On associe souvent la peur du noir à une peur enfantine… Mais il y a aussi des adultes qui sont angoissés à l’idée de dormir dans l’obscurité. Le pire c’est qu’eux, ils ont honte de parler de leur phobie du noir, car elle est moins acceptée socialement qu’une autre phobie. Ils se referment donc sur eux-mêmes et vivent avec appréhension la venue du noir. Toutefois, il est intéressant de savoir que cet état n’est pas irrémédiable. Il est en effet possible de chasser la peur de l’obscurité.
Sommaire
La peur de l’obscurité : quelle est son origine ?
Avant toute chose, il faut savoir que la crainte du noir existe depuis que l’homme existe. Contrairement à de nombreuses espèces animales, nous ne sommes pas dotés d’une vision nocturne. Ainsi dans les ténèbres nous faisions des proies de choix pour les prédateurs. Cette crainte du noir est instinctive, elle existe dans toutes les cultures comme l’acrophobie (peur du vide) et l’ophiophobie (peur des serpents). Cette appréhension instinctive pour l’obscurité bien que moins utile aujourd’hui à la survie d’un individu se transmet encore à la nouvelle génération. On notera néanmoins qu’elle se manifeste différemment selon le vécu et l’environnement de chacun.
Les angoisses nocturnes se manifestent par une association de mauvaises idées. Enfant, on s’imagine qu’il y a un monstre sous le lit ou caché dans le placard. Adulte, on peut également avoir ces mêmes idées effrayantes, imaginer qu’un cambrioleur ou une présence surnaturelle est tapis dans l’ombre. Si l’enfant peut appeler ses parents à l’aide pour le réconforter, un adulte lui ne peut pas. Au contraire, cela ne cause que l’incompréhension de son entourage et le place même dans l’embarras.
La peur du noir et la phobie du noir
Quasiment tout le monde à un moment ou à un autre ressent de la frayeur face aux ténèbres. Cela ne veut pas pour autant dire que l’on souffre d’acluophobie. On parle effectivement de phobie du noir lorsque l’angoisse est quotidienne. Un acluophobe adopte diverses stratégies d’évitement pour ne pas avoir à se retrouver dans la situation qui l’angoisse. Entre autres, il va :
- demander à se faire accompagner le soir,
- repousser le moment de se coucher,
- adopter un rituel comme vérifier à plusieurs reprises qu’il n’y a personne sous le lit, vérifier que les portes et fenêtres sont bien verrouillées,
- dormir avec la lumière allumée.
Il faut savoir que ces stratégies peuvent relativement diminuer l’angoisse. Mais elles deviennent également obsessionnelles et empêchent l’acluophobe et son entourage de vivre normalement.
Phobie du noir : de quoi a-t-on réellement peur ?
Comme plusieurs phobies, la peur du noir peut venir de différentes causes. Le plus souvent, la phobie du noir nait d’un traumatisme vécu durant la période infantile. Le trauma peut aussi venir plus tard à l’âge adulte si l’expérience a été particulièrement stressante et angoissante. Par exemple, l’intrusion de cambrioleurs la nuit. Un enfant élevé dans un environnement conflictuel présente également des risques d’avoir des angoisses nocturnes une fois adulte. On peut déduire que les angoisses de l’enfance ne disparaissent pas complètement. Et elles peuvent revenir à la surface suite à un événement déclencheur (deuil, séparation, perte, rupture…)
Selon plusieurs spécialistes comme le professeur de psychologie Colleen Carney, souvent ce n’est pas l’obscurité en elle-même qui est source de stress et d’anxiété pour un acluophobe. Ce dernier aurait plus peur de faire face à une situation qu’il ne peut contrôler. En effet, c’est la mauvaise association d’idées qui cause leur frayeur. L’obscurité possède aussi un caractère d’isolement pouvant causer des sentiments de détresse. Certains adultes en plus de la phobie du noir peuvent éprouver d’autres angoisses, comme l’agoraphobie.
Vaincre sa phobie du noir
Les angoisses nocturnes ne sont pas une fatalité, elles se traitent même assez facilement.
Apprendre à apprivoiser l’obscurité
Pour se débarrasser de sa phobie du noir, on peut commencer par apprendre à apprivoiser l’obscurité. Cette stratégie consiste à se placer quelques minutes dans une pénombre peu prononcée. Durant cet exercice, on s’efforce de respirer lentement et d’avoir des pensées positives. Se ressasser nos plus beaux souvenirs empêche de céder à la panique. Ensuite, il est conseillé d’augmenter graduellement le niveau d’obscurité et la durée de l’exercice pour vaincre sa peur. Aussi, si on se retrouve dans le noir à cause d’une situation imprévue, on se concentre sur sa respiration, on fait appel à ses autres sens pour se repérer et on se dit qu’il ne nous arrivera rien.
Les thérapies comportementales et cognitives
Si la peur perdure, consulter un thérapeute nous aidera à mieux comprendre notre phobie du noir et à la vaincre. L’intervention de ce spécialiste permet effectivement à l’acluophobe d’aborder ses terreurs nocturnes avec un regard neutre. Le thérapeute agira à la fois sur le plan cognitif et le plan comportemental. Au niveau cognitif, il objectivera les pensées irrationnelles ou les croyances erronées en posant des questions que l’on ne s’est jamais posées. Sur le plan comportemental, il nous fera nous exposer graduellement à notre peur : rester quelques minutes dans le noir, plus tard dormir avec une veilleuse et enfin sans.
Le thérapeute peut également avoir recours à l’hypnothérapie. Une séance d’hypnothérapie consiste à explorer son inconscient et à le pousser à adopter des comportements et mettre en place des stratégies adaptées à la confrontation d’une situation anxiogène. Par ailleurs, en règle générale 3 à 5 séances suffisent pour vaincre une phobie catégorisée simple comme la phobie de l’obscurité.
Peut être êtes-vous effrayer par le noir ou que vous avez vaincu vos angoisses, faites part de votre expérience dans l’espace commentaire-ci dessous.
0 commentaires