La plupart d’entre nous aiment entasser des objets, des souvenirs du passé auxquels on tient particulièrement, ou encore des objets de collection. Mais savez-vous que certaines personnes aiment accumuler tout et rien chez elles ? Ce peut être des vêtements, des magazines, des aliments pourris… et même des détritus et des excréments. À tel point que leur appartement ressemble à une décharge d’ordures sans que cela les dérange. Ces personnes sont atteintes du syndrome de Diogène léger. Généralement, elles vivent dans une totale incurie (absence d’hygiène de l’habitat et du corps). Toutefois, dans de rares cas, il arrive que les personnes atteintes de ce syndrome soient très propres et vivent dans un lieu quasi vide.
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Syndrome de Diogène léger : qu’est-ce que c’est exactement ?
Le syndrome de Diogène léger ou syndrome de Diogène est issu du nom du philosophe grec Diogène de Sinope vivant au IVe siècle avant Jésus-Christ. Ce philosophe vivait reclus dans un tonneau, avec une absence totale d’hygiène. Ce terme est apparu la première fois en 1975 à la suite d’une publication de Clark, Mankikar et Gray : « Diogenes’syndrome : a clinical study of gross neglect ». Cette étude portait sur 30 patients souffrant de carences, mais chez qui on n’avait décelé aucun trouble psychiatrique. Ces personnes vivaient étrangement dans des conditions similaires à Diogène. Depuis, Clark et ses confrères ont identifié toutes les personnes qui ont les mêmes symptômes comme des personnes atteintes du syndrome de Diogène.
Concrètement, ce syndrome désigne un trouble du comportement qui consiste à accumuler dans son logement une multitude d’objets inutiles. On reconnaît deux profils de patients atteints du syndrome de Diogène :
- Les patients actifs : ils ramènent chez eux divers objets ramassés dehors.
- Les patients passifs : ceux qui ne jettent rien et se laissent envahir par une tonne d’immondices.
Quelquefois, il arrive que les personnes atteintes du syndrome de Diogène léger souffrent également du syndrome de Noé.
Tout le monde peut un jour être atteint du syndrome de Diogène léger, sans restriction d’âge, de sexe, de condition de vie et de classe sociale. Ainsi, un jeune (même si les cas sont rares) autant qu’une personne âgée peut en souffrir. Toutefois, une forte prévalence chez les plus de 60 ans a été observée. De même, les hommes ainsi que les femmes peuvent être concernés, mais l’on enregistre un plus haut taux chez les sujets féminins. Par ailleurs, cette pathologie touche également les plus riches (mendiants thésauriseurs) comme les plus pauvres.
Comprendre les symptômes du syndrome de Diogène léger
Généralement, les personnes atteintes du syndrome de Diogène léger ont :
- Une relation aux objets inhabituelle : le plus souvent, il y a le besoin maladif d’entasser des objets dans un ordre parfait. Ou au contraire dans un désordre sans nom. Mais il arrive aussi parfois qu’il y ait un besoin ascétique d’absence totale d’objets.
- Un rapport avec les autres difficile : il y a un besoin de fuir le monde. Seules les rares personnes qui comprennent et acceptent cette condition de vie entretiennent une relation avec le patient. Ces personnes appelées communément « porteurs de paniers » leur apportent à manger. Quelquefois, ils débarrassent l’endroit de quelques ordures pour qu’il y ait une place pour dormir. Dans de rares cas, le patient est ouvert aux autres. Il sait se faire des amis, sort, mais n’invite jamais personne chez lui.
- Une relation au corps particulière : soit un manque d’hygiène (pas de douche, ongles longs et recourbés, etc.), soit une attention bizarre pour la chevelure (cheveux longs et emmêlés, barbe taillée en carré…).
- Un refus de demande, de plaintes et de besoins : le patient ne demande rien à personne quand il aurait besoin de tout.
Causes du syndrome de Diogène léger
À ce jour, on ne connaît pas de cause exacte au syndrome de Diogène léger. Néanmoins, plusieurs facteurs peuvent déclencher son apparition :
- Cause médicale : une maladie de démence de type Alzheimer ou une dégénérescence fronto-temporale, une maladie schizophrénique, une paranoïa ou un trouble paranoïaque. Ou encore une maladie liée à l’alcoolisme.
- Cause liée à la personnalité : une personnalité riche et intéressante, une intelligence au-dessus de la moyenne, un fort caractère. Ainsi, la plupart du temps, la personne est très difficile à vivre.
- Facteur lié à l’histoire de vie : selon le Dr Jean-Claude Monfort, psychogériatre, le syndrome se déclencherait entre 0 et 3 ans quand un enfant est en carence affective et a appris à ne compter sur personne. À l’âge adulte, il développe un caractère asocial et a du mal à se faire des amis.
Toutefois, il semblerait que l’isolement social soit le principal facteur qui déclenche le syndrome de Diogène léger. En effet, après des deuils consécutifs (mari ou femme, enfants), ou à cause d’une longue maladie, le patient se retrouve livré à lui-même. Ainsi, il compense la solitude par le besoin d’accumuler.
Prise en charge des personnes atteintes du syndrome
Du fait de l’isolement social de la personne, il est difficile de savoir qu’un proche souffre du syndrome de Diogène léger. Par ailleurs, ce dernier peut être confondu avec la syllogomanie. Souvent, ce sont les voisins qui alertent les services sociaux ou la famille à cause de l’odeur nauséabonde, des nuisibles tels que les cafards et les rats, d’un début d’incendie ou d’une fuite d’eau.
La prise en charge du patient n’est pas chose aisée, car elle refuse toute aide extérieure. La première étape consiste à désencombrer petit à petit son habitat. D’abord, le placard, puis la pièce, une autre pièce, etc. Ensuite, un accompagnement par les services sociaux et les associations est mis en place pour l’encourager à se faire des amis et sortir de son isolement social. Généralement, une hospitalisation n’est pas nécessaire, sauf dans des cas extrêmes (complication médicale liée au mode de vie).
Les risques liés à la pathologie
Effectivement, le fait d’accumuler divers objets présente plusieurs risques :
- Des risques biologiques liés à la présence des insectes et des vermines, des animaux, des bactéries et des moisissures, etc.
- Des risques chimiques liés à la toxicologie environnementale : intoxication au CO2, alimentation avariée, eau souillée, produits de nettoyage, etc.
- Un risque d’incendie lié à l’entassement des papiers, des journaux et magazines, etc.
- Des gênes psychologiques et physiques causés par la mauvaise odeur : troubles de l’humeur, anxiété, trouble de sommeil, etc.
merci Mathieu pour cette article tu m as donné toute les réponses dont j avais besoin pour me défendre
Bonjour,
Merci pour ton commentaire
Ravi que cet article ait pu t’aider
A très vite sur Penser et Agir