Le jeûne thérapeutique séduit de plus en plus de monde ces dernières années. La plus célèbre de toutes les techniques est certainement le jeûne intermittent. Ces avantages seraient d’ailleurs nombreux. En plus de permettre une détoxification des cellules, cette pratique favoriserait également votre résistance face au stress. Pour ces partisans, jeûner aiderait même l’organisme à se purifier et à combattre les maladies. Cependant, les preuves scientifiques qui se rapportent à ce sujet ne sont pas encore suffisantes pour le moment. D’autant plus que le jeûne présente quelques inconvénients notables, surtout lorsqu’il est pratiqué hors d’un milieu médicalisé (jeûne thérapeutique à proprement parler). Maux de tête, étourdissement, baisse d’énergie, carences nutritionnelles…, il vaut certainement mieux faire attention. Néanmoins, le jeûne n’est pas tout à fait à proscrire.
Alors, comment le mettre en application ? Dans quel cas y avoir recours ? Qui peut l’effectuer ? Éléments de réponse.
Sommaire
- 1 Quel est le principe de base du jeûne dit « thérapeutique » ?
- 2 Quelles sont les spécificités du jeûne intermittent ?
- 3 Comment mettre en pratique le jeûne thérapeutique par intermittence ?
- 4 Quels sont les avantages du jeûne thérapeutique ?
- 5 Quand est-ce que le jeûne thérapeutique est indiqué ?
- 6 Comment jeûner sans mettre sa santé en danger ?
- 7 Jeûne thérapeutique : que retenir ?
Quel est le principe de base du jeûne dit « thérapeutique » ?
Commençons cet article par un petit rappel de ce qu’est un jeûne. Il s’agit tout simplement d’une pratique qui consiste à se priver temporairement de nourriture. Les objectifs diffèrent toutefois. Bien que le jeûne thérapeutique semble être plus populaire ces dernières années, cette méthode de « purification » est effectivement présente depuis longtemps. Autrefois, elle avait néanmoins principalement une importance religieuse et philosophique. Il se pratiquerait alors depuis l’Antiquité, surtout à Rome, en Inde ou en Crète. De nombreux prêtres et moines prônaient d’ailleurs ses vertus thérapeutiques.
Bien évidemment, les pratiques actuelles n’ont plus aucune relation avec cet aspect spirituel. Aujourd’hui, la plupart de ceux qui jeûnent le font pour « nettoyer » leur organisme ou pour « libérer » leur esprit. C’est peut-être pour cette raison d’ailleurs qu’on parle de jeûne thérapeutique. À tort ou à raison, certains se privent également de nourriture dans le but de perdre de poids.
Selon le cas, on distingue le jeûne partiel, le jeûne intégral, le jeûne continu, le jeûne intermittent, etc.
L’introduction du jeûne en médecine
Ainsi, le jeûne prend son origine dans la religion. Cependant, il est difficile de nier que sa valeur thérapeutique a été reconnue depuis sa première utilisation. Hippocrate, le père de la médecine lui-même, prônait l’efficacité du jeûne pour soigner les petits maux du quotidien. Mais à notre époque, c’est surtout les travaux du médecin Otto Buchinger sur le jeûne thérapeutique qui prévalent. Selon lui, le jeûne doit effectivement être suivi médicalement pour obtenir les résultats escomptés. Il s’agit alors d’apporter 250 à 500 calories (kcal) par jour à l’organisme. Suivant son principe, l’alimentation sera donc basée sur la consommation quotidienne de bouillon de légumes, de jus de fruits ou de légumes, de miel et de liquide (eau ou tisane) durant la diète.
Quoi qu’il en soit, le jeûne a de nombreux effets positifs sur l’organisme d’après la médecine alternative. Par contre, les études scientifiques sur ses vertus réelles sont très peu. Les quelques preuves qui existent sur le jeûne thérapeutique reposent en réalité sur des observations et des recherches non randomisées. Toutefois, beaucoup de chercheurs continuent à s’intéresser à cette pratique, et plus particulièrement au jeûne intermittent qui a gagné en popularité ces dernières années.
D’ailleurs, un groupe de chercheurs de l’Université de Californie du Sud a su démontrer que le jeûne peut déclencher la régénération des cellules souches, indispensables dans le combat contre le cancer. Les résultats de leurs études ont été publiés dans le numéro de juin 2014 de la revue scientifique Cell Stem Cell. De façon générale, le jeûne thérapeutique serait un excellent moyen pour purifier et détoxiquer le corps. Il aide également l’organisme à se régénérer et à gagner en vitalité. C’est pour cette raison qu’on préconise à certains patients de s’abstenir de manger momentanément, partiellement ou complètement. Mais toujours sous contrôle médical.
Quelles sont les spécificités du jeûne intermittent ?
Jeûner par intermittence consiste à alterner les moments de privation de nourriture et les périodes de consommation au cours d’une journée de 24 h. Contrairement à un jeûne strict qui revient à se priver totalement, celui-ci est plus souple. En effet, dans le cadre d’un jeûne thérapeutique, de nombreux spécialistes déconseillent fortement d’arrêter tout simplement de manger sans avis médical. Pour cause, ne pas manger pendant quelques jours, voire des semaines, peut s’avérer dangereux pour la santé. Outre les migraines, les carences et les troubles de sommeil, cela peut affecter votre humeur et occasionner des problèmes plus sérieux comme les brûlures d’estomac.
Il est donc important de savoir comment jeûner pour préserver sa santé. Et justement, le jeûne intermittent constitue une solution plus sûre pour se « priver » sans se mettre en danger s’il est pratiqué comme il se doit. Après tout, c’est l’objectif du jeûne thérapeutique. Avec ce type de diète, nul besoin de modifier son régime alimentaire, il est plutôt question d’apporter quelques changements au niveau des horaires. Il n’est donc pas question de choix d’aliments. Néanmoins, cela ne signifie pas que vous devez prendre un repas beaucoup plus copieux que d’habitude lors de la période de prise alimentaire. Il convient également de privilégier une nutrition saine pour obtenir les meilleurs résultats. C’est-à-dire, une alimentation riche en :
- Fruits et légumes ;
- Céréales complètes ;
- Acides gras essentiels ;
- Protéines maigres.
Comment mettre en pratique le jeûne thérapeutique par intermittence ?
Comme je l’ai déjà mentionné un peu plus haut, jeûner par intermittence revient à manger à des périodes données et à jeûner pendant une autre période. Ce, tout en s’assurant de boire suffisamment d’eau. Vous pouvez donc choisir de vous priver pendant 16 heures et manger au cours des 8 heures restantes, c’est la méthode 16/8. Toujours est-il qu’il existe plusieurs autres formules de jeûne intermittent.
- 24 heures de jeûne. Cette technique consiste à jeûner pendant une période de 24 heures consécutives une ou deux fois par semaine. Il s’agit d’une excellente alternative de jeûne thérapeutique. Exemple : vous dinez le dimanche à 20 h, votre prochaine prise de nourriture doit avoir lieu le lundi à 20 h. Pour les néophytes, se priver pendant 24 h peut être difficile. Ils peuvent donc choisir de rester à jeun sur une période de 14 à 16 heures, puis augmenter progressivement avec l’habitude.
- Le régime 5 : 2. Cette formule consiste à manger normalement pendant 5 jours et à jeûner pendant 2 jours. En principe, il ne s’agit pas vraiment d’un jeûne intermittent, car les deux de jours de privation ne doivent pas se suivre. Avec cette forme de jeûne thérapeutique, vous pouvez par exemple décider de jeûner le mardi et le samedi.
- La méthode un jour sur deux. Il s’agit d’alterner un jour de jeûne avec un jour où vous pouvez manger. Cette solution est probablement la moins connue aujourd’hui, mais elle intéresse toutefois beaucoup les chercheurs. Une autre particularité consiste à limiter son apport calorique à 500 kcal le jour de jeûne et à manger normalement le jour suivant.
Cet article ne mentionne pas toutes les modalités de ce type de diète. Néanmoins, sachez qu’il existe une multitude de variantes que vous pouvez essayer.
Quels sont les avantages du jeûne thérapeutique ?
On a déjà parlé de la régénération des cellules souches un peu plus haut dans cet article. Eh bien, il s’agit certainement du premier bienfait, supporté par des preuves scientifiques, qu’on retrouve le plus souvent quand on fait des recherches sur le sujet. Mais saviez-vous que le jeûne aide également à l’amélioration du système immunitaire ? Selon les mêmes études de l’Université de Caroline du Sud, il suffirait effectivement d’« affamer » le corps pendant 72 heures pour que l’organisme produise de nouveaux globules blancs. Certains scientifiques expliquent le phénomène comme étant un processus de nettoyage naturel.
Pendant le jeûne thérapeutique, les cellules se mangeraient effectivement entre elles. Elles se mettraient alors à recycler les protéines dégradées pour produire d’autres composants cellulaires neufs. Elles en font de même pour les particules indésirables (bactéries, toxines, virus…). C’est ainsi que le jeûne constitue un appui précieux pour combattre les différentes infections. D’autres chercheurs se penchent également sur l’identification d’autres bienfaits du jeûne. L’institut national du vieillissement de Baltimore a notamment étudié ses effets sur l’atténuation des symptômes de la maladie d’Alzheimer et de Parkison, mais aussi sur le cancer par le même principe du « suicide cellulaire ».
Quand est-ce que le jeûne thérapeutique est indiqué ?
En principe, tout le monde peut jeûner. Plusieurs religions prônent d’ailleurs cette pratique (Carême, Ramadan, Yom Kippour…). On peut également retrouver le jeûne médical qui reste indiqué avant une intervention chirurgicale impliquant une anesthésie. Le jeûne détoxifiant se pratique, quant à lui, après les périodes de fêtes où la nourriture était abondante. La privation peut également être utile dans le cas de :
- L’hypertension ;
- Le diabète de type II ;
- Le surpoids ;
- Les maladies liées au métabolisme digestif.
En effet, ces conditions nécessitent déjà de faire attention à son régime alimentaire. Mais le jeûne thérapeutique peut s’avérer d’autant plus avantageux, dans la mesure où il contribue à la normalisation du taux d’insuline et à la diminution de la masse graisseuse. Bien évidemment, il ne faut pas se lancer dans cette démarche sans avis médical. Un professionnel de la santé qualifiée est effectivement plus à même de déterminer la durée du jeûne ainsi que le contenu de votre assiette.
Par ailleurs, le jeûne peut également convenir dans le cadre d’un objectif de perte de poids. Dans ce cas, le jeûne intermittent constitue une bonne solution. Dans tous les cas, le jeûne thérapeutique représente une démarche de santé. Alors, il vaut toujours mieux consulter avant de démarrer un programme quelconque.
Comment jeûner sans mettre sa santé en danger ?
Contrairement au jeûne hydrique et strict pratiqué sur une longue période, le jeûne dit « t thérapeutique » est plus court et moins contraignant. Toutes les méthodes dans ce cas permettent d’ailleurs de profiter des bienfaits de la diète, tout en respectant les besoins de l’organisme. Et c’est justement ce qui en fait son principal intérêt. En effet, vous n’avez pas besoin de changer la composition de votre plat dans le cadre du jeûne thérapeutique. Il est plutôt question de déterminer des périodes durant lesquels vous allez manger ou non.
Autrement dit, vous pouvez en principe continuer à manger comme d’habitude en veillant toutefois à avoir une alimentation saine et équilibrée. Le jeûne intermittent, en particulier, présente de nombreux points positifs pour la santé. En plus d’aider l’organisme à se libérer de ses toxines, il améliore la sensibilité à l’insuline. C’est pour cela que les personnes ayant un diabète insulino-résistant y ont recours. Entre autres, cette variante de la diète favorise également l’augmentation du taux d’hormones de croissance dans l’organisme.
Le jeûne thérapeutique n’est donc pas dangereux, à condition de suivre scrupuleusement les indications du médecin. Sans quoi, quelques désagréments peuvent se présenter. Notamment :
- Les maux de tête plus ou moins importants ;
- Les étourdissements et malaises ;
- Les anémies par carence en fer ;
- Les inflammations et fibroses au niveau du foie ;
- L’affaiblissement du capital osseux ;
- Les troubles du rythme cardiaque.
Au vu des risques, le jeûne est dont à éviter pour les personnes âgées, les enfants et adolescents, les femmes enceintes ainsi que les sportifs. Après tout, il vaut mieux prévenir que guérir.
Jeûne thérapeutique : que retenir ?
Le jeûne proposé dans une optique thérapeutique est efficace. Mais il doit être bien organisé et encadré. C’est une démarche qui favorise la détoxification du corps et qui permet de prévenir certaines maladies. Il faut le reconnaître, le corps se met systématiquement en « mode nettoyage » quand nous le privons de nourriture. Aussi, le jeûne agit positivement sur le poids et l’équilibre alimentaire, les inflammations, les fonctions cognitives…
Si vous avez envie de tenter l’expérience, je vous recommande d’opter pour un jeûne intermittent. Par ailleurs, avant de suivre un jeûne thérapeutique, il est vraiment important de contacter un professionnel. Il pourra vous indiquer comment jeûner efficacement, et sans mettre votre santé en danger.
Dans tous les cas, merci d’avoir lu cet article. J’espère qu’il vous a plu ou aidé ! Si c’est le cas, n’hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux. Et si vous souhaitez nous faire part de votre expérience sur le sujet, la partie commentaire est faite pour ça.
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