Le focusing est un domaine de la psychothérapie créé par le psychologue américain Eugene Gendlin. Il est rattaché à la psychologie humaniste qui confère beaucoup d’attention à nos propres ressentis pour avancer sur soi et sur nos problématiques Cette approche psychocorporelle permet à la personne de mettre en place des réponses adaptées face aux défis qu’elle peut rencontrer en se concentrant sur son corps, sur son intuition.
Sommaire
Le focusing, qu’est ce que c’est ?
Dans cette approche, on va se focaliser sur le « sens corporel », c’est-à-dire la sensation corporelle liée à un sentiment. Par exemple, lorsqu’on ressent de l’angoisse, on aura souvent l’impression d‘avoir une boule dans l’estomac. C’est bien une réponse du corps liée à une émotion. Bien souvent, l’interprétation s’arrête là pour nous. Or, l’idée d’un accompagnement en focusing serait d’identifier ce sens corporel clairement et d’y mettre des mots : Qu’est ce que je ressens? Comment est cette boule ? Est ce qu’elle m’empêche d’être bien en ce moment? Qu’est ce qu’elle m’évoque de plus profond ? A quoi est-elle liée dans ma vie ? Peu à peu, on trouve une signification à cette manifestation corporelle qui était jusque là inconsciente.
Chaque personne mettra ses propres mots sur ce qu’elle ressent. Ainsi, la réponse permettra de mieux écouter son corps, mieux le ressentir mais aussi d’avoir un déclic sur une situation de notre vie.
Un domaine lié à l’Approche centrée sur la personne
Le focusing est né d’une collaboration d’Eugene Gendlin avec Carl Rogers, une personnalité importante de la psychologie humaniste. Elle est donc fortement inspirée de l’Approche centrée sur la personne, que ce dernier a créé.
Selon Carl Rogers, chaque personne possède un potentiel intérieur d’évolution inné qu’il est capable de développer par lui-même si on lui offre un contexte favorable pour se faire. Le thérapeute devient alors un facilitateur pour faire naître cet épanouissement. Il ne se focalise pas sur une maladie ou un problème particulier mais sur un être dans sa globalité. Lors des séances, il s’agit de relancer cette force intérieure, pour que le client soit capable de s’aider spontanément.
Le rôle du psychologue sera alors d’instaurer un contexte rassurant, qui facilite l’expression de soi, sans jugement et en offrant beaucoup d’autonomie à la personne qu’il accompagne. Le client cherche surtout à se reconnecter à lui. Ainsi, il apprend avec l’aide du thérapeute, à se fier à ce qu’il ressent, car il a en lui toutes les réponses. Carl Rogers n’utilise donc plus le terme de patient, qui aurait besoin d’un professionnel pour aller mieux. C’est avant tout un client, qui mène sa thérapie à son rythme et que le thérapeute va conduire vers l’indépendance. Il ne donne pas de conseils, ne prend pas sa place dans la discussion et n’interprète pas ce qui est dit.
Des qualités indispensables au thérapeute
Carl Rogers donne trois éléments fondamentaux à la base de l’Approche centrée sur la personne :
- La congruence : plus le thérapeute sera lui-même, sans masque ni rôle, plus il sera simple pour le client d’aborder ses difficultés en toute confiance et sans se mentir à lui-même. Authentique et transparent, le thérapeute peut exprimer ce qu’il ressent face aux dires de son client. Il apporte au centre de la discussion ses propres émotions sur le moment présent pour aider à les libérer chez l’autre par un effet miroir.
- L’acceptation : le thérapeute se garde de juger ou de remettre en question son client. Il fait le choix d’accepter complètement et sans réserve ce qu’il est. Une attitude que peu de personnes vivent réellement dans leur vie, ce qui est souvent la source de blessures. Ainsi, le thérapeute adopte une posture qui pourrait se résumer par cette phrase : « Je t’accepte pleinement pour ce que tu es ». C’est ce qu’on appelle aussi le regard positif inconditionnel.
- La compréhension empathique : Le thérapeute tente de se mettre véritablement à la place de son client en cherchant à ressentir avec justesse ses sentiments. Il essaye de se mettre dans son monde, avec son histoire, pour être au plus près de ce qu’il peut vivre. L’écoute est donc pleine et totale, ce qui est extrêmement rare dans nos relations avec les autres au quotidien. C’est selon Carl Rogers, un pivot incroyable pour mener quelqu’un à évoluer.
C’est ainsi que le focusing est un excellent moyen de mettre en pratique cette approche centrée sur la personne. Pour cela, il aide le client à se retourner vers lui et lorsque les mots manquent, vers ses propres sens.
Le focusing, une approche psychocorporelle
En fait, cette démarche consiste à apporter son focus vers soi, ce qui n’est pas vraiment notre priorité au quotidien.
Porutant, nous avons tout au long de la journée des ressentis : on se sent léger, lourd, serré, tendu…. Des impressions que nous laissons de côté alors qu’elles apportent beaucoup de significations sur ce que l’on vit. Dans le focusing, nous allons donc prêter attention à ces messages du corps afin de faire des liens avec ce que l’on vit. En effet, plus on y prête attention et plus on va les conduire à se préciser.
Cette démarche permet également de révéler des informations sur nous-mêmes jusque-là gardées dans notre inconscient. Notre corps peut délivrer un message clair face à une personne que notre conscience n’a pas encore interprété. Ces sensations vont donc nous fournir des informations précieuses pour s’analyser en profondeur.
Dans cette approche psychocorporelle on part du principe que notre corps a toujours raison. On le considère comme une source de sagesse intérieure, contenant des informations que nous occultons. Le but est d’apprendre à se fier à ses ressentis, comme une sorte de boussole intérieure, capable de nous guider vers une voie ou une autre, afin d’avoir des relations plus harmonieuses envers les autres et envers soi.
Le focusing en auto-thérapie
De plus, cette démarche peut permettre à tout être humain en quête de développement personnel de nouer une relation nouvelle avec son corps. Elle permet également de développer son intuition. En effet, ce sixième sens passe souvent par le corps pour délivrer son message. Se centrer sur une écoute du corps, c’est donc finalement prêter attention à notre guide intérieur et s’interroger au quotidien. Est ce que mon corps se raidit face à cette personne ? Est ce que mon estomac se contracte lorsque je visite ce nouvel appartement ? Autant de moyens de se relier à soi et de comprendre le langage de notre corps et ses signaux. Chacun a son propre langage, et c’est donc une technique où l’auto-thérapie est propice pour avancer. En effet, aucun thérapeute ne peut vous dire avec certitude la signification de vos signaux corporels. Il ne tient qu’à vous d’aller les explorer.
Et vous, pouvez-vous lire dans vos ressentis corporels comme dans un livre ouvert? Y prêtez vous attention ? Connaissiez vous le focusing ?
J’avais déjà entendu parler de ça sous le nom de self-focus, dans le cadre de techniques de méditation et de visualisation. Une méthode « psycho-thérapeutique » qui en effet peut faire des miracles. Cela permet en effet d’observer de manière objective nos propres croyances, nos mécanismes, nos systèmes de pensée. C’est un travail d’introspection que tout le monde devrait apprendre à faire.
Bonjour,
Merci pour ton commentaire
Ravi que cet article te plaise
A très vite sur Penser et Agir
Mathieu
Article que jai adoré….
Je ne connaissais pas du tout mais je le pratique sans le savoir.
Depuis que j ai 15 ans toute seule dans mon coin.
Se connaître, faire une introspection de soi régulière pour atteindre une sorte de plénitude c’est la bas d’un être qui se respecte et sait s écouter.
Merci très bel article je suis moi même rédactrice web/seo et je me suis régalé.
Belle soirée à vous.
Bonjour,
Merci pour ton commentaire !
Je suis ravi que cet article te plaise.
A très vite dans un prochain article,
Mathieu.