Les troubles du sommeil peuvent être classés en trois grandes catégories : l’hypersomnie, la dyssomnie et la parasomnie. Selon le centre de médecine du sommeil Cenas, cette 3e catégorie toucherait environ 17 % des enfants et 4 % des adultes. Il s’agit d’un ensemble de comportements anormaux, voire indésirables, qui surviennent pendant le sommeil. Pathologies d’origines psychologiques, physiologiques ou pathologiques, elles surviennent soit à la phase du sommeil profond soit à la phase du sommeil paradoxal. En outre, elles peuvent se manifester de façon variée tant chez les enfants que les adultes. D’ailleurs, les signes diffèrent d’un individu à un autre.
Petit tour d’horizon sur les typologies de ce trouble du sommeil.
Sommaire
La parasomnie relative au sommeil profond
Comme nous l’avons dit, certains comportements anormaux peuvent se manifester chez une personne pendant la phase du sommeil profond. Celle-ci, qui correspond à la première partie de la nuit, est le moment auquel ils sont le plus souvent recensés. D’une manière générale, les troubles se traduisent par une activité à la fois simple et automatique, souvent oubliée par l’individu au réveil.
Les terreurs nocturnes
Elles demeurent la forme de troubles somnosomatiques la plus répandue chez les enfants de la tranche d’âge de 1 an à 4 ans. Ce type de parasomnie se manifeste en plusieurs étapes et peut durer quelques minutes. Pour commencer, la personne s’assoit brusquement et se met à crier ou à tenir des propos incohérents. Très essoufflée et transpirante, elle peut être tantôt debout, tantôt assise, les yeux ouverts, sans être consciente de ses mouvements. Le sujet en crise aura l’air d’être terrifié et serait à même de prendre des positions défensives. Les causes des terreurs nocturnes sont généralement la fatigue, le manque de sommeil ou la fièvre. Les activités sportives le soir ou les médicaments ayant des impacts sur le cerveau peuvent également entrainer cette parasomnie.
En principe, ces troubles se manifestent beaucoup plus chez les enfants. Et ce, spécialement chez les garçons, notamment s’ils sont torturés psychologiquement. Comme traitement, il est recommandé de revoir totalement l’hygiène de sommeil de la personne atteinte. Dans le cas où cette option ne semblerait pas marcher, il faut prendre un rendez-vous avec le docteur pour bénéficier d’une prise en charge.
Le somnambulisme
On dit qu’une personne est somnambule lorsqu’elle se déplace ou parle comme si elle était en éveil durant son sommeil. Il surgit suite à un stress vécu dans la journée ou encore une fatigue accumulée. Cette parasomnie peut résulter de l’énurésie, l’épilepsie, l’abus d’alcool, la migraine ou la dépression. Les causes de ce mal peuvent être également d’ordre génétique.
Vous l’aurez compris, le somnambulisme est une sorte de déambulation nocturne, pendant laquelle la personne est inconsciente et désorientée. Cet épisode se passe généralement dans la chambre ou en cuisine. L’individu peut adopter des comportements assez complexes et parvenir à boire, à manger, à rire…
Quoi qu’il en soit, il touche beaucoup plus les enfants et notamment les garçons, bien que les adultes n’en soient pas épargnés. Plusieurs solutions existent toutefois pour traiter ce type de parasomnie. Nous avons entre autres la réduction du temps passé face aux écrans ou encore la diminution de la consommation d’alcool. Aussi, le sujet doit réglementer ces heures de sommeil et éviter au maximum le stress. Si vous n’êtes pas satisfait après avoir essayé ces petites astuces, rapprochez-vous d’un psychologue. D’ailleurs, il est primordial de suivre les individus sujets au somnambulisme puisque les actes qu’ils accomplissent peuvent s’avérer dangereux.
Les éveils confusionnels
C’est un état d’agitation également appelé inertie de sommeil ou ivresse de sommeil. Il se manifeste par des grondements, des cris ou même des actes violents. Aussi, la parasomnie due aux éveils confusionnels peut conduire la personne à faire des déclarations dépourvues de sens. De plus, cette dernière paraît éveillée, alors qu’il n’en est rien. Ces diverses réactions sont entre autres engendrées par la prise des médicaments psychotropes, les soporatifs, l’alcool ou le stress.
Par ailleurs, il peut être question d’un trouble mental, d’une dette de sommeil, de l’hypersomnie ou d’une apnée de sommeil. Ce genre de phénomène est assez fréquent chez les enfants et les adolescents. Toutefois, elle peut se révéler aussi chez une personne adulte même si la probabilité est faible. Pour se débarrasser de cette parasomnie, il convient de connaître les véritables sources. Dans le cas des enfants, il faut être exigeant sur les temps de repos qu’ils adoptent. Obligez-les à faire la sieste durant leur temps libre. Pour les adultes, le remède contre les éveils confusionnels est simple :
- identifier les causes et corriger les attitudes ;
- éviter l’alcool le soir ;
- rompre avec les comportements d’accumulation de fatigue ;
- veiller à avoir une chambre bien rangée.
Si en fin de compte, vous ne parvenez pas à vous en sortir, consultez un médecin.
Les troubles du sommeil relatifs au sommeil paradoxal
La parasomnie caractérisée par des comportements étranges peut aussi survenir à la phase du sommeil paradoxal. Durant cette période, la personne est susceptible de produire des actes. Cependant, elle ne se souvient de rien au réveil.
Les cauchemars
Les cauchemars sont des rêves effroyables qui surviennent pendant le sommeil. Ces rêves amènent le sujet à un réveil en sursaut. Dans la majorité des cas, il peut s’en souvenir le lendemain. Au cours du cauchemar, l’individu peut se réveiller en hurlant, en courant comme s’il est chassé, en luttant, en se débattant, etc. Cette parasomnie est généralement causée par l’anxiété, le stress, la peur nourrie pendant la journée, les films d’horreur, etc. Une mauvaise alimentation, la prise d’un médicament, les pensées négatives peuvent aussi en être la cause. En tout cas, les cauchemars engendrent la peur de dormir.
Par ailleurs, ils se manifestent chez les enfants, mais bon nombre d’adultes vivent aussi les affres des cauchemars. Lorsque les troubles du sommeil sont fréquents, ce qu’il y a lieu de faire est de les traiter naturellement, soit se rapprocher d’un médecin. Pour le cas des enfants, il est essentiel de lutter contre cette forme de parasomnie afin d’éviter tout traumatisme. Les parents alors doivent chercher à comprendre le sommeil de l’enfant, afin de le rassurer. Chez l’adulte, après avoir déterminé les causes, il doit, selon le cas, améliorer son alimentation, sortir de l’angoisse, etc.
Les paralysies du sommeil
Elles désignent le fait de se réveiller la nuit et de perdre totalement ou partiellement le contrôle de son corps. Les signes par lesquels elles se manifestent sont : la paralysie, les hallucinations, l’angoisse et la peur. L’irrégularité du rythme de sommeil, le stress, l’anxiété ou encore la fatigue excessive sont autant de facteurs de cette parasomnie.
D’un autre côté, les paralysies du sommeil peuvent être remarquées non seulement chez les enfants, mais également à l’âge adulte. Il faut savoir que ce sont des troubles bénins et ponctuels. Avant tout traitement, vous devez donc au préalable comprendre le sommeil et la phase paradoxale. Ainsi, la relaxation est ce qu’il faut privilégier. Concrètement, apprenez à gérer votre stress et à favoriser votre bien-être. La pratique de la respiration abdominale permet par exemple de changer la pensée. La méditation avant de se coucher est aussi un excellent moyen d’évacuer le stress.
Les troubles du comportement
La parasomnie peut entrainer des troubles du comportement la nuit. Ce sont des attitudes ou des gestes anormaux qu’un individu tient lorsqu’il dort. Ils se manifestent parallèlement aux rêves. Il existe différents troubles du comportement comme ceux alimentaires ou sexuels liés au sommeil. Par ailleurs, ils peuvent émaner d’un choc émotionnel, d’une maladie neurologique, des expositions à la violence dans la journée, etc.
Dans l’un ou l’autre des cas, ils se remarquent à tous les stades de la vie. L’individu adopte généralement un comportement agressif ou défensif. Il peut tomber par terre ou blesser son partenaire au lit. Cette forme de parasomnie conduit en effet le sujet à penser qu’il rêve et qu’il vit son rêve.
Pour parvenir à les éradiquer, il est nécessaire d’avoir certaines bonnes habitudes pendant la journée. Évacuer le stress et l’anxiété peut contribuer à lutter contre ces maux. Les médicaments antidépresseurs aident également à retrouver un sommeil normal au bout d’un moment. Toutefois, il ne faut pas prendre à la légère la survenance de ces troubles du comportement. De fait, d’un point de vue scientifique, ils pourraient constituer des signes de maladies dégénératives telles que la maladie de Parkinson, l’AVC, etc.
Les autres types de parasomnie
Le bruxisme
Ce trouble du sommeil se traduit par un grincement de dents pendant le sommeil lent léger. Ses origines sont encore mal connues, mais il peut en partie s’expliquer par un stress chronique. Les symptômes associés concernent les migraines ou les douleurs à la mâchoire. Néanmoins, le bruxisme ne peut pas être traité. Si ce mal est provoqué par l’anxiété, la personne pourra tout simplement adopter un mode de vie plus détendu afin de l’atténuer. Pour ce faire, elle peut pratiquer du yoga, la méditation, l’autohypnose, la sophrologie, etc.
L’énurésie et la parasomnie
L’énurésie est un trouble qui amène un individu, ayant ou non une maturité, à uriner involontairement ou inconsciemment au lit, au cours du sommeil. Elle se manifeste pendant un sommeil lent et paradoxal. La personne en proie de cette affection a souvent honte d’en parler autour d’elle. Le mal peut être héréditaire, créé par des troubles psychologiques ou un retard physiologique chez l’enfant. Chez les adultes, le stress ou les infections peuvent en être la cause. Aussi, le diabète, la malformation de l’appareil urinaire, les troubles du sommeil et de l’éveil, les constipations provoquent l’énurésie.
Pour prévenir cette parasomnie, il est conseillé de mettre l’enfant en confiance avant qu’il ne se couche. De même, les parents peuvent contrôler la consommation de liquides de leurs petits. Pour un enfant ou un adulte, il faut se réveiller à des heures régulières pour aller uriner la nuit. Mais pour l’éliminer totalement, il faut consulter un médecin pour des prescriptions de médicaments. De plus, ce dernier pourra procéder à un examen clinique pour vérifier la présence ou l’absence d’anomalies pouvant être la cause de l’énurésie nocturne. Certains remèdes hormonaux baissent l’émission d’urine la nuit, d’autres réduisent les contractions de la vessie.
La parasomnie et l’apnée du sommeil
L’apnée du sommeil est un trouble qui se produit par l’arrêt de la respiration de manière involontaire pendant le sommeil. Elle survient plusieurs fois pendant la nuit et dure entre 10 et 30 secondes. Cette pathologie affecte le repos et occasionne la fatigue au réveil. Selon la médecine, ce mal doit être pris au sérieux lorsqu’il se produit plus de cinq fois par heure. Les sources de ces arrêts fréquents de la respiration sont multiples : le surpoids, les somnifères, l’alcool…
Cette affection touche la tranche d’âge de 30 à 60 ans. Pour éradiquer cette parasomnie, le sujet doit commencer par éviter les somnifères. Il doit aussi essayer d’arrêter progressivement de fumer, de traiter l’asthme, de s’éloigner de l’alcool, et, au besoin, de perdre du poids. Les appareils dentaires, c’est-à-dire les prothèses, contribuent aussi à la lutte contre l’apnée du sommeil.
Les rythmies d’endormissement
Ce phénomène se manifeste par des mouvements répétitifs de sursauts de la tête ou de tout le corps pendant l’endormissement. Ceux-ci peuvent s’accompagner de vocalisations telles que des roulements ou des claquements de langue sur les palais. Les rythmies d’endormissement se produisent principalement durant la phase de sommeil léger. C’est une parasomnie qui peut toucher les nourrissons, les enfants et les adultes.
Il n’existe pas de traitement propre à ce trouble du sommeil. Il suffit parfois de placer le matelas au sol pour éviter le choc et le bruit lors d’un mouvement de balancement. De même, il faut s’assurer de la sécurité de la personne afin qu’elle ne se blesse pas.
Les hallucinations hypnagogiques
Les hallucinations hypnagogiques se produisent lorsque la personne souffre de troubles sensoriels. C’est au moment où l’individu s’apprête à s’endormir qu’elles apparaissent du fait que ce dernier dispose encore de ses 5 sens. Cette forme de parasomnie se décline en plusieurs types. Ce sont les hallucinations :
- visuelles : apparition d’insectes, vision floue… ;
- auditives : musique, bruit… ;
- kinesthésiques : impression de bouger, de toucher… ;
- mixtes : association de plusieurs types d’hallucinations.
Pour limiter ces problèmes, il est préférable d’adopter un rythme de vie régulier, c’est-à-dire toujours se coucher à la même heure et dormir suffisamment. Par ailleurs, il faut éviter de dîner trop tard le soir. En journée, la lutte contre le stress est importante pour favoriser le bien-être. Enfin, il faut s’abstenir de la consommation de psychotropes ou d’alcool.
La parasomnie et la somniloquie
Une personne atteinte de somniloquie parle pendant l’endormissement, que ce soit durant la phase de sommeil léger ou de sommeil paradoxal. Toutefois, on note que le discours est plus clair durant la phase de sommeil paradoxal. En outre, la somniloquie peut apparaître avec d’autres troubles du sommeil. Dans tous les cas, c’est un trouble causé généralement par le stress, la fièvre ou les changements brutaux dans la vie. La personne ne garde aucun souvenir de son discours.
Comme elle n’est pas considérée comme une maladie, il n’existe pas de traitement spécifique.
Avez-vous déjà vécu une parasomnie ? Racontez votre expérience dans les commentaires si vous le souhaitez. Et si l’article vous a plu, partagez-le sur les réseaux sociaux.
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