Écouter est un art qui plaît à tous. Tout le monde vous le dira, mais qui prend vraiment la peine d’écouter et de comprendre les autres ? Très peu de personnes en réalité. Pourtant, l’écoute active est un secret pour être plus efficace et se faire apprécier. Ce secret est désormais à votre portée. Découvrez dès à présent ce qu’il faut faire pour écouter activement.
Sommaire
L’écoute active et la différence entre écouter et entendre
« Parler est un besoin. Écouter est un talent » Goethe
Si vous voulez devenir un as de l’écoute active, vous devez connaître la différence entre écouter en entendre. Entendre, c’est se servir de ces oreilles de façon passive. Tant que vous avez deux oreilles, vous pouvez entendre ce qui est dit. Entendre un message ne demande en effet aucune attention ni effort. C’est un processus passif qui ne requiert pas de volonté particulière. On parle donc d’écoute passive, car vous ne vous concentrez ni sur le sens ni sur le contenu du message. Pour écouter, vous devez ouvrir les oreilles de façon active, en vous concentrant à la fois sur les dits et les non-dits du message entendu. Écouter est donc une démarche active et volontaire qui exige de la concentration, de l’énergie et de la réflexion. En d’autres termes, vous devez faire entrer le message dans votre cerveau. D’ailleurs, l’écoute active amène parfois à une remise en question très intéressante.
Le Dr Louis Puybasset, spécialiste du cerveau à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière a proposé une définition de l’écoute qui permet de faire la différence entre ces 2 notions :
« Écouter, c’est se rendre disponible physiquement, intellectuellement et affectivement pour percevoir, par tous les sens, les informations dîtes et non dîtes par l’interlocuteur dans un esprit de bienveillance véhiculé par son attitude. »
Nous écoutons donc avec nos sens, et entendons uniquement avec nos oreilles. Et c’est bien le cas, n’est-ce pas ? Il vous arrive sans doute de converser avec quelqu’un et de lui demander : « Tu m’écoutes, dis ? ». Et lui répond un peu penaud : « Pardon, tu disais ? ». Il entendait donc, mais c’était une écoute passive. C’est aussi le cas quand vous regardez la télévision en mangeant ou vous suivez une conférence en manipulant votre téléphone…
Écoute active : qu’est-ce que c’est concrètement alors ?
De façon générale, on assimile la définition de cette expression à l’utilisation du silence ou à la simple reformulation. Ce qui est bien entendu réducteur. En effet, il s’agit d’une technique de communication qui permet de créer un contact positif entre l’émetteur et le récepteur. On peut aussi la définir comme un processus d’écoute qui vise à placer l’auditeur et l’orateur sur la même longueur d’onde privilégiant ainsi la qualité et l’objectivité des informations échangées. Quand vous écoutez activement, vous êtes totalement engagé et immergé dans ce que dit l’autre personne. Vous faites en sorte que votre interlocuteur se sente valorisé, car il est mieux écouté et mieux compris. En somme, une écoute active implique :
- comprendre : le récepteur accorde une attention particulière au langage verbal et non verbal de l’orateur afin de bien comprendre ce qu’il essaie de communiquer.
- Conserver : l’auditeur essaie de se souvenir des points clés du message de l’émetteur en utilisant sa mémoire ou en prenant des notes.
- Répondre : Vous répondez à l’interlocuteur pour confirmer que vous avez bien compris son message et pour approfondir votre discussion sur le sujet.
Pourquoi faut-il écouter activement ?
Vous trouvez que l’écoute active est plus contraignante par rapport à l’écoute passive ? Ça va de soi ! Mais n’oubliez pas qu’elle peut participer à l’amélioration de nombreux domaines de votre vie. En effet, l’écoute est l’une des compétences les plus importantes que vous puissiez avoir. Votre qualité d’écoute a un impact majeur sur votre efficacité au travail et sur la qualité de vos relations avec les autres. Ainsi, votre capacité à gérer une équipe, à obtenir une promotion, à tisser des liens, à éviter les conflits, à élever des enfants et à persuader les gens peut être nettement meilleure si vous écoutez activement.
Une compétence indispensable au travail
Les travailleurs les plus efficaces sont ceux qui écoutent le plus, car ils en apprennent beaucoup sur les autres et s’en servent pour améliorer leur productivité. Quand vous développez cette compétence, cela vous sera très bénéfique surtout si vous occupez un poste de supervision au travail. Grâce à cette aptitude, vous pouvez mieux comprendre vos collaborateurs, faire preuve de patience et gérer n’importe quelle situation.
L’un des mes phrases préférées est d’ailleurs la suivante : « vous avez deux oreilles et une bouche, utilisez-les proportionnellement ».
Un atout essentiel dans vos relations personnelles
De plus, en tant que parent, vous devez faire preuve d’écoute active. En effet, il est important d’écouter vos enfants avec beaucoup d’attentions. Nombre d’adolescents se plaignent de ce que leurs parents sont toujours occupés et ne les écoutent jamais. Mais ceux qui possèdent cette qualité ont de meilleurs rapports avec leurs enfants et les aident à trouver leur voie.
Par ailleurs, être un auditeur actif dans une relation signifie que vous accordez une place importante à la communication au sein du couple. Ceci est particulièrement efficace lorsque l’autre est en détresse. Votre capacité à écouter activement un partenaire qui traverse une période difficile est une compétence précieuse.
L’écoute active vous sera aussi bénéfique lorsque vous rencontrerez de nouvelles personnes. Poser des questions, demander des éclaircissements et regarder le langage corporel sont autant de moyens d’en apprendre davantage sur les personnes que vous croisez.
Elle est la base de toute conversation réussie parce que c’est la meilleure façon de montrer du respect aux autres. Bref, vous deviendrez un meilleur amoureux, une meilleure employée, un meilleur coach, un meilleur parent, une meilleure personne si vous cultivez l’art d’écouter attentivement.
Un plus pour la santé
Enfin, elle contribue même à une meilleure santé. En effet, une étude réalisée par la faculté de médecine de l’université Joseph Fourier à Grenoble indique que les patients supportent mieux leur maladie quand on les écoute avec attention et compassion.
Comment favoriser une bonne écoute : le secret en 3 points
Pour une écoute active de qualité, vous devez agir sur 3 éléments : sur votre propre personne, sur l’aspect verbal et sur les aspects non verbaux de la communication. Revoyons ces points un par un.
Bonnes écoute et concentration
« Au lieu d’être attentifs à connaître les autres, nous ne pensons qu’à nous faire connaître nous-mêmes. Il vaudrait mieux écouter pour acquérir de nouvelles lumières que de parler trop pour montrer celles que l’on a acquises. » Madeleine de Souvré
Nous sommes parfois trop occupés. C’est pourquoi il est parfois si difficile d’écouter avec attention. Une écoute active implique une bonne concentration. Or, comment reste-t-on concentré quand le sujet ne nous intéresse pas ?
Vous devez donc trouver de l’intérêt à ce qui est dit. Si le sujet en lui-même n’est pas passionnant, la personne qui parle l’est forcément. Alors, pourquoi ne feriez-vous pas l’effort de l’écouter avec attention si le sujet lui tient à cœur ?
En tant que parent ou collègue, vous avez intérêt à vous concentrer et trouver de l’intérêt à ce que disent les autres. Si vous n’écoutez vos enfants que d’une oreille, ils ne vous parleront plus et vous ne pourrez pas les aider quand ils auront des ennuis. Si vous ne faites pas la différence entre écouter et entendre, vos collègues et vos employeurs ne vous feront pas confiance. Par conséquent, forcez-vous à rester concentré et ne laissez pas votre esprit vagabonder. L’écoute active vous permettra de développer votre empathie envers les personnes qui vous entourent.
Montrez votre intérêt
Si vous essayez de vous concentrer sur ce qui est dit, vous le ferez savoir à votre interlocuteur. Les signes qui montrent que vous êtes attentifs sont notamment :
- Utilisez les questions : si vous en posez régulièrement et à petites doses, vous montrerez à votre interlocuteur que vous cheminez avec lui. Des questions comme « Et ensuite ? » ; « Ah bon ? » ; « Tu le penses vraiment ? » ; « Non, tu n’es pas sérieuse ? » témoignent d’un intérêt sincère.
- Rebondissez avec les onomatopées : c’est un couteau à double tranchant, car on s’en sert aussi quand on ne fait pas la différence entre entendre et écouter. Mais associées à des questions d’intérêt, elles sont très utiles. Les onomatopées telles que « Ah » ; « Hmmm » ; « Oh non ! » ; « Ah oui ! » ; « ça alors ! » ou « Incroyable ! » montrent que vous faites de l’écoute active.
- Reprenez avec les résumés : il est utile de résumer de temps à autre l’idée que vous venez d’entendre. Ensuite, votre interlocuteur peut aborder une autre idée avec la conviction que vous l’écoutez vraiment.
Une personne qui sait écouter et montrer son intérêt sincère pour une discussion renforce son charisme et paraît immédiatement plus intéressante.
Maîtrisez les codes de la communication non-verbale
L’écoute active passe aussi par la communication non-verbale. En fait, 80 % de la communication est non-verbal et induit des gestes et des attitudes qu’il faut décrypter. Ces derniers sont en effet le reflet de nos pensées. C’est pourquoi il faut témoigner de l’intérêt à son interlocuteur avec le visuel (gestes et attitudes). Il est donc très important d’adopter une position ouverte et disponible. Si vous écoutez attentivement, votre interlocuteur devrait pouvoir observer les éléments non verbaux suivants :
- Les signes d’approbation ou de dénégation : quand vous approuvez ou refusez l’idée développée, faites oui ou non de la tête.
- La posture : lorsque vous faites preuve d’écoute active, vous ne devez pas être occupé à autre chose. Vous devez éviter de regarder votre téléphone, votre montre ou d’autres personnes. De plus, le corps est tourné vers l’interlocuteur, le contact visuel est direct et franc, le sourire régulier. Ces attitudes montrent que vous écoutez vraiment votre interlocuteur.
- Les expressions du visage : si vous avez l’air renfrogné, préoccupé, exaspéré ou révolté, votre visage le reflétera. Vous devez donc veiller à ce que les expressions du visage, les sourcils, et votre allure générale s’accordent avec le ton de la conversation. Lorsque vous écoutez une personne qui se confie, votre visage doit refléter la compassion. Si le contenu de la conversation est positif et joyeux, votre visage ne devrait pas renvoyer de la tristesse.
La communication non-verbale est naturelle. Vous ne pouvez rien forcer. Mais si vous vous intéressez vraiment aux autres, vous userez de la posture qui convient à tout moment. Peu à peu vous deviendrez un maître dans l’art de la communication.
Écoute active : quelques conseils pour devenir un bon auditeur
En plus des 3 points suscités, vous devez également travailler sur certains aspects si vous voulez améliorer rapidement votre capacité d’écoute active. Ce sont des conseils à appliquer systématiquement lors de vos prochains échanges interpersonnels.
Rester neutre et bienveillant
Écouter avec toute votre attention signifie rester neutre et bienveillant. Ce qui veut dire qu’il ne faut pas écouter son interlocuteur avec un esprit fermé ou un jugement tout fait. C’est souvent l’attitude adoptée par les personnes qui veulent avoir toujours raison. Il est mieux d’entendre parler l’autre sans se faire d’opinion jusqu’à ce qu’il finisse de s’exprimer. En d’autres termes, ne pas laisser libre cours aux idées préconçues et bannir toute tentative d’interprétation.
Quand on pratique l’écoute active, on apprend donc à garder l’esprit ouvert même quand on n’est pas d’accord avec ce que dit l’autre. En effet, votre attention et votre compréhension du message sont compromises dès que vous vous adonnez à ces sentiments négatifs. N’oubliez pas que les bons auditeurs sont ouverts aux nouvelles idées, même à celles qui contredisent leurs croyances.
Laisser autrui s’exprimer sans l’interrompre
Interrompre une personne qui parle est souvent considéré comme un manque de politesse. Il faut donc éviter cela. Il vaut mieux garder vos interrogations et vos contre-arguments pour la fin. Peut-être que ceux-ci seront abordés par l’orateur dans la suite du message. En écoute active, laisser l’interlocuteur s’exprimer sans interruption c’est éviter également de terminer les phrases à sa place. Même si vous pensez deviner ce qu’il va dire, ce n’est pas bien, car vous pouvez vous tromper. Ne préparez pas votre réponse pendant que l’autre personne parle ; la dernière chose qu’il dira peut changer le sens de ce qui a déjà été dit. Pendant que vous écoutez, fermez votre dialogue interne. Il est impossible d’écouter attentivement quelqu’un d’autre et votre propre voix interne en même temps.
Écoute active et empathie
Mettez-vous à la place de l’autre personne. Essayez de ressentir ce qu’il ressent pendant qu’il vous parle. Imaginez-vous dans sa situation. Que ressentirez-vous ? Comment réagiriez-vous ? C’est la pratique de l’empathie. Autrement dit, il faut mettre de côté ses préjugés et ses a priori et se mettre dans la peau de l’autre le temps de l’écouter.
Ne confondez pas cela avec de la sympathie, qui consiste simplement à partager la douleur des autres. Lorsque vous êtes sympathique, vous vous sentez concerné par le bien-être de l’autre. L’empathie va au-delà de la compassion. Quand on fait preuve d’empathie, on se sent non seulement désolé pour la personne, mais on essaie également de voir la situation de son point de vue. L’empathie est indissociable de l’écoute active, car elle facilite la communication. Elle aide par exemple lorsqu’on vous parle d’expériences stressantes et difficiles à expliquer. Vous devez en quelque sorte être là pour comprendre. Cette approche permet de comprendre les propos de son interlocuteur, de mieux en saisir les tenants et les aboutissants tels qu’il les ressent lui-même de façon objective.
Que retenir ?
L’écoute active est une compétence relationnelle clé. Elle favorise une bonne communication interpersonnelle. C’est une approche qui prône le respect, la positivité, la patience et bien d’autres. Grâce à cette technique, vous valorisez votre interlocuteur et vous l’écoutez même si vous n’êtes pas d’accord avec ce qui se dit. Écouter activement c’est recevoir un message et le comprendre tout en participant activement à la compréhension dudit message. C’est aussi monter de l’intérêt et de la curiosité, demander des clarifications et s’empêcher de juger et d’interpréter. Pour finir, c’est donner son opinion en respectant celle de l’autre.
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En effet, si l’on ne sait pas quoi dire il suffit de laisser parler son interlocuteur car tout le monde aime parler de soi. Intéressez-vous vraiment à ce qu’il dit en montrant des signes d’intérêt (cf l’article) et au final, il vous appréciera pour votre écoute et votre compréhension.
Et aussi, vous aurez appris de nouvelles choses en apprenant à ne pas trop parler. Parler de soi c’est bien, mais noyer l’autre avec son propre ego n’a aucun intérêt 🙂
Bonjour,
Merci pour ton commentaire
A très vite sur Penser et Agir
Mathieu
Paradoxalement, pour « entendre », il faut savoir « écouter ». Je t’écoute, donc je peux t’entendre, et par conséquent te comprendre.
Bizarrement, le mot « écoute » est sur toutes les bouches, et pourtant si peu authentiquement pratiqué. Un vrai travail de prise de conscience, utile car l’écoute authentique apporte un vrai soutien à nos amis les humains.
Bonjour,
Merci pour ton commentaire
A très vite sur Penser et Agir
Mathieu