Le management autoritaire (aussi appelé management directif) est avant tout un style de management classique. Une simple petite recherche dans le dictionnaire vous donnera comme définition « Gestion de l’entreprise basée sur l’autorité, dans laquelle le dialogue est absent ». Vue de cet angle, cette approche managériale semble peu attirante, peu avantageuse. Pourtant, de nombreux dirigeants y ont encore recours jusqu’à aujourd’hui (peut-être sans même s’en rendre compte). Pour cause, il s’agit généralement d’un mode de gestion d’équipe très facile à appliquer. Vous donnez tout simplement des directives claires et votre équipe les suit.
Le management autoritaire vous permet ainsi d’atteindre plus facilement et plus rapidement les objectifs de votre organisation. Démocratisé au cours du XIXe et du XXe siècle, il est aussi idéal pour fluidifier les activités de votre société. De ce fait, on observe généralement une amélioration au niveau de la productivité et des rendements. Ces principes restent d’ailleurs encore valables dans le marché actuel. Cependant, cette solution comporte également quelques inconvénients. Comme l’aspect humain est relayé au second plan, la satisfaction au travail s’avère souvent affaiblie. Pourtant, il s’agit d’une condition qui tient particulièrement à cœur des millennials.
Sommaire
Le concept du management autoritaire
Dans le style de management directif, le pouvoir de décision est centré sur l’équipe dirigeante. Souvent, ce rôle revient au manager. Il détient donc un certain contrôle sur ses collaborateurs. Dans ce cas, les autres membres ont rarement (voire jamais) l’occasion d’exprimer leurs avis et leurs opinions. Ils se contentent de suivre les directives déjà mises en place par la direction. Celle-ci encadre d’ailleurs de très près les actions des salariés et peut instaurer des limites et des règles pour assurer l’amélioration continue des activités. Dans ce cas de figure, la communication ascendante prime donc.
En règle générale, le management autoritaire se base sur trois principes.
Les trois principes de base
- Les valeurs hiérarchiques. C’est-à-dire que l’équipe dirigeante est divisée en trois niveaux de gestion distincts. Au premier rang se trouvent bien évidemment les membres de la direction (PDG, conseil d’administration, bailleurs, etc.) qui déterminent les objectifs à atteindre. Ensuite, on peut retrouver les managers qui eux ont un rôle un peu plus actif. Ils coordonnent le travail des employés et font en sorte de mettre en place une ligne directrice claire pour favoriser la productivité. Enfin, on peut retrouver les superviseurs qui s’occupent de la gestion des activités quotidiennes.
- L’optimisation des compétences. Avec le management autoritaire, le but reste de faciliter autant que possible l’exécution des tâches. C’est donc une forme d’organisation de travail qui consiste à décomposer l’objectif de l’entreprise en de petites missions simples à effectuer. Généralement, chaque membre se spécialise dans un domaine et se concentre sur celui-ci uniquement. Cela assure que les compétences de chacun soient appliquées dans la branche où elles seront plus susceptibles d’être exploitables.
- Le système de récompenses et de sanctions. Selon cette théorie de management classique, les employés se montrent plus motivés lorsqu’ils savent qu’il y a un bénéfice ou une pénalisation à la clé. C’est pourquoi le management autoritaire base son argumentation sur une incitation. Dans la majorité des cas, il s’agit d’encouragement d’ordre financier, comme une prime de productivité par exemple. Les salariés les plus performants sont ainsi récompensés de leurs efforts. Tandis que les moins agiles se voient recadrés. Le bâton ou la carotte. Quoi qu’il en soit, les adeptes de cette approche managériale rappellent souvent que c’est une manière bien efficace, mais surtout très facile pour améliorer considérablement la productivité et l’efficacité des salariés. Il n’est donc pas étonnant de constater que de nombreux managers décident encore d’y avoir recours jusqu’à aujourd’hui.
Quels sont les avantages du management autoritaire ?
La plupart du temps, on préfère souvent le style délégatif au management directif. Contrairement à ce que l’on peut penser, le management classique présente cependant des avantages non négligeables. Il s’avère notamment très bénéfique dans le cadre d’un travail où la réactivité est d’une importance capitale. Comme il est primordial de prendre des décisions rapidement, il est préférable que le processus soit pris en charge par une seule personne. Et qui de mieux que le manager pour ce faire ! Il est effectivement plus à même de disposer des connaissances nécessaires pour faire preuve d’efficacité dans ses choix.
De manière générale, le management autoritaire est donc appliqué dans le secteur manufacturier, militaire ou encore dans le domaine de la construction. Cependant, les avantages de ce mode de gestion sont bien plus nombreux que cela.
Quelques-uns des avantages les plus courants
- Une hiérarchie claire. Cela minimise les risques des erreurs de communication, de perte d’informations ou de conjectures. Chaque employé sait ce qu’il doit faire et à qui il doit se référer s’il y a un quelconque problème.
- Une responsabilisation accrue. En effet, la direction donne des ordres précis qu’il faut suivre. Les tâches à accomplir sont déjà définies. Ce qui signifie qu’avec le management autoritaire, les salariés sont « obligés » de trouver un moyen pour mener à bien leur mission. Ceci s’avère particulièrement important pour un individu qui a habituellement du mal à organiser son temps. Ce coup de pouce supplémentaire l’incitera certainement à avancer dans la bonne direction. Ce qui équivaudra ensuite à moins de stress au travail.
- Une décharge de responsabilité. Vous avez la possibilité de nommer une personne de votre équipe pour prendre le rôle de superviseur à votre place. Vous pouvez par exemple l’appliquer à chaque département si besoin. C’est un autre avantage du management autoritaire. Il s’agit en quelque sorte d’un style délégatif qui vous permettra de vous décharger de certaines tâches.
- Une meilleure gestion de situations de crise. Vous êtes le seul aux commandes. Ce qui fait que le processus de prise de décision vous revient complètement. À vous de trouver des solutions à court et/ou à long terme pour une amélioration continue. Vous n’avez pas besoin de consulter les avis de nombreuses personnes à la fois. Ce qui peut contourner le manque d’expérience de certains de vos collaborateurs. Ce faisant, vous pouvez faire preuve de plus d’objectivité et d’efficacité.
Quelles sont les limites du management autoritaire ?
Pour certaines entreprises, le management directif représente la solution idéale afin de tirer le meilleur profit des compétences de chacun. Aussi, c’est une excellente solution pour accélérer la prise de décision et la mise en œuvre. Les intermédiaires sont réduits, ce qui vous offre une certaine liberté. Vous trouverez rarement cet avantage dans le management participatif ou dans le management collaboratif. Néanmoins, cette approche managériale comporte également quelques inconvénients qui reviennent souvent sur la table.
- Le risque d’être comparé à un manager toxique est notamment très accru. Puisque vos idées sont les seules à compter, vos collaborateurs peuvent se sentir oppressés avec le management autoritaire. Cela peut nuire à leur motivation.
- Considéré comme une pratique quelquefois abusive, ce mode de gestion peut également engendrer des problèmes sociaux comme le harcèlement moral au travail. Ces dernières années, il s’agit d’ailleurs d’un sujet très sensible qui peut avoir de mauvais impact sur votre image de marque. Cela peut ensuite avoir des répercussions négatives sur votre chiffre d’affaires.
- De même, la satisfaction des employés n’est pas toujours au rendez-vous. Comme ils suivent tout simplement les directives qui leur sont données, cela laisse très peu de place à la prise d’initiative. Il va sans dire qu’avec le management autoritaire, les perspectives d’évolution sont également limitées. C’est pourtant un facteur très important pour se sentir valorisé et pour promouvoir le bonheur au travail.
- Enfin, comme les décisions prennent tout simplement en considération votre propre point de vue, le manque de pertinence est plus considérable. Souvent, ce style s’avère ainsi défaillant pour des situations complexes comme la résolution de conflits qui exige la participation des parties concernées. En effet, c’est probablement le moyen le plus efficace pour éviter que le même problème devienne récurrent. Vous trouverez facilement un consensus qui conviendra à tout le monde.
Alors, que faire pour tirer le meilleur profit du management autoritaire ?
Aujourd’hui, le management positif est devenu une valeur que les meilleurs talents recherchent dans une entreprise. C’est pourquoi vous devez faire en sorte de l’appliquer au sein de votre entreprise. Comme le management classique est un style un peu délicat, il faut vous en servir à bon escient afin de profiter pleinement des avantages qu’il offre. Alors, voici quelques conseils utiles pour vous aider à cet égard.
Adaptez votre langage corporel
En réalité, développer votre leadership ne repose pas uniquement sur votre discours. Vous devez également prendre en compte la façon dont vos employés vous perçoivent. C’est la clé pour instaurer le management autoritaire, sans pour autant risquer d’engendrer des effets négatifs. Vous devez notamment veiller à ne jamais paraître condescendant. Et ce, que ce soit dans la façon dont vous vous adressez à vos salariés, dans la posture que vous adoptez ou dans les expressions de votre visage.
Ce faisant, vos subordonnés n’auront pas le sentiment que vous les voyez de manière dépréciative. En réalité, il est tout à fait possible de donner des directives claires tout en montrant de la compassion. À certains moments, pensez alors à basculer un peu au management persuasif au lieu du management autoritaire si cela peut vous aider à obtenir de meilleurs résultats.
Faites preuve de fermeté
Ceci est particulièrement important dans la mesure où c’est ce qui assurera votre efficacité en tant que manager. N’hésitez donc pas à imposer des limites et montrez-vous intransigeant lorsqu’il le faut. Par exemple, vous pouvez appliquer ceci pour la gestion des retards, des horaires de travail, des pauses déjeuner ou encore pour la définition des deadlines. Définissez ce qui est tolérable pour vous et ce qui ne l’est pas dès la première journée de travail d’un nouveau salarié.
Le management autoritaire exige effectivement de vous que vous soyez claire dans votre démarche. Mais pensez aussi à vous assurer que tout le monde en prenne conscience. Ne vous méprenez pas, cela ne veut pas dire que vous devez devenir une personne froide, dénuée d’empathie. Cela veut tout simplement dire que vous devez agir avec conviction et sans hésitation. Cela vous renforcera sûrement dans votre position.
Aiguisez votre capacité à déléguer
Vous ne pouvez pas être expert dans tous les domaines. Plus vite vous le comprendrez, mieux vous saurez mener à bien votre rôle. Alors, même si vous adoptez le management autoritaire, apprenez également à déléguer. Cela vous empêchera de ne pas vous retrouver submergé par la surcharge de travail. Mais cela contribue surtout à la réduction du stress au quotidien. En combinant le style délégatif et l’approche directive, vous avez donc la garantie d’atteindre les objectifs de votre entreprise, sans pour autant risquer le burn-out. De plus, vous aurez la possibilité de vous concentrer davantage sur d’autres aspects de la gestion.
Montrez toujours le bon exemple
L’être humain a tendance à se montrer plus réceptif lorsque vous lui donner un modèle plutôt que des ordres. Bien évidemment, le management autoritaire peut se révéler efficace quand vous utilisez la technique de la soumission librement consentie. Mais pour être au top de votre performance, considérez aussi à être exemplaire. Ne soyez par exemple pas le premier à déroger aux règles que vous avez vous-mêmes imposées.
De même, respectez-vous vous-même pour inciter ensuite les autres à vous respecter à leur tour. Ne vous emportez pas pour rien. Évitez de faire des crises simplement parce qu’un membre de votre équipe a mal fait son travail. Apprenez à garder votre calme en toute circonstance, même si la situation ne s’y prête pas. Le management autoritaire vous demande de communiquer de manière claire et compréhensible. De corriger avec fermeté, sans jamais vous mettre en colère. De toujours choisir les bons mots.
Renforcez votre confiance en soi
Ce conseil revient souvent et ce, pour de bonnes raisons. Pour cause, avoir une forte estime envers vous-même vous encourage dans vos décisions. C’est un ingrédient essentiel pour vous rassurer dans votre rôle. Vous n’aurez alors aucun mal à vous exprimer de manière confiante et à agir avec conviction. Vous serez plus à même de mener des réflexions stratégiques, non biaisées par vos sentiments et vos émotions personnels. C’est crucial pour un management autoritaire efficient. Bref, il s’agit tout simplement d’un outil imparable que vous garantit le succès.
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