Bien dormir la nuit est une condition sine qua non du bien-être quotidien. C’est un fait ! Pourtant, avec notre rythme de vie effréné, le stress et plus encore les mauvaises habitudes de vie, il est aujourd’hui plus que jamais difficile de profiter pleinement d’un bon sommeil réparateur. Résultat : près de 16 % des Français souffrent actuellement de trouble du sommeil (résultats de l’étude de l’INSV/MGÉN 2015). Bien sûr, il faut comprendre que mal dormir ne signifie pas forcément dormir peu. Même une personne dormant 12 heures d’affilée peut souffrir de manque de sommeil et se réveiller encore plus fatiguée qu’au moment de son coucher. D’ailleurs, il est à noter que les troubles du sommeil peuvent prendre différentes formes et se manifester de manière différente. Les causes et les traitements dépendront eux également de chaque type de trouble. Décryptage.
Sommaire
Retour sur le mécanisme du sommeil
Vous ne le savez peut-être pas, mais au cours d’une nuit, le sommeil se subdivise en différent cycle (4 ou 6) d’une durée d’environ 90 minutes chez le jeune adulte. Chaque cycle du sommeil est réparti en deux états de vigilance : le sommeil lent et le sommeil paradoxal.
Dans les détails, le sommeil lent se décompose en trois phases : l’endormissement, le sommeil léger et le sommeil profond. Vient ensuite le sommeil paradoxal aussi appelé sommeil à mouvement oculaire rapide (traduit de l’anglais REM — Rapid Eye Mouvement —). C’est au cours de cette phase qu’interviennent les rêves dont on se souvient mieux.
En règle générale, le sommeil paradoxal se caractérise par une activité cérébrale plus intense et une respiration plus irrégulière. C’est un état proche de celle de l’éveil, à la seul différence qu’il y a une perte totale de tonus musculaire.
Le trouble du sommeil va donc regrouper l’ensemble des dysfonctionnements qui affectent de manière différente le déroulement normal de ces épisodes du sommeil.
Trouble du sommeil : une vue d’ensemble sur les différents dysfonctionnements du sommeil
Selon le code de classification statistique internationale des Maladies et des Problèmes de santé connexes, le DSM-IV, les troubles du sommeil se divisent en deux grandes catégories :
La dyssomnie
La dyssomnie rassemble les différents troubles du sommeil pouvant provoquer une altération de la qualité, la quantité et la fréquence du sommeil. Concrètement, il existe 3 types de dysomnies :
L’insomnie :
Il s’agit du trouble du sommeil à ce jour du trouble de sommeil le plus fréquemment rencontré par les spécialistes du sommeil. Par définition, l’insomnie se caractérise par une mauvaise qualité du sommeil et une carrence en sommeil avec des répercussions sur la qualité de la veille du lendemain. Elle est dite insomnie sévère ou chronique dès lors qu’elle survient plus de 2 fois par semaine et dure depuis plus de trois mois. Par ailleurs, il faut savoir qu’il n’existe pas une, mais plusieurs sortes d’insomnies :
- L’insomnie aiguë d’ajustement ;
- Les insomnies paradoxales ;
- L’insomnie idiopathique ;
- L’Insomnie psychophysiologique ;
- Les insomnies secondaires liées à une maladie mentale ;
- L’insomnie causée par une mauvaise hygiène du sommeil ;
- Les insomnies secondaires suite à la prise de drogues ou de substances favorisant une fragmentation du sommeil ;
- L’insomnie secondaire en lien avec une maladie ;
- L’hypersomnie.
L’hypersomnie
Traduit de l’anglais Excessive Daytime Sleepiness ou EDS, ce trouble du sommeil rare et souvent méconnu se traduit par un besoin excessif de dormir tout le temps sans que cela ne s’explique par un manque de sommeil ou une privation de sommeil accompagné d’une grande difficulté à se réveiller le matin, d’une ivresse de sommeil plus ou moins prolongé et une somnolence diurne excessive. L’hypersomnie n’est cependant pas à confondre avec l’excès de sommeil avec une somnolence liée à une fatigue passagère ou induite par un autre trouble.
Concrètement, on distingue les types d’hypersomnie suivante : L’hypersomnie idiopathique.
- L’hypersomnie causée par des maladies ;
- Les hypersomnies récurrentes ;
- L’hypersomnie causée par les médicaments ;
- Les hypersomnies causées par des troubles psychiques ;
- La narcolepsie.
Les troubles du rythme circadien
De manière générale trouble, du rythme circadien est une forme de dysomnie caractérisée par un dérèglement de l’horloge biologique. Autrement dit, la désynchronisation du cycle de veille-sommeil et le cycle lumière-obscurité. Ces dysfonctionnements du sommeil se traduisent par des insomnies et/ou d’une somnolence diurne excessive et ses causes peuvent être multiples :
- Altération des phases du sommeil (retard ou avance de phase) ;
- Syndrome hypernycthéméral ;
- Cycle veille-sommeil irrégulier ;
- Décalage horaire type jet lag ;
- Travail posté ;
- Trouble du sommeil lié à la respiration ;
- …
La parasomnie ou sommeil agité
Aussi appelée sommeil agité, la parasomnie est un ensemble de manifestations comportementales et de phénomènes physiologiques anormales et indésirables accompagnées amnésie par épisode survenant au cours d’une phase spécifique du sommeil ou des transitions veille-sommeil. Si ce trouble de sommeil est fréquent chez les enfants, il devient problématique dès lors qu’il se répète et perdure durant l’adolescence voire à l’âge adulte.
Dans le DMS-IV, la parasomnie est classifiée en fonction du moment où il intervient au cours du cycle du sommeil. On peut alors distinguer :
- Les cauchemars ;
- Les troubles alimentaires nocturnes.
- Le somnambulisme ;
- Les terreurs nocturnes ;
- Les troubles du comportement en sommeil paradoxal ;
- La parasomnie du sommeil ;
- Les éveils confusionnels ;
- La rythmie d’endormissement ;
- Les hallucinations hypnagogiques ;
- L’énurésie ;
- La somniloquie ;
- Le bruxisme ;
Trouble du sommeil : les effets indésirables
Le sommeil représente plus d’un tiers de notre vie et occupe une place très importante dans le bon fonctionnement de notre organisme. Aussi, il assure notre bien-être aussi bien physique que mental. En outre, le sommeil assure le renouvellement des cellules. Il joue également un rôle clé pour la croissance, la maturation cérébrale et la préservation de nos capacités cognitives. Plus encore, le sommeil nous protège contre la survenue de certaines maladies ou l’aggravation d’une pathologie déjà présente. En ce sens, les troubles du sommeil ont des effets délétères sur la santé physique et le psychique :
- Baisse des défenses immunitaires ;
- Perturbation du métabolisme ;
- Risques d’hypertension, de maladie cardiovasculaire ou de diabète ;
- Risque accru d’accident ;
- Trouble de la vigilance ;
- Diminution de la concentration ;
- Troubles de l’attention et de la mémoire ;
- Fatigue mentale ;
- Troubles de l’humeur ;
- Troubles anxieux ;
- …
Les bonnes astuces pour lutter contre les troubles du sommeil
Vous l’aurez compris, quelle que soit sa forme, un trouble du sommeil ne doit jamais être prise à la légère. Ainsi, pour sortir de cette situation anxiogène et potentiellement handicapante, il est avant tout essentiel de connaître de quoi l’on souffre et qu’elles en sont les causes. Dans cette optique, il est important de s’adresser à un professionnel qui sera plus à même de nous aider. Par ailleurs, en cas de trouble de sommeil sévère, une séance de thérapie cognitivo comportementale peut s’avérer très intéressante. En plus, de permettre d’établir les causes et les mécanismes la base du trouble du sommeil, cette solution vise également à modifier certains comportements et habitudes qui ont un impact sur votre sommeil.
En outre, il ne faut pas oublier que pour mieux dormir, il est primordial d’adopter une bonne hygiène de sommeil, une bonne hygiène de vie et un environnement adapté. Il faut notamment :
- Éviter de consommer des excitants surtout avant de dormir ;
- De privilégier un repas léger le soir ;
- Éviter la pratique d’une activité physique même modérée après 19 heures ;
- Éteindre les appareils diffusant de la lumière bleue au moins 1 heure avant de dormir ;
- Privilégier des activités relaxantes : méditation et yoga, musique relaxante, lecture ;
- Dormir dans une chambre bien aérée et à la bonne température (entre 18 °C et 22 °C) ;
- Choisir de bon matelas et oreiller ;
- …
Et vous, quels sont vos conseils pour bien dormir ?
0 commentaires