Savoir communiquer avec une personne d’une autre culture est une faculté extraordinaire. En effet, nous tendons à réaliser la vision de Marshall Mcluhan qui parlait du village planétaire dans les années 1960. Un monde fait d’échanges et de partage pour le bien de toutes les personnes issues de cultures différentes. Savoir communiquer avec une personne de culture différente présente de nombreux avantages. Je pense notamment au respect des coutumes de l’autre et à la compréhension mutuelle. La communication interculturelle est une compétence qui peut permettre d’éviter de nombreux problèmes auxquels nous sommes déjà confrontés.

Qu’est-ce que la communication dite interculturelle ?

Pour résumer l’origine de ce concept, il est basé sur les travaux de l’anthropologue américain Edward T. Hall (1914-2009). La définition peut varier selon l’angle sous lequel on se place. La plus connue et la plus défendue est celle des spécialistes de la communication dite interactionniste interculturelle. En une phrase, il s’agit de la communication interpersonnelle entre deux personnes de cultures différentes. Le problème de cette définition est qu’elle se concentre trop sur la compréhension des deux parties. Or, l’objectif global de la communication dite interculturelle serait non seulement de faire preuve de respect et de tolérance, mais aussi de se faire comprendre.

Les principaux objectifs de la communication interculturelle

Comprendre l’autre

Le premier objectif est évidemment de pouvoir comprendre quelqu’un qui vient d’une culture différente. Cela signifie reconnaître le ton, la gestuelle, et essayer de comprendre l’état d’esprit qui peut parfois être différent d’un individu à l’autre mais beaucoup plus d’une culture à l’autre. Si les Japonais sont plus humbles et manquent parfois de confiance en eux, les Américains sont un peu plus directs. Mieux se comprendre permet de mieux communiquer, quelle que soit notre origine. C’est une qualité très pratique lorsque nous sommes appelés à voyager beaucoup pour le travail ou le plaisir.

Cette compréhension de l’autre peut se heurter à des barrières principalement linguistiques. Mais aussi au manque de tolérance ou à la discrimination. C’est pourquoi j’ajoute à cette liste la tolérance comme pilier de la réussite interculturelle.

Communication interculturelle : la tolérance

Le dictionnaire Larousse définit la tolérance comme suit : Attitude de quelqu’un qui admet chez les autres des façons de penser et de vivre différentes des siennes. En d’autres termes, je considère que malgré ma propre culture et les valeurs que je défends, j’accepte que les autres aient le droit de penser différemment de moi. Je ne suis pas le centre du monde et je suis ouvert à la différence. Honnêtement, je pense que c’est la tolérance qui fait cruellement défaut dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. En fait, c’est ce manque de tolérance qui est à l’origine de toutes les guerres de l’humanité.

La communication interculturelle et la tolérance sont donc étroitement liées. Mais la communication dite interculturelle ne se limite pas à la tolérance et à la communication.

Respecter les coutumes

En Asie de l’Est, par exemple, il est d’usage de remercier, de saluer ou de dire oui ou non suivi d’un signe de tête. Connaître ces habitudes vous aidera à faire preuve de bonnes manières lorsque vous serez en Chine ou avec un Chinois, par exemple. En Afrique en général, les anciens sont considérés comme un précieux héritage. Si vous vous rendez en Afrique avec ces informations, vous serez mieux à même d’avoir un bon échange culturel.

Il s’agit de connaître les coutumes des autres pour mieux s’intégrer ou simplement pour faire preuve de respect.

La communication interculturelle : intégration et partage

Si nous voulons entrer en contact avec une personne d’une culture différente, c’est peut-être parce que nous avons besoin d’intégrer ou de partager. Nous voulons peut-être montrer notre culture aux autres. Notre façon d’être, nos savoir-faire, notre histoire, nos croyances et les valeurs que nous défendons. Peut-être voulons-nous aussi découvrir de nouvelles cultures et nous intégrer dans une nouvelle communauté.

Cependant, pour que les choses restent acceptables, nous ne devons pas forcer les autres à adhérer à notre culture. Comme je l’ai dit, c’est l’une des causes des guerres et des crimes humanitaires qui ont eu lieu.

Étapes pour développer la communication interculturelle

Vous pouvez bien sûr utiliser les objectifs précédents pour développer cette compétence. A savoir, apprendre à être tolérant, à respecter les autres et à faire preuve d’ouverture d’esprit. Cette section est plutôt un guide que vous pouvez consulter en cas de besoin.

Connaissance de soi

Tout d’abord, vous devez savoir comment vous êtes avec vous-même et avec les autres. En d’autres termes, que pensez-vous de vous-même ? Êtes-vous du genre à vous irriter facilement ? Êtes-vous plutôt humble, timide, féroce, drôle, etc. Deuxièmement, quel est l’état de vos relations ? Vous faites-vous facilement des amis ou avez-vous du mal ?

Toutes ces questions ont pour but de mieux vous connaître afin d’anticiper vos réactions futures. Si cela se passe bien avec des personnes de la même culture que vous, c’est bon signe. Mais si ce n’est pas le cas, vous devez améliorer vos relations avec les autres. Cela signifie que vous devez essayer de corriger vos mauvaises habitudes et d’en développer de bonnes.

Communication interculturelle : développer la tolérance et l’ouverture d’esprit

Comme je l’ai dit, la tolérance est la clé de cette compétence. L’ouverture d’esprit permet surtout de se mettre en position d’apprendre.

Pour développer la tolérance, notamment à l’égard des autres, il faut accepter qu’il y ait des différences d’opinion et de culture, mais aussi que l’imperfection soit humaine.

Accepter l’incertitude

Nos croyances et nos valeurs peuvent être en contradiction avec celles des autres. Cette différence peut irriter certaines personnes. Je crois cela, mais pourquoi pas vous ? Vous devriez y croire aussi, c’est évident. Le problème est que nous avons tous une vision différente des choses. Croire que l’on a tout à fait raison et dire que les autres ont tort est injuste. C’est pourquoi il faut accepter l’incertitude. Vous n’êtes pas sûr que ce en quoi vous croyez est parfaitement correct et que ce en quoi ils croient est faux. Cela ne vous empêche pas de continuer à avoir vos convictions. Ils ont peut-être tort, mais ce n’est pas à vous de décider.

Demander des explications

N’oublions pas qu’il s’agit d’une communication interculturelle. Il y aura donc forcément des échanges. Lorsque quelque chose semble ambigu, vous pouvez demander des explications, même si vous êtes sceptique. Vous ne le savez peut-être pas, mais Albert Einstein a été traité de fou. Pourtant, c’est dans sa folie qu’il a posé quelques-uns des grands fondements des lois de la physique. Tout cela pour en déduire qu’il ne faut pas toujours se fier aux apparences.
Au lieu de dire qu’une personne d’une culture différente de la vôtre ne sait rien, qu’elle a tort, essayez de rester ouvert. Ouvrez-vous à la possibilité d’apprendre quelque chose de nouveau. Peut-être que c’est vous qui avez tort, mais dans tous les cas, prêtez l’oreille.

Communication interculturelle : être fier des différences

Les différences de race, de culture et de façon d’être sont notre richesse. Si nous venions tous du même endroit, je ne suis pas sûr que nous aurions cette merveilleuse flamme qu’est la curiosité. Peut-être la curiosité pour la nature, si l’on dissocie la nature de l’homme.

Je sais que cela ressemble à du charabia, mais ce que j’essaie de vous faire comprendre, c’est que nous devons valoriser cette différence et en être fiers. Non pas dans le sens de se sentir différent et supérieur aux autres, mais plutôt de considérer les différentes cultures comme les pièces d’un gigantesque puzzle qu’est l’humanité. Cette façon de voir les choses favorise inévitablement la tolérance entre les cultures. De ce point de vue, je suis fier de la culture des autres comme je suis fier de la mienne.

Nous avons donc vu la deuxième étape du développement de la communication interculturelle, à savoir l’apprentissage de la tolérance et de l’ouverture d’esprit. Passons maintenant à la troisième étape.

Cultivez-vous

C’est le conseil le plus évident que l’on puisse donner, mais combien de personnes se donnent la peine de le faire ? Se cultiver ne nécessite pas des moyens colossaux. Vous pouvez en apprendre un peu plus sur une nouvelle culture en 5 minutes grâce à votre smartphone. Si vous êtes sur le point de rencontrer des personnes d’une autre culture, vous pouvez en apprendre un peu plus sur celle-ci. Pour vous donner un indice, parce que c’est ce que j’aime faire, vous devriez vous intéresser aux habitudes vestimentaires et alimentaires, à l’histoire du pays associé, aux mentalités et aux croyances. Ces points peuvent différer d’une culture à l’autre.

Par exemple, un Américain peut découvrir avant d’arriver au Japon que doigter quelqu’un est un signe offensant. Que montrer son attachement à l’argent est mal vu en France, par exemple. En vous informant, vous évitez d’offenser une culture.

La communication interculturelle est également une question de compréhension mutuelle. Il est également très important d’apprendre comment les gens de différentes cultures s’expriment. Au Cameroun, par exemple, il existe un dialecte très répandu sur le territoire, le camfranglais. Il s’agit d’un mélange d’anglais et de français, les deux étant les langues nationales du pays. La communication est également largement non verbale, ce qui peut prêter à confusion. Pour un étranger, l’expression du camfranglais peut être perçue comme offensante s’il n’est pas familiarisé avec la culture. Cependant, il s’agit d’un dialecte très amusant et enrichissant à écouter.

Communication interculturelle : Apprendre la langue cible

C’est le strict minimum pour une communication de reconnaissance. Il faut au moins apprendre les bases de la langue cible pour pouvoir communiquer. Pouvez-vous vous imaginer dans le centre-ville d’Angleterre sans connaître un mot d’anglais ? Dans ces conditions, c’est une perte de temps et d’efforts.

À moins que vous n’ayez les moyens de partir en voyage linguistique, vous avez la possibilité de suivre des vidéos d’apprentissage sur YouTube, de lire des livres ou de vous entraîner avec une application comme duolingo (que je recommande vivement).

Si la langue n’est pas un obstacle à la communication interculturelle, je vous invite à lire le dernier conseil de cette liste.

Soyez vous-même

Et oui, être soi-même peut vous aider à vivre une belle expérience interculturelle. En d’autres termes, n’essayez pas de plaire à tout prix en devenant quelqu’un d’autre. C’est une démarche charmante, mais elle n’est pas forcément sans conséquence.

Restez tel que vous êtes. Vous aimez les blagues, les films américains… Votre sport préféré est le football, vous n’aimez pas qu’on vous taquine… Toutes ces choses qui vous caractérisent forment votre identité et c’est ce que la personne issue d’une culture différente aimerait découvrir.

Je terminerai cet article par ces mots. La communication interculturelle est probablement l’une des clés d’un avenir meilleur. Cette compétence devrait être enseignée dans les écoles, si ce n’est pas déjà le cas. Grâce à elle, vous n’apprenez pas seulement à comprendre une personne d’une autre culture. On apprend aussi à être tolérant face à des choses qui vont au-delà de nos croyances ou de notre morale. Mais aussi à respecter les différentes cultures. Pour une meilleure expérience, nous pouvons utiliser cette compétence pour partager nos cultures, nos savoir-faire et nos savoir-être.