Le sanskrit ou sanscrit s’employait longtemps dans les textes les plus anciens au moyen du vocable saṃskṛta. Il s’utilisait comme un support de communication et de dialogue par les entités célestes hindoues, puis par les Indo-Aryens. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu d’être baptisé « langue des dieux ». Toutefois, ce système linguistique se retrouve également dans le jaïnisme, le bouddhisme et le sikhisme. Ce terme est dérivé de la fusion entre le préfixe « Sam » (ensemble) et la racine « kr » (signifiant « faire »). Ainsi, le nom sanskrit indique une certaine perfection ou entièreté en matière de communication. Il en est de même pour la lecture, l’écoute et l’emploi d’expressions pour transcender ou formuler une émotion.
Zoom sur cette richesse culturelle indienne.
Sommaire
La pureté de la langue sanscrite
La langue sanscrite s’appelait autrefois Deva-Vani (Deva : dieux ; Vani : langue), car il aurait été mis au point par Brahma — créateur-démiurge de l’hindouisme. Il l’aurait ensuite transmis aux Rishis (sages des temps anciens), vivant dans des demeures célestes. Ces derniers auraient fait de même avec leurs disciples d’où la propagation du sanskrit à travers le monde. Si son berceau se trouve dans le nord-ouest du sous-continent indien, il a effectivement gagné peu à peu l’Asie et l’est de l’Iran. Aujourd’hui, il existerait plusieurs formes qui s’utilisent dans différents contextes. Elles auraient d’ailleurs participé au développement de la langue khmère.
Quoi qu’il en soit, l’origine de cette « langue des dieux » sous forme écrite remonterait au IIe millénaire avant notre ère lorsque le Rigveda — un recueil d’hymnes sacrés « sūkta » — s’est développé pendant des siècles par la tradition orale et la préservation de la connaissance verbale des Gourous.
Le sanskrit à travers l’histoire
Au cours de sa longue histoire, cette langue a emprunté différentes formes d’écriture. On compte notamment la Devanāgarī, mais aussi d’autres écritures régionales, comme le Śāradā (Cachemire), le Bāṅglā (Bengali) et le Gujarātī. Il en est de même pour l’alphabet Grantha qui était particulièrement prévalent dans le sud de l’Inde. Les textes continuent d’emprunter les écritures régionales, bien que ces derniers temps, on retrouve beaucoup plus souvent le Devanāgarī.
La forme dite « préclassique » de cette langue — y compris la langue du Rigveda — est appelée sanskrit védique. Une forme ultérieure dite « classique » se distingue quant à elle par les normes de grammaire établies par Panini, un érudit indien du IVe siècle avant notre époque. Il a défini 3 996 règles complexes pour la syntaxe, la sémantique et la morphologie de cette variante linguistique. Il a influencé la majorité des centaines de langues modernes parlées aujourd’hui en Inde, au Pakistan, au Bangladesh, au Népal et au Sri Lanka.
Certaines de ses dérivées incluent l’hindi, le marathi, l’ourdou, le népalais, le baloutchi, le gujarati, le cinghalais et le bengali. Vous trouveriez quelques ressemblances avec le sanskrit. Le vieux perse et l’avestique — forme liturgique du zoroastrisme — sont toutefois les structures qui s’y rapprochent le plus.
La langue des dieux à notre époque
Par ailleurs, seules 14 000 personnes sur 1,2 million en Inde parleraient encore cette langue actuellement. Le plus souvent, ils recourent au Devanāgarī. Cependant, cette langue utilisait presque tous les autres alphabets indiens (Siddhāṃ, Śāradā et Grantha) à un moment donné.
Aussi, il apparaît fréquemment dans les cérémonies religieuses. Des milliers d’hymnes et de mantras hindous se récitent effectivement dans cette langue. En outre, les chants bouddhistes utilisent couramment le langage liturgique en sanskrit qui est associé à celui de Siddhārtha Gautama. À titre de rappel, c’est ce sage des Śākyas qui est devenu le Bouddha.
Ce qui rend cette langue unique
La langue des dieux est considérée comme la mère de toutes les langues. Elle a une influence aussi vaste et profonde que ses associations spirituelles. En Inde et en Asie du Sud-Est par exemple, elle jouit d’un statut similaire à celui du latin et du grec dans le monde occidental. Divers linguistes l’ont identifié comme provenant de la même source que le latin, le grec et le persan.
Cependant, le sanskrit a sa propre structure merveilleuse. Avec des formes grammaticales et des racines de verbe extrêmement raffinées, cette langue est néanmoins plus « parfaite » et plus « aboutie » que ses homologues.
En outre, elle a exercé une grande influence sur toutes les langues et les cultures du sous-continent indien et au-delà. Aujourd’hui, il s’utilise largement dans les cérémonies et rituels puisqu’il fait partie intégrante de la tradition et de la croyance hindoues. Il a également enrichi différents systèmes linguistiques européens — y compris l’anglais — et éventuellement certaines philosophies occidentales.
De plus, le sanskrit faciliterait aussi l’appréhension de nouveaux concepts de physique nucléaire ou de psychologie modernes. Pour cause, ces derniers correspondraient exactement aux notions familières de la terminologie de cette langue classique. En tout cas, c’est ce qu’avancent plusieurs spécialistes de la culture indienne. Sa polyvalence et sa puissance d’expression peuvent d’ailleurs être appréciées par son vocabulaire bien fourni.
Dans tous les cas, l’apprentissage de cette langue peut vous aider dans la recherche et l’approfondissement de certaines littératures indiennes. D’autant plus que ces dernières proposent un large éventail de connaissances relatives à l’Homme, la société et la nature.
Le sanskrit : une valeur précieuse dans la pratique de l’Ayurveda
Connaître la langue des dieux constitue un prérequis pour appréhender les philosophies et religions indiennes anciennes. Son apprentissage est d’autant plus intéressant dans la mesure où celles-ci mettent à disposition de tous une source exponentielle de savoirs infinis. Vous en aurez par exemple besoin pour approfondir les quatre Védas. Il s’agit de textes sacrés qui procurent des enseignements intemporels encore applicables dans notre société actuelle. Si les transmissions orales étaient beaucoup plus répandues autrefois, la conservation manuscrite constitue certainement la meilleure solution pour protéger les informations.
Les quatre Védas sont en sanskrit védique. Qui sont-ils ?
- Rig Veda : collection d’hymnes (sukta) et de louanges sacrés ;
- Sama Veda : recueil de chants et de mélodies ;
- Yajur Veda : ensemble de mantras et de descriptions de différents rites ;
- Atharva Veda : texte sacré de l’hindouisme.
À un niveau élémentaire, les quatre Védas documentent alors les connaissances de la période védique. Ils recensent l’ensemble des sagesses relatives à cette culture qui sont d’ailleurs contenues dans l’Atharvaveda. Quoi qu’il en soit, toutes les instructions en matière de médecine traditionnelle indienne ont d’abord été consignées en sanskrit. Ainsi, vous pouvez y retrouver des informations concernant :
- L’ancienne philosophie ayurvédique ;
- Les suggestions ;
- Les herbes ;
- Les formulations à base de plantes ;
- Les méthodes de traitement ;
- Le protocole de gestion du mode de vie.
En outre, apprendre cette langue se révèle primordial pour intégrer l’essence de l’Ayurveda. Cela agrémente effectivement la compréhension des manuels classiques. Cette science de l’esprit et du corps possède également un riche patrimoine et cette langue ancienne est un moyen direct d’y avoir accès. En réalité, les gens ne lisent aucun des textes originaux en sanskrit et accusent ensuite la culture védique. Aussi, la plupart des superstitions se sont développées à cause d’une mauvaise traduction.
Apprendre cette langue : quels autres avantages ?
Les joyaux d’une myriade de connaissances s’écrivent dans cette langue hautement élaborée. Par conséquent, une bonne maîtrise de son code linguistique est cruciale pour une appréciation totale. Cependant, les avantages n’en restent pas là. La langue des dieux constitue notamment un nettoyant verbal du mental. En d’autres termes, elle permet aux praticiens d’incarner l’état d’équilibre à partir duquel ils peuvent le mieux stabiliser la santé des patients. Avec de bonnes bases en sanskrit, ils sont ainsi en mesure de :
- Explorer les textes racines de la philosophie ayurvédique ;
- Améliorer le sens de l’apprentissage de la médecine traditionnelle indienne ;
- Créer une expérience plus authentique ;
- Approfondir l’étude de la signification plus complexe d’un sutra ;
- Aider à la compréhension des mantras pendant la méditation ;
- Appréhender le yoga ;
- Faciliter le processus d’information ;
- Travailler la mémoire avec le pouvoir des syllabes ;
- Enrichir les connaissances des systèmes de guérison holistique ;
- Calmer le mental tout en apprenant ;
- Optimiser le renforcement des capacités de l’esprit et la connexion spirituelle.
Le sanskrit et son pouvoir calmant
Les bouddhistes ont recours aux chants composés de textes anciens depuis des siècles. Ils tirent notamment profit du pouvoir de cette langue pour se détendre et se ressourcer à la fois au niveau physique et psychologique. Plusieurs études scientifiques se penchent d’ailleurs sur ce sujet. Ce qui a permis de démontrer ses bienfaits potentiels au quotidien. La récitation de mantras dans cette langue constitue d’ailleurs une base dans la pratique de la méditation. Et l’on connaît que très bien les effets par exemple de certaines pratiques comme la pleine conscience.
Dans ce cas, le sanskrit peut ainsi vous aider dans le contrôle des pensées négatives. De tels exercices permettraient alors de réduire l’activité du réseau du mode par défaut (MPD) qui peut parfois vous empêcher de rationaliser vos pensées.
Par ailleurs, la méditation implique le fait de s’asseoir et de profiter uniquement du moment présent pendant une durée déterminée. Cela constitue un entraînement puissant du cerveau. En effet, vous êtes amené à décupler votre attention. Vous prenez également conscience de votre état de santé actuel. Ce qui permet entre autres d’atténuer les symptômes de la dépression récurrents.
Le sanskrit et le chant OM
La langue des dieux nous propose par ailleurs des mantras particulièrement puissants que l’on utilise jusqu’à aujourd’hui dans les séances de méditation. C’est par exemple le cas de la syllabe « Om » qui est la plus plébiscitée à cet égard. Elle se compose de 4 parties (A + U + M + le Bindu) et serait la représentation parfaite du suprême Brahman. Ce dernier terme désigne l’absolu, le fondement et la cause ultime de tout ce qui existe.
Quoi qu’il en soit, réciter le chant sanskrit OM à haute vois pendant une durée de 15 secondes seulement aurait des bienfaits non négligeables. À savoir entre autres :
- L’inhibition du système limbique (le cerveau émotionnel) ;
- L’activation du système parasympathique ;
- La réduction du rythme cardiaque et la circulation sanguine ;
- La stimulation de la vivacité de l’esprit ;
- L’amélioration de la fonction pulmonaire.
Et voilà ! Alors, parlez-vous cette langue ? Comment s’est passé l’apprentissage ? Avez-vous rencontré des difficultés particulières ? Avez-vous des établissements ou des centres spécialisés à recommander aux autres lecteurs pour apprendre le sanskrit ? Laissez un commentaire si vous souhaitez.
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