. Cela peut être difficile au début, surtout pour les personnes qui ont l’habitude de donner constamment leurs avis. Mais les bienfaits du silence sont nombreux, non seulement pour notre perception de nous-mêmes, mais aussi dans nos relations avec les autres.
Les bienfaits du silence : quand doit-on s’abstenir de parler ?
Un sage disait que l’on devait parler quand « les mots sont plus importants que le silence ». Dans certaines situations, il vaut mieux se taire et écouter l’autre ou les autres. En effet dans certains cas, on ne se rend compte des vertus du silence que quand on a déjà trop dit. Entre autres, le silence nous permet d’être en phase avec nous-mêmes et avec les autres pour une écoute bienveillante. Alors quand faut-il apprendre à se taire ?
Garder le silence quand on ne connaît pas le sujet
Combien de fois nous étions-nous dit lors d’une réunion ou d’une discussion : « j’aurais mieux fait de me taire. Maintenant, je suis le clown de service ». On ne peut pas tout savoir sur tout. Et quand c’est le cas, écouter est la meilleure des vertus. En effet, cela nous permet de nous sortir de situations que l’on ne maîtrise pas, surtout au travail où l’on est constamment évalué. En gardant le silence, on montre que l’on est intéressé par ce que les autres disent. Bien entendu, quand on nous demandera notre avis, il est important de le donner, mais en y réfléchissant bien avant de parler.
En effet, quand ce que l’on est sur le point de dire n’apportera rien à une discussion, il vaut mieux s’abstenir de parler et apprendre à se taire. Autrement, on risque de passer pour un empêcheur de tourner en rond.
Se taire quand on maîtrise quelque chose
Oui, oui c’est bien cela, mais bien sûr, cela dépend du contexte. Quand ce que l’on connaît tombe à propos, on peut parler pour faire profiter aux autres nos savoirs. Mais sans tomber dans l’exagération, cela va de soi. En effet, il n’y a rien dénervant que d’être en présence de quelqu’un qui se croit supérieur à tout le monde. Ou qui profite de chaque occasion pour faire étalage de ses connaissances, que ce soit dans un cadre personnel ou professionnel. Par contre, quand ce que nous connaissons n’a rien à avoir avec ce qui se passe, il vaut mieux se taire.
Apprendre à se taire pour ne pas tomber dans le commérage
On ne va pas se mentir. Tout le monde adore les commérages. Pour certaines personnes, parler de la vie des autres dans leur dos est une habitude ou un passe-temps comme un autre. Quand les autres commèrent, on doit s’efforcer de garder notre silence, ne pas les encourager à continuer. Si l’on ne maîtrise pas la parole, cela peut se retourner contre nous. En effet, un jour ou l’autre, les médisances finiront par être découvertes par la personne qui en est victime. Si celle-ci est quelqu’un que l’on connaît, voire un proche, il est sûr qu’elle ne nous pardonnera pas.
Aussi, la prochaine fois que des amis médiront ou comméreront, abstenons-nous de commenter si ce n’est pas pour les inciter à se taire.
Apprendre à se taire quand on est en colère
Quand on est en colère, ce que l’on va dire est dicté par nos émotions. On ne réfléchit pas sur ce que l’on va dire et c’est la catastrophe. En effet, argumenter alors que l’on est fâché est le meilleur moyen d’envenimer une situation. Pour éviter de dire une bêtise, il est important de canaliser sa colère. Plus calme, on peut parler plus posément, parler sans monter le ton. Comme le mâle alpha ou la femelle alpha qui a la maîtrise de soi avant de parler, on doit apprendre à se taire quand on n’est pas sûr d’avoir le contrôle sur nos émotions.
Quand on est calmé, on peut parler. Dans les relations de couple, le mutisme peu être interprété comme un manque d’envie de dénouer une situation. Mais si on n’a pas la maîtrise de soi, le silence est préférable au risque de regretter ce que l’on a dit.
Se taire sur notre vie sentimentale
Entre amis, on doit tout se dire. Pourtant, dans certains cas, il vaut mieux apprendre à se taire et profiter des bienfaits du silence. Entre autres à un premier rendez-vous et lorsque la personne qui nous pose des questions n’est pas notre meilleur ami ou un membre de la famille. Ou bien encore quelqu’un à qui l’on peut faire confiance. En débitant sur le sujet, on risque de gâcher quelque chose qui n’a même pas commencé. Et pour cause, la personne n’appréciera sûrement pas que l’on raconte à tout le monde notre soirée. D’ailleurs, c’est un manque de respect.
Avant de faire des commentaires sur notre vie privée, demandons-nous si c’est dans notre intérêt. Ou si l’on apprécie que la personne avec qui l’on est fasse de même avec des connaissances.
Apprendre à se taire dans les « moments spéciaux »
On est enfin avec la personne que l’on désire depuis toujours et on est en train de vivre un moment spécial. Une totale communion avec elle. Si l’on n’y prend pas garde, un tout petit mot peut gâcher ce moment magique. Dans le meilleur des cas, cela fera un joli souvenir à se remémorer, mais parfois, cela peut tout changer. Apprenons donc les vertus du silence.
Apprendre à se taire quand on nous le demande
Certaines personnes ne savent pas garder un secret. C’est simple, dès qu’on leur confier quelque chose, elles s’empressent de le répéter à tout le monde. Essayons de ne pas faire comme elles. Quand quelqu’un nous confie quelque chose, cela veut dire qu’elle a une totale confiance en nous. Faisons en sorte d’en être dignes.
« Ne faites pas à quelqu’un ce que vous n’aimeriez pas que l’on vous fasse ». Cette expression populaire prend tout son sens dans ce contexte.
Comment apprendre à se taire ?
Avec de l’habitude, tout le monde peut apprendre à ne pas parler quand la situation ne s’y prête pas. Cela demande du temps et du travail, mais les vertus du silence pour celui qui sait le maîtriser en valent la peine.
Pratiquer des exercices de pleine conscience
La pleine conscience est une forme de méditation qui nous apprend à nous concentrer sur nos émotions et nos sentiments du moment, essentiel pour apprendre à se taire. En effet, cela nous permet de réfléchir avant de parler, car nous prenons conscience de ce que nous allons dire. De l’impact de notre parole sur la discussion et la personne avec qui on communique, etc.
Apprendre à se taire : pratiquer les arts martiaux
Les arts martiaux comme le tai chi ou le qi gong permettent de canaliser sa colère et ses énergies, de connaître ses limites, etc. En nous permettant de trouver le calme intérieur, ces arts traditionnels nous aident à relier avec notre moi intérieur et à pratiquer l’écoute bienveillante.
Développer la maîtrise de soi
L’impulsivité est un sentiment que l’on connaît tous. Sous le contrôle de notre émotion, on ne réfléchit pas avant d’agir ou de parler. Dans ces cas-là, nos paroles peuvent être blessantes, tout comme nos actes. Apprendre la maîtrise de soi, c’est prendre le contrôle de ses émotions pour apprendre à se taire quand le moment ou la situation l’exige.
Avez-vous d’autres astuces ou conseils pour apprendre à se taire ? N’hésitez pas à les partager avec nous. Sinon, faites-nous part des bienfaits du silence dans os relations personnelles ou professionnelles. Nous serons ravuis de vous lire.
Le paragraphe « Se taire quand on maîtrise quelque chose » me rappelle un dicton que j’aime beaucoup : « La culture, c’est comme la confiture : moins on en a, plus on l’étale ! » 😉
Sur un registre plus sérieux, apprendre à se taire me semble effectivement primordial dans plein de circonstances. L’écoute active et sincère est celle qui me vient en premier à l’esprit. Je sais que je peux pour ma part avoir tendance à être « trop bavard » et pas assez concentré sur ce que dit mon interlocuteur… Par extension, je pense que c’est une compétence critique pour un coach : si vous n’apprenez pas à vous taire, vous allez avoir tendance à proposer des solutions toutes faites à votre client au lieu de l’aider à « accoucher » de solutions sur-mesures !
Bonjour Alex,
Merci pour ton commentaire. Je suis tout à fait d’accord avec toi sur ce point.
Sinon, j’ai justement écrit un article sur le sujet qui pourrait t’intéresser : https://www.penser-et-agir.fr/ecoute-active/
A très vite sur Penser et Agir,
Mathieu.
« La paroles est d’argent, mais le silence est d’or » .Toute situation ne mérite pas notre réaction. On se tait, non parce que on n’a rien à dire mais parce que le silence est la réponse adéquate. Le silence fait partie également de la communication.
Avant ,en fait il n’y a pas si longtemps que ça lorsqu’on était à la maison et par exemple les parents parlaient ,on devait écouter et ne pas parler , Je me rapelle qu’une fois, nous étions à table j’ai juste rigeolée apres que mon pere ait parlé et j’ai reçu 2 claques dans ma figure et ma mere m’a fait descendre de table pour me fesser ave le Martinet ,ma Blouse relevée, puis à genoux par terre avec les mains sur la tete ,et en plus j’avais interet de bien garder la position ,car ma mere avait gardée le Martinet à coté d’elle sur la table et s’il fallait le reprendre ,ma mere le reprenait pour me fesser , tous mes freres et mes soeurs! c’était la meme chose pour eux aussi ,En fait lotsqu’on était revenus de l’école ,on devait enlever nos blouses et les mettre au porte manteau et revetir une autre blouse boutonée et mettre aussi une charlotte en plastique bien enfonçée sur nos tetes aussi ,pretes à aider nos parents dans le travail et TOUJOURS EN SILENCE!Sinon le Martinet nous tombait sur nos jambes et fesses,et en tout forçe! De plus Nous avions aussi notre grand mere ( la mere de mon pere) avec nous aussi !et qui nous surveillait , et repetait tout à son fils ( notre pere) ! et meme en courageait nos parents à utiliser plus souvent le Martinet sur nous,! Ce qui était fait! Il y avait aussi nos tantes qui venaient nous rendre visite et des fois resterent manger avec nous,et elles aussi vetues de leurs belles blouses e nylon et avec toujours elles aussi un Martinet dans leurs poches de blouses,n’hesitaient pas à nous fouetter de leur coté! Souvent nous allions leur rendre service chez elles ,et souvent comme récompense ,elles aussi nous remerçiérent à coups de Martinet, et aussi j’allais l’oublier, elles nous passaient elles aussi leurs tondeuses électriques dans les cheveux: Cette époque faisait que nous les enfants nous étions complétementsous L’Authorité des adultes! Ce qui ne correspont à absulument rien avec aujourd’hui !
Bonjour,
Merci pour votre commentaire.
Votre partage évoque une réalité profondément différente de celle abordée dans l’article, soulignant l’évolution des normes et des pratiques éducatives au fil des générations. Les expériences que vous décrivez, marquées par une discipline stricte et parfois par des châtiments physiques, reflètent une période où l’autorité parentale s’exerçait de manière bien plus rigide qu’aujourd’hui. Cette approche, visant à inculquer le respect et la discipline à travers des méthodes sévères, est désormais largement remise en question et a évolué vers des pratiques favorisant le dialogue, la compréhension mutuelle et le respect des droits de l’enfant.
Il est crucial de reconnaître que chaque époque et chaque culture ont leurs propres méthodes éducatives, modelées par les croyances, les valeurs et les connaissances de l’époque. Cependant, l’importance fondamentale de la communication, de l’expression des sentiments et des pensées, demeure universelle, même si les modalités d’expression et les limites peuvent varier.
Votre témoignage illustre une transition importante dans notre société vers une prise de conscience accrue de l’impact de nos paroles et de nos actes sur les autres, en particulier sur les enfants. Il met en lumière la nécessité d’un équilibre entre l’expression de soi et le respect des moments de silence, tout en soulignant l’importance de méthodes éducatives bienveillantes qui encouragent l’expression dans un cadre respectueux et sécurisant.
Dans votre situation, le silence imposé était une forme de contrôle, visant à maintenir l’ordre et la discipline. En contraste, l’article plaide pour un silence choisi, comme un espace de réflexion, de maîtrise de soi et d’écoute. Cette distinction est cruciale : le silence ne devrait pas être une contrainte, mais une pratique consciente, permettant de canaliser nos énergies et de renforcer nos relations avec autrui.
L’éducation moderne tend vers une approche plus équilibrée, où l’expression de soi et le silence coexistent comme des aspects complémentaires de notre développement personnel. Il s’agit de trouver le juste milieu entre parler pour échanger, partager, et apprendre, et se taire pour écouter, réfléchir et respecter.
Votre expérience, bien que difficile, témoigne de la résilience et de la capacité de l’être humain à évoluer et à s’adapter. Elle rappelle l’importance d’encourager des espaces sûrs pour l’expression de tous, en particulier des plus jeunes, dans le respect, l’écoute et la compréhension mutuelle.
Je vous remercie sincèrement pour votre contribution, qui enrichit notre réflexion sur l’importance de la communication et du silence dans notre développement personnel et dans nos relations avec les autres. Votre voix, comme celle de chaque personne ayant vécu des expériences similaires, est précieuse pour comprendre d’où nous venons et vers où nous souhaitons aller en tant que société.
Bien à vous,
Fina – Community Manager pour Penser-et-Agir.fr