Chaque jour, notre cerveau traite et enregistre tout un tas d’informations à travers nos processus psychologiques tels que la perception, l’apprentissage, le langage, la pensée, l’attention, la mémoire, la motivation et l’émotion. Malheureusement limités, ces processus ne lui permettent pas toujours de bien décoder toutes ces informations. Ainsi il arrive que des erreurs d’interprétation et d’analyse surgissent au fond de nous et nous font croire des choses qui ne sont pas réelles. Elles nous conduisent également à des conclusions fausses sur nous-mêmes, notre entourage et la vie en général. Ce phénomène de déformation de la pensée est appelé distorsion cognitive par les psychothérapeutes. Elle provient d’un usage naturel, mais erroné des processus cérébraux qui traitent les informations.
Sommaire
- 1 Distorsion cognitive : de quoi s’agit-il ?
- 2 Déformation de la pensée : que se passe-t-il dans le cerveau ?
- 3 Les différentes formes de distorsion cognitive
- 3.1 La globalisation ou l’abstraction sélective
- 3.2 L’anticipation négative ou le catastrophisme
- 3.3 La personnalisation narcissique du discours
- 3.4 La minimisation du positif et la maximisation du négatif
- 3.5 L’inférence arbitraire
- 3.6 Le manichéisme ou pensée dichotomique
- 3.7 L’étiquetage
- 3.8 Les obligations fausses
- 4 Quelles sont les conséquences ?
- 5 La thérapie cognitivo-comportementale pour soigner la distorsion cognitive
Distorsion cognitive : de quoi s’agit-il ?
Introduit par le psychiatre américain Aaron T. Beck en 1967, le terme distorsion cognitive désigne « le fait de déformer le réel par une interprétation erronée, de voir le monde de manière biaisée, conduisant ainsi le sujet à avoir des pensées négatives qui elles-mêmes sont sources d’anxiété et de mal-être. Ces pensées sont d’autant plus difficiles à contrer qu’elles deviennent systématiques et envahissantes pour le sujet qui en souffre, au point qu’elles prennent le pas sur une vision lucide du monde et deviennent automatiques » (cf. A. Beck et D. Burns).
John Webster, dramaturge anglais a dit : « Il n’est rien qui soit pour un homme plus infinie torture que ses propres pensées » Effectivement, les distorsions cognitives ont ce pouvoir de s’immiscer profondément en nous au point d’altérer notre santé mentale si l’on ne prend pas garde. Tout le monde est confronté un jour où l’autre à une distorsion cognitive. Mais parfois, lorsque nos émotions sont sollicitées, ces pensées parasites pervertissent notre interprétation et faussent notre jugement. De fait, la distorsion cognitive est souvent à l’origine des troubles émotionnels tels que les troubles anxieux. En outre, elle crée également des troubles de la personnalité.
Déformation de la pensée : que se passe-t-il dans le cerveau ?
Le cerveau humain est une machine puissante capable de noter et d’ordonner des millions d’informations par jour pour nous permettre de réagir et d’agir vite et bien. Mais quelquefois, à cause de mauvaises habitudes de pensée et de mauvais réflexes, notre cerveau a tendance à aller trop vite et à tirer des conclusions hâtives.
Il arrive également que le cerveau reste bloqué sur des souvenirs d’enfance et les informations qu’il enregistre ne sont pas mises à jour. C’est comme si le programme de gestion des informations de notre cerveau buggait et qu’il ne pouvait traiter que des bribes d’informations et déformer d’autres. Et malheureusement, ce sont toujours les pensées et les émotions négatives que le cerveau retient.
Voilà pourquoi, les personnes qui ont une santé mentale fragile broient toujours du noir et ne voient que les côtés sombres. En fait, elles ont besoni de booster le cerveau. Parce que leur état psychologique favorise cette défaillance du programme de traitement des informations. Ainsi, leur schéma cognitif ne filtre que ce qui ne va pas. Résultat, elles ont une image de soi dévalorisante. Pour retrouver leur bon sens, elles ont souvent besoin de suivre une thérapie cognitivo-comportementale.
Les différentes formes de distorsion cognitive
La distorsion cognitive peut se manifester de différentes manières. Mais leur perversion reste la même : elles entretiennent vos émotions négatives.
La globalisation ou l’abstraction sélective
C’est le fait de tout généraliser et de tirer une conclusion générale tordue à partir d’un fait singulier interprété de manière biaisée. Les personnes qui ont un excès de confiance en elles ou qui sont narcissiques ont tendance à avoir ce type de distorsion cognitive. Pour elles, celui qui commet une faute en commettra toujours, et il est impossible que cette erreur soit un fait isolé.
L’anticipation négative ou le catastrophisme
Il s’agit de toujours penser au pire ou de croire qu’un projet va échouer, sans même l’avoir commencé. Et de prendre des décisions à partir de ces projections erronées. L’anticipation négative est fréquente chez les personnes dépressives et anxieuses.
La personnalisation narcissique du discours
Elle touche les personnes qui ont une personnalité dépendante, hystérique ou histrionique. Cette manifestation narcissique du discours se manifeste par un sentiment de culpabilité et de responsabilité pour tout ce qui arrive dans la vie. C’est comme si la personne se sent particulièrement visée par le malheur. Elle se crée alors un film dans sa tête où elle est la cible de tout le monde.
La minimisation du positif et la maximisation du négatif
C’est le fait de maximiser ses fautes et de minimiser ses réussites. Cette forme de distorsion cognitive est commune aux personnes qui ont une mauvaise estime de soi ou qui souffrent de dépression ou d’anxiété. Elles croient que ses réussites sont si banales que tout le monde peut y arriver. Au contraire, à la moindre erreur, aussi insignifiante soit-elle, elles sont persuadées qu’elles sont des incapables. Cette tendance est également associée à un rejet du positif. Le sujet ne retient que ce qui est négatif alors que tout le reste est positif.
L’inférence arbitraire
C’est le fait de tirer des conclusions hâtives sur la base de ses certitudes, sans preuve ni faits. Ou d’attribuer à autrui des pensées erronées. Cette forme de distorsion cognitive entretient d’autant plus les émotions négatives et les angoisses, car elle se fonde sur des prédictions pessimistes.
Le manichéisme ou pensée dichotomique
Pour la personne, il n’y a pas de juste milieu, ou tout est noir ou tout est blanc, ou c’est bon ou c’est mauvais. Très courante chez les personnes perfectionnistes, cette forme de pensée les pousse à se dévaloriser constamment. Pour elles, tout ce qui n’est pas succès est automatiquement un échec.
L’étiquetage
C’est le fait d’avoir un jugement empirique sur tout et de tout dénigrer gratuitement : une situation, une personne… Les personnes négatives et agressives sont plus enclines à entretenir cette forme de pensée parasitaire.
Les obligations fausses
Il s’agit de fixer des impératifs à soi-même et à son entourage.
Quelles sont les conséquences ?
Léonard de Vinci a dit « Rien ne nous trompe autant que notre jugement ». Mais, si les distorsions cognitives nous induisent en erreur sur notre perception de l’environnement, elles ne sont pas catastrophiques en elles-mêmes, hormis quand elles sont répétitives. En effet, c’est le signe de problèmes mentaux qui nécessitent une thérapie cognitivo-comportementale.
Quand c’est le cas, les personnes qui ont des distorsions cognitives attribuent leurs actes répréhensibles sur le compte de ces pensées perverses.
La thérapie cognitivo-comportementale pour soigner la distorsion cognitive
La restructuration des distorsions cognitives passent par une thérapie comportementale et cognitive ou TCC. Elle se concentre sur les problèmes actuels du sujet. Et s’appuie sur une relation thérapeutique de collaboration et une motivation fondée sur les résultats. Le but est d’aider la personne à
identifier les mécanismes à l’origine de ses problèmes. Et à adopter de nouveaux comportements. Ainsi, il pourra sortir progressivement de sa souffrance psychique.
La thérapie comportementale est une thérapie de courte durée qui s’adresse à toutes les catégories de personnes. C’est-à-dire les enfants, les adolescents, les adultes et les personnes âgées.
Généralement, cette thérapie cognitivo-comportementale se passe en groupe. Chacun apprend alors à analyser et à objectiver ses pensées. Puis à adopter des comportements alternatifs qui ne déforment plus la réalité.
Chaque fois qu’une personne remet en question ses distorsions cognitives, elle fait un grand pas vers le bonheur. Vous en pensez quoi ?
Comment aller plus loin ? Qui lire ? Ou écouter ?
Merci c’est passionnant.
A suivre…
Claudie Barbet
Bonjour,
Merci pour ton commentaire !
Je me permet de te référencer l’un de nos articles qui répond à ta problématique :
https://www.penser-et-agir.fr/therapie-comportementale/
En espérant que cet article t’intéresse et t’aide à avancer.
A très vite dans un prochain article,
Mathieu.
Bonjour, un regard froid des choses sur soi meme et la societé, une distorsion cognitive en soi avec un réel imaginaire, est ce que voir et penser de façon différente que l’ensemble de la societé, de n’être en accord avec aucun des discours quon peu entendre ici et là, cela nous améne t’il dans une distorsion cogntive en soi ? Quoi qu’il est, assez troublant d’être en décalage avec l’ensemble de la societé, quel trouble psychologique cela occassionne ? Cela pourrai peut être m’aider a mieux me comprendre, certes on fini toujours par trouver des personnes qui dans leur fonctionnement de pensée, qui pense différamment les choses, ne suis pas d’accord avec eux, quoi qu’il en soi, trés handicapant de se situer et de s’adapter.
Bonjour,
Merci pour ton commentaire et pour toutes ces précisions.
À très vite dans un prochain article,
Mathieu